[Chronique] Les Passeurs de Lumière tome 1 – Un ange passe de Blandine P. Martin

Les passeurs de lumière

Publié aux éditions Reines Beaux – 2016 – 298 pages

Merci à Blandine P. Martin pour cette lecture

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Londres, été 2014. Simple serveuse de la meilleure sandwicherie du quartier universitaire dans lequel elle habite, Elisa Parker, 27 ans, mène une vie paisible et banale. Dotée d’un tempérament discret, la jeune femme masque son manque de confiance par un humour sarcastique qui exaspère son entourage. Un événement vient bouleverser l’ordre des choses et lui permet d’accéder à une dimension dont elle n’aurait jamais pu imaginer l’existence : entre le monde des vivants et celui des morts se trouve celui des Passeurs de Lumière. Plus qu’une simple mission, c’est une véritable destinée qui se dessine dans son existence. Aidée par Jared, son Protecteur, elle va devoir assumer le poids de cette nouvelle responsabilité, dont beaucoup d’âmes dépendent.

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Ces sorties qui font envie…et qui sont déjà précommandées (Septembre et Octobre)

Avez-vous jeté un oeil sur le programme de la rentrée littéraire ? Et plus généralement sur les sorties de septembre et octobre ?sortiesenvies

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[Chronique] Lune Rouge de Julia M.Tean

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Publié chez Rebelle Editions – Collection Chimères – 2015 – 451 pages

resumeDepuis trente ans, le même scénario morbide se répète. De 1963 à 1983, trois femmes ont froidement assassiné l’homme qu’elles aimaient. 1992. Lana Jiang souffre de troubles bipolaires et de cauchemars récurrents. Persuadée d’être condamnée à tuer l’homme dont elle tombera amoureuse, elle est internée en hôpital psychiatrique. Mais les portes de l’hôpital ne sont que de maigres protections face à la malédiction qui pèse sur elle. Et l’amour peut surgir là où l’on ne l’attend pas…

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Comment en suis-je venue à acheter ce livre est sans doute une précision que j’ai envie de vous apporter aujourd’hui. La couverture. Elle m’a de suite attirée et possédée (bravo !). Cette couverture m’a intriguée comme jamais et la 4ième encore plus. Une histoire qui se situe en 1992, génial, ça change. Dans un hôpital psychiatrique ? Malédiction ? Il ne m’en fallait pas plus pour me convaincre. Et c’est un choix que je ne regrette absolument pas car cette lecture est un immense coup de cœur. Un livre qui m’a hypnotisée, chamboulée, absorbée, un livre que je ne voulais plus lâcher avant de connaître le dénouement final et que j’ai ensuite quitté à regret. C’était ma première lecture de Julia M.Tean et ce ne sera pas la dernière, c’est certain.

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Lana Jiang fait de nombreux cauchemars depuis qu’elle a 8 ans. Sur les conseils de son ami bibliothécaire elle les couche sur papier et publie un livre qui connaît très vite un immense succès. Lana se croit alors enfin débarrassée de ses horribles visions et de ses troubles bipolaires. Malheureusement, l’ouvrage ne la délivre pas et Lana va devoir comprendre de quoi il est réellement question. Discernant rapidement qu’une malédiction poussant des femmes à tuer l’homme qu’elles aiment pèse sur elle, la jeune femme n’hésite pas et décide de se faire interner. Pour se protéger, pour protéger ceux qu’elle aime et pour ne pas tomber amoureuse. Mais peut-elle vraiment échapper à son sort ? Peut-on défier le destin ? Et si l’amour de sa vie se trouvait entre les murs de cet hôpital ? Est-elle vraiment à l’abri ? Et surtout a-t-elle vraiment besoin de soins en hôpital psychiatrique ? Son cas fait s’arracher les cheveux à tous les spécialistes, à commencer par son propre père…Qui pourra l’aider ?

C’est dans une histoire captivante que nous entraîne l’auteure, une histoire riche et intense, un joli pavé qu’on dévore avec avidité. Tout dans ce livre est fait pour vous entraîner du début à la fin, pour vous empêcher de reposer le livre avant d’en connaître le dénouement. Un rythme parfaitement étudié, chaque temps « mort » étant pour mieux préparer la suite, chaque moment « érotique » donnant de l’intensité à l’enchaînement du récit et faisant monter une tension sanglante, oppressante, pesante. L’auteure a su manier dans ce livre un mélange des genres à la perfection : thriller psychologique, fantastique, romance érotique (pour les non fans du genre sachez que c’est loin d’être au premier plan). Tout s’imbrique à merveille et de manière pertinente sous fond d’une mythologie hors du commun, somptueusement développée, riche et unique aux accents d’Egypte antique. Les personnages sont attachants en particulier Lana et Keisuke, les deux principaux. Mais chaque personnage secondaire est également un élément important de l’histoire, apportant sa contribution au puzzle général qu’est la malédiction dont Lana est prisonnière.

Car non vous l’aurez vite compris, Lana n’est pas « folle ». Lana n’est pas bipolaire, n’est pas schizophrène, ne simule pas, n’est pas dépressive, n’est pas somnambule. Lana est possédée par une entité mystérieuse, une puissante déesse qui exige un sacrifice pour renaître de ses cendres. Une déesse dont les convictions féministes sont poussées à l’extrême et qui ne rêve que de faire couler le sang. Il serait dommage ici d’en dire plus sur cette entité, son pouvoir, son mode de communication tant l’auteure sait ménager son suspens au fil des pages et faire monter la tension, la peur, l’emprise crescendo. La question qui se pose ici est alors bien claire : Lana peut-elle échapper à son destin, le déjouer ? Peut-elle échapper à l’amour dans les murs d’un hôpital psychiatrique ? C’est alors qu’intervient Keisuke, un jeune homme infirmier très doux, patient et qui semble comprendre Lana mieux que personne. Mieux que sa meilleure amie April qui pourtant lui reste fidèle, mieux que ses parents qui sont perdus, dépassés.

Julia M. Tean a su créer des personnages très intéressants, complexes et attachants. Nous avons de suite envie d’aider Lana qui est une jeune femme adorable, qui a peur de son destin, qui a toujours vécu sous le joug de cauchemars sanguinaires. Mais c’est une femme qui veut malgré tout vivre et avancer. Lorsqu’elle perd espoir et se sent submergée nous avons mal pour elle, avec elle. Nous ressentons énormément d’empathie pour ce personnage torturé. Sa rencontre avec Keisuke apporte une certaine lumière dans sa vie ténébreuse, un équilibre qu’elle n’attendait plus mais implique aussi le danger de tomber amoureuse, de tuer l’homme dont elle est éprise et donc accomplir le terrible destin qui semble la suivre où qu’elle aille. Keisuke est un jeune homme doué d’empathie, très doux, patient, intelligent, brillant. Nous aimons le voir près de Lana et lui aussi passera par des épreuves très difficiles pour sauver la femme dont il tombe amoureux. La romance entre eux est sublime…En dire plus serait ici gâcher l’histoire, le plaisir de la découverte et les frissons de l’amour naissant. Là où l’auteure a réussi c’est dans l’art de « faire souffrir les personnages principaux dont le lecteur s’est épris pour qu’il les aime encore plus et que le roman soit encore plus addictif ».

La tension dans ce roman est palpable. Parfois sanglante, parfois oppressante. S’alternant avec des moments de joie, d’allégresse. Un sublime affrontement entre lumière et ténèbres, amour et haine, yin et yang. La plume de Julia sait nous faire passer par tout un tas d’émotions, sans détours. C’est direct, franc mais aussi poétique et enivrant. Addictif, ce roman vous fait passer par un tas d’émotions, vous fait voyager dans le temps, dans les rêves et vous partez avec Lana à la découverte d’un destin sombre et tragique. La mythologie développée dans ce roman est unique et parfaitement travaillée. Nous entrons dedans et comprenant tous les rouages, les désirs de la déesse et ses pouvoirs, ses fondements et sa colère. Le temps de Lana et Keisuke est compté car tout destin doit s’accomplir, c’est une véritable course contre la montre pour la survie qui s’engage et le lecteur les suit tenu en haleine par des rebondissements et des découvertes toujours plus captivants.

enbrefUn roman sous tension constante, mélangeant brillamment les genres, passant du fantastique au thriller psychologique ou à la romance érotique à l’aide d’une mythologie parfaitement développée et captivante. Des personnages attachants et torturés, une plume sublime, directe et addictive. Le lecteur est tenu en haleine dès le début et ne peut reposer le livre avant de connaître le dénouement final, véritable explosion de sensations.

MANOTE20/20coupdecoeur

[Chronique] Je reviendrai avec la pluie de Takuji Ichikawa

jereviendraiaveclapluiePrésente édition publié chez J’ai Lu – 2014 – 319 pages

 

resumeTakumi, homme névrosé bourré de troubles obsessionnels compulsifs, vit seul avec son fils Yûji, âgé de six ans, depuis la mort de sa femme, Mio. Il gère le quotidien du mieux qu’il peut (c’est-à-dire laborieusement), entre le travail au bureau, les tâches ménagères et l’éducation de son petit garçon. Un jour Mio revient, comme elle l’avait promis avant son décès, à la saison des pluies mais elle a tout oublié de son passé, et pour l’aider à recouvrer la mémoire, Takumi lui raconte leur rencontre et le début de leur histoire. Durant les six semaines de la saison humide, le temps se suspend pour eux et l’amour reprend ses droits.

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J’ai décidé de lire ce livre dans le cadre de mon challenge littérature asiatique. C’est en effet une littérature que je connais peu et j’ai envie de m’y plonger. Ici, nous sommes dans un roman japonais avec un thème assez « fantastique ». L’auteur nous parle d’éléments autobiographiques et nous explique mieux tout cela à l’issue du roman. C’est un roman qu’il m’a fallu digérer, assimiler, comprendre. C’est un peu déconcertant, il y a des « défauts » que je n’arrive pas à expliquer : barrière culturelle, voir barrière de la langue ? Traduction ? Style de l’auteur ? Bref, allons l’explorer plus en détails.

Nous sommes au cœur d’une jolie histoire d’amour, de la douceur, de la simplicité des choses. Nous « héros » sont des Japonais ordinaires, qui travaillent, se démènent pour avoir une vie « honorable » et vivent dans un petit appartement. Takumi, notre protagoniste est un homme bourré de problèmes : névroses, angoisses, troubles obsessionnels compulsifs, toute sa vie doit être réglée en fonction de cela et sa santé est très fragile. Depuis bientôt 1 an, sa femme, Mio est morte et il doit gérer seul son quotidien et celui de son fils, adorable petit garçon qui serre les dents et avance malgré l’absence de sa maman. Que le quotidien est difficile pour un homme comme Takumi : la lessive, le ménage, les repas, tout est compliqué, tout était si bien géré par Mio avant. Et puis Takumi a perdu l’unique amour de sa vie. Et son fils a perdu sa douce maman. Ensemble, les deux « hommes » avancent dans un quotidien un peu morne, un peu banal. Takumi n’est même pas en mesure d’aller au cinéma avec son fils, de sortir « normalement » et culpabilise de ne pas être le papa qu’il faudrait. Si seulement Mio était encore là…

Un dimanche de promenade à leur endroit préféré, Mio est là. De retour, avec la saison des pluies, comme elle l’avait promis avant de mourir. Non, ce n’est pas une illusion, ni un mirage, ni une hallucination et encore moins un fantôme. La jeune femme est là, en chair et en os, devant eux. Mais elle ne sait plus qui elle est. Ils vont la ramener à la maison, taire le secret de sa mort et tenter de lui faire revenir les souvenirs d’une vie ensemble. Mais le temps est compté, Mio repartira à la fin de pluies…Notre couple va donc avoir 6 semaines pour retomber amoureux, pour remettre des choses en place. Quelle histoire touchante, bouleversante. Cet homme, qui n’a jamais aimé d’autre femmes, qui n’est pas en mesure de vivre une vie normale, se voit confronté au retour de l’être aimé. Mais il sait que c’est temporaire. Ils doivent faire de ces 6 semaines un moment merveilleux et en profiter pour permettre aux deux garçons de mieux s’en sortir. Une seconde chance d’aimer et de dire au revoir. Que c’est déchirant pour ce petit garçon, heureux de retrouver sa maman mais qui sait qu’elle va devoir repartir.

C’est un roman tout en émotions mais qui manque tellement de profondeurs dans les discours qui sont alors d’une banalité affligeante et ennuyeux. Répétitifs, sans contenu on s’ennuie pendant les discussions. Certains moments sont plus captivants bien sûr, quand l’histoire de Takumi et Mio nous est contée…Mais le reste, reflet sans doute de leur triste, morose et banal quotidien est d’un ennui profond. C’est pour moi le gros défaut de ce livre. Alors comme je le disais en introduction, je ne sais comment interpréter ce défaut dans les dialogues : l’auteur a-t-il voulu vraiment restituer des conversations ordinaires et banales sans les romancer ? Est-ce la différence de langue ? Est-ce la traduction ? Toutefois, on passe au dessus de ce défaut pour se concentrer sur les sentiments, les évolutions dans l’histoire. L’enfant, Yûji est adorable et très touchant. Il met le doigt là où ça fait mal en toute innocence. Cette innocence que la mort de sa maman a déjà voilé…Mais c’est un petit garçon qui croit en l’amour, en la vie et Takumi doit continuer à lui transmettre les valeurs essentielles et continuer à éduquer son fils, du mieux qu’il le peut compte tenu de ses propres soucis. Comme vous pouvez vous en douter nous ne sommes pas dans un roman avec un happy end, mais la fin reste douce. Triste, amer, mais belle, douce, poétique. Takumi est apaisé et est prêt à vivre un peu mieux, à assumer son rôle parental d’une autre façon, désormais aidé de son petit garçon qui a pris en autonomie et beaucoup appris de sa maman pendant le retour de celle-ci.

enbref

Un joli roman d’amour et d’espoir pourtant porté par un narrateur bourré de défauts et d’angoisses. Une histoire fantastique, une seconde chance de tomber amoureux et d’apprendre des choses de la vie. Dommage que la pauvreté narrative vienne plomber un peu l’histoire et que les répétitions dans les dialogues rendent le tout un peu ennuyeux. Un moment agréable dans un Japon ordinaire, loin de la grande ville et de l’amour en douceur.

MANOTE15/20

[Chronique] Au service surnaturel de Sa Majesté de Daniel O’Malley

therookParu aux Editions Pocket pour la présente édition – 2015 -665 pages

Fait partie de la saga The Rook.

resumeVictime d’une agression, Myfanwy Thomas reprend conscience dans un parc de Londres. Autour d’elle, des hommes en costume portant des gants de latex. Tous sont morts. Situation peu réjouissante, certes, mais il y a pire : Myfanwy ne se souvient plus de rien. Le plus surprenant, c’est qu’elle semble avoir prévu cette amnésie. Elle a sur elle une lettre écrite de sa main lui expliquant qui elle est et ce qu’elle doit faire pour découvrir qui veut l’éliminer.
C’est ainsi que Myfawny rejoint le siège de la Checquy, une organisation secrète chargée de combattre les forces surnaturelles qui menacent la Couronne. Au sein de cette version paranormale du MI5 anglais où elle occupe un poste élevé, entourée de surdoués aux pouvoirs plus que spéciaux, la jeune femme va rapidement se retrouver seule, cherchant son chemin dans un univers d’ombres et de menaces. À présent, il va lui falloir lever le voile sur une conspiration aux proportions inimaginables.

 

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Si vous avez envie d’un livre difficile à définir, un peu OVNI, plein d’humour et de rebondissements fantastiques, Au service surnaturel de Sa Majesté est pour vous. L’auteur, australien, nous livre un roman bourré d’humour british et passages hilarants tout en y mêlant des situations sérieuses et cocasses à la fois.

Myfawny (amusez-vous à deviner la prononciation) se réveille au milieu d’un parc, entourée de cadavres. Problème : elle ne sait ni qui elle est, ni où elle est et encore moins qui sont tous ces gens morts autour d’elle. Serait-elle à l’origine du drame ? A l’intérieur de la poche de son manteau, Myfawny trouve une lettre. La première d’une longue série et écrite par la précédente Myfawny et lui délivrant tous les éléments nécessaires pour continuer la vie qu’elle avait entrepris, voir faire mieux si possible. Nous avons donc, en quelques sortes, affaire à deux Myfawny : l’ancienne, timide et effacée, maladroite mais bourreau de travail qui a tout consigné par écrit pour la nouvelle, au caractère bien plus affirmé et avec bien plus d’humour. C’est ainsi que notre héroïne va rejoindre La Checquy, au service de la Couronne pour défendre le Royaume-Uni contre les créatures surnaturelles. Chaque membre de cette organisation façon Men in Black possède un rang bien défini et un pouvoir surnaturel…Myfawny n’est pas au bout de ses surprises dans ce nouvel univers.

Addictif. Voilà ce qu’est ce roman et la plume de l’auteur. Il nous entraine dans des aventures rocambolesques, surnaturelles et aussi au travers d’une quête identitaire. Notre personnage principal étant amnésique elle devra tout réapprendre et se dépêtrer de certaines situations pour le moins embarrassantes. Elle devra apprendre à qui accorder sa confiance et de qui se méfier. Car une chose est sûre : il y a un traite quelque part et la vie de notre héroïne est en danger. C’est un récit bourré de rebondissements, de situations explosives, d’humour, de réflexion et de créatures surnaturelles toutes plus incroyables les unes que les autres. L’univers et l’organisation de La Checquy sont parfaitement décrits et nous plongeons dans ces services secrets avec grande curiosité et enthousiasme. On regrettera juste un petit côté un peu trop caricatural parfois, mais peut être est-ce là le pouvoir de l’humour britannique ?

Myfawny est un personnage plein de ressources. Cette pauvre fille se réveille dans un corps qu’elle ne connaît pas et va devoir tout apprendre d’une vie qui ne semble pas lui appartenir. Elle va bûcher sur ses notes mais son entourage le plus proche ne sera pas forcément dupe et se rendra compte qu’un changement majeur a opéré chez la jeune femme. Elle découvre la vie avec des yeux d’adultes, sortant d’une amnésie « annoncée » ce qui a permis à l’ancienne « elle » de prendre toutes les dispositions nécessaires. Elle se retrouve donc à apprendre la vie, le travail particulier dont elle est chargée et son pouvoir surnaturel que l’ancienne « elle » ne semblait pas gérer à merveille. Autant vous dire qu’elle se causera pas mal de problèmes par sa maladresse et sa méconnaissance du monde dans lequel elle évolue. Heureusement, son assistante Ingrid sera là pour l’aider en toutes circonstances. Quant aux autres personnes qui l’entourent, ce sera un véritable jeu de piste pour savoir qui est de son côté et qui est le méchant prêt à introduire l’ennemi juré de la Couronne au sein de La Checquy même…

J’ai passé un excellent moment avec ce livre et attend la suite avec grande impatience. Les personnages évoluant autour de Myfawny sont captivants, avec une personnalité très détaillée. Je ne vais pas vous parler d’eux car ils sont plein de surprises et c’est un pur plaisir d’apprendre à les connaître au fil des pages. Ce livre m’a fait rire, m’a captivée mais m’a parfois aussi étonnée. L’auteur est plein de ressources et j’espère que le reste de la saga gardera ce caractère humour/rebondissements/réflexion et plans d’actions.

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Un roman surprenant, loufoque et original qui ne nous ennuie pas une seule seconde. L’héroïne est drôle, attachante et pleine d’humour et nous applaudirons son sang froid en toutes circonstances, elle qui se réveille sans savoir qui elle est. Des missions mystérieuses, des trahisons, des pièges, du suspens et des créatures surnaturelles, le tout à renfort d’humour british, vivement la suite.

MANOTE

17/20

[Chronique] Shining de Stephen King

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Edition présentée Le Livre de Poche – 2007 – 576 pages

resumeSitué dans les montagnes Rocheuses, l’Overlook Palace passe pour être l’un des plus beaux lieux du monde. Confort, luxe, volupté… L’hiver, l’hôtel est fermé. Coupé du monde par le froid et la neige. Alors, seul l’habite un gardien. Celui qui a été engagé cet hiver-là s’appelle Jack Torrance : c’est un alcoolique, un écrivain raté, qui tente d’échapper au désespoir. Avec lui vivent sa femme, Wendy, et leur enfant, Danny. Danny qui possède le don de voir, de ressusciter les choses et les êtres que l’on croit disparus. Ce qu’il sent, lui, dans les cent dix chambres vides de l’Overlook Palace, c’est la présence du démon. Cauchemar ou réalité, le corps de cette femme assassinée ? Ces bruits de fête qui dérivent dans les couloirs ? Cette vie si étrange qui anime l’hôtel ?


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Lu dans le cadre du Bookclub Livraddict d’octobre. Je place aussi ce livre dans la sélection Halloween car il semblerait qu’il ait effrayé de nombreuses personnes en 38 ans. Ce livre est l’un des premiers chefs d’oeuvre du maître de l’horreur et du fantastique, Stephen King et je n’avais jamais pris le temps de le lire avant. Je n’avais jamais vu le film non plus d’ailleurs. Pour moi, peu de frissons au rendez-vous, mais explications ci-dessous.

 

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Jack Torrance a perdu son emploi d’enseignant suite à une altercation avec un élève. Colérique et alcoolique ceci n’est pas le premier accident et sonne pour lui l’heure de se reconstruire s’il ne veut pas perdre sa famille. Il arrête alors de boire et accepte un emploi dans un grand hôtel isolé où il emménage avec sa femme Wendy et son fils Danny, dit prof. Danny n’est pas un enfant ordinaire mais ses parents préfèrent ne pas trop tenir compte de ce qu’ils attribuent à l’imagination débordante d’un enfant. Ils ont bien conscience qu’il est différent mais semblent préférer se voiler la face. Le vrai don de Danny est nommé « le shining » par un homme qu’il va rencontrer à son arrivée à l’hôtel, Dick Hallorann et le cuisinier possède lui aussi ce don. Celui de voir des choses et d’entrer dans la tête des gens. C’est ainsi qu’il met en garde Danny des dangers de l’hôtel et des esprits qui l’habitent. Danny entrevoit les dangers mais alors que les premières semaines sont heureuses, légères et semblent profitables pour le couple formé par ses parents, il préfère ne rien dire. Le mot « divorce » a disparu de l’esprit de ses parents et pour un enfant de 5 ans, fasciné par son père c’est le plus important. Mais peu à peu l’hôtel semble prendre possession de Jack et les incidents se multiplient…C’est alors qu’ils sont en plein coeur de l’hiver, seuls, isolés.

Nous sommes à la fin des années 70 et Stephen King le retranscrit parfaitement. Dès le départ, l’hôtel s’annonce imposant, sombre et perturbant. Des secrets semblent l’habiter et des drames semblent encore résonner à travers les murs. Le récit monte crescendo en angoisse au rythme des découvertes et visions de Danny sur lequel le roman est très centré mais également au rythme de la perte de « conscience » de Jack qui devient peu à peu agressif et incontrôlable. Le bonheur du couple éclate, les tensions et incompréhensions s’installent, la confiance se rompt. Malheureusement, l’angoisse, la peur que devrait ressentir le lecteur est bien trop souvent interrompue par des descriptions longues, trop longues et parfois superflues ainsi que par des flashbacks qui n’apportent pas forcément de réel plus au récit. Bien sûr il n’est pas forcément question de mettre le lecteur sous tension permanente mais il est dommage que le climat pesant, l’atmosphère angoissante de l’hôtel ne soit pas en continu…Il y a des scènes magistrales telle celle de la chambre 217 ou celle des animaux de buis, le bal masqué etc qui contribuent à faire du livre un excellent ouvrage malgré tout.

Les personnages sont en revanche parfaitement sculptés, définis. Nous sommes pris d’une forte affection pour Danny, ce petit garçon de 5 ans qui doit faire face à de terribles réalités. C’est un enfant qui se doit par conséquent de grandir un peu plus vite et, celui que ses parents considèrent comme son ami imaginaire, Tony, ne l’épargne pas. Jack Torrance est sans aucun doute le personnage à la psychologie la plus complexe puisque nous le voyons se transformer au fur et à mesure que l’emprise de l’hôtel se renforce. C’est un homme intelligent et volontaire, très attaché à sa famille qu’il veut reconstruire et à son livre qu’il veut écrire. Mais, son passé est tenace et est son point faible, il ressasse le négatif qui prend alors le contrôle de son être, l’hôtel n’ayant qu’à en jouer. Wendy a aussi ce côté volontaire, elle accepte l’isolement dans l’hôtel dans l’espoir de faire renaître leur couple. Par contre elle souffre un peu de voir son fils si attaché à son père et est même parfois un peu jalouse de la complicité qui les unit et de l’admiration que Danny voue à son père. Elle aura à faire preuve de beaucoup de courage et de sang froid au cours du récit et cette femme va aussi se développer par la force des choses. Danny est un enfant à la psychologie extraordinaire, muée par son don et il va lui aussi apprendre beaucoup de cette terrifiante expérience, apprendre à s’en protéger et faire en sorte que l’hôtel ne s’empare pas de son don, de sa force. Il devra lutter contre des visions bien trop terribles pour un enfant de son âge mais jamais il ne se plaindra. Il sait qu’il peut compter sur son « ami » Dick Hallorann, personnage secondaire capital dans l’histoire pour lequel nous ressentons immédiatement une profonde empathie. L’Hôtel est peut être le personnage le plus important de l’histoire mais n’en parlons pas ici pour ne pas trop en dévoiler. Sombres mystères et passé sanglant il semble posséder sa propre conscience agissant en tout autonomie…

Bien sûr la plume de Stephen King est à la hauteur de son talent et même avec les longueurs on a qu’une envie comprendre, avancer, connaître le dénouement. King n’est pas forcément le spécialiste des happy end mais plutôt de fins réalistes. C’est une fin par contre un peu « hâtée » par rapport au reste du récit et qui aurait pu connaître encore plus de rebondissements. King a réussi à peindre un parfait tableau d’une famille sur le point d’exploser et qui se trouve confrontée à des forces bien plus destructrices encore. Le vocabulaire est soigné mais sans chichis, les descriptions trop longues mais fouillées et réalistes et on sent la passion qui anime l’auteur à travers ses personnages.

enbref

Un très bon roman fantastique à l’angoisse montante et à l’atmosphère pesante mais au cours duquel de trop longues et trop nombreuses descriptions viennent casser le climat de terreur qui aurait pu s’installer. Une violence psychologique parfaitement maîtrisée et une histoire de famille sur le point d’éclater qui se retrouve confrontée à l’horreur avec un petit garçon doté d’un don terrifiant pour son âge. Un lieu isolé et doué d’une conscience propre installant un huis clos glacial au cœur de l’hiver à l’heure où aucune issue n’est possible.

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15/20

Dommage pour les longueurs qui coupent l’angoisse…En revanche, âmes sensibles ou non habituées du genre, s’abstenir.

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L’adaptation cinématographique, réalisée par le très grand Stanley Kubrick en 1980, de ce livre peut et même se doit d’être considérée comme une adaptation libre et un chef d’oeuvre à part entière. De nombreuses différences sont à noter entre le livre et le film mais le film réussit avec brio à installer un climat pesant et nous épargne les longueurs. Dommages certaines scènes manquent selon moi (celle des abeilles par exemple) et le labyrinthe m’impressionne moins que les animaux de buis. En toute honnêteté je n’ai pas eu le temps de le regarder jusqu’au bout à l’heure où je vous publie cette chronique mais saluons le talent de Jack Nicholson qui fait une interprétation magistrale du personnage de Jack Torrance. J’ai trouvé très dommage en revanche que le personnage de Wendy apparaisse si soumis et si geignard dans le film. Le petit Danny est bien dans son rôle et des anecdotes racontent qu’à aucun moment l’enfant n’a su qu’il jouait dans un film d’horreur et qu’il aurait vu ce film seulement à ses 16 ans. Shining

Il va falloir que je termine le film mais j’avoue que depuis quelques années j’ai du mal à apprécier le génie de Kubrick, allez savoir pourquoi. La fiche Wikipedia, très bien documenté mettra en lumière les différences principales entre le livre et le film.