[Chronique] Mon coeur au bout du fil de Cali Keys

Publié aux éditions Milady – 28 avril 2017 – 377 pages
Merci à Milady pour cette lecture

Une héroïne au cœur et au courage exemplaires.

À vingt-huit ans, Zoé Garnier rêve de devenir romancière. Dévorant thrillers sur thrillers, elle se démène pour écrire son premier roman. Mais sa vie bascule le jour où elle apprend qu’elle a une sclérose en plaques. Malgré cette épreuve et une rupture récente, Zoé termine son roman et se lance dans l’auto-publication. Lorsque Samuel Durand, le célèbre éditeur sexy de New Life, lui donne rendez-vous, Zoé sait que sa vie va changer. Mais, fou de jalousie, son ex-petit ami l’accuse alors de plagiat…

Entre son attirance pour son éditeur, les batailles juridiques et sa maladie, Zoé parviendra-t-elle à relever tous ces défis ?

Quand j’ai vu cette couverture toute rose, colorée et ces jolis ballons, j’ai de suite été attirée par le roman. De plus le résumé me plaisait vraiment : une jeune femme atteinte de sclérose en plaques qui va devoir se battre pour publier son roman que son ex-conjoint veut lui voler. Des épreuves, des rencontres avec un éditeur sexy, je me suis dit que c’était assurément le moyen de passer un super moment. Malheureusement pour moi, ce livre ne fut pas vraiment une rencontre attachante, mais plus une amère déception. Cependant, sa légèreté pourra séduire sur les plages cet été. Même si des thèmes lourds y sont abordés, après tout, celui de la maladie côtoie ceux de la rupture et de la trahison, l’ensemble reste trop léger, trop cousu de fil blanc pour que l’on puisse vraiment s’immerger dans l’histoire. Heureusement le tout est rattrapé par une héroïne courageuse et pétillante…

Zoé, bientôt trentenaire, vit avec Max depuis quelques années et même si la jeune femme se persuade que leur amour est beau et grand, on ne peut pas dire que son homme sache vraiment prendre soin d’elle. Son travail reste prioritaire et il se fiche des états d’âme de sa compagne, jugeant son projet d’être romancière absolument absurde. Pourtant Zoé y croit, elle. Elle rêve de ce métier depuis toujours et c’est pour cela qu’elle a quitté son boulot sans hésiter. Certes, cela a fortement déplu à Maxime et ses rêves de grandeur. Soudainement, Zoé ressent un changement et doit se rendre à l’hôpital. Après plusieurs examens, le verdict tombe : sclérose en plaques. Bien entendu, c’est comme si le ciel dégringolait sur les frêles épaules de notre jeune romancière qui a la tête pleine de projets et de rêves. Bientôt, elle se plonge dans son roman et se tente à l’auto publication avec grand succès… Et puis un éditeur, ou plus exactement, l’éditeur ultra sexy et célibataire en vogue, la repère et souhaite travailler avec elle. Ce que Zoé n’avait pas prévu, en plus de sa maladie, c’est que son mec la quitte et l’accuse de plagiat pour son roman à succès… Que d’épreuves à traverser ! Mais Zoé pourra compter sur sa meilleure amie, Maeva.

Zoé incarne la jeune femme attachante par excellence. S’il n’est pas toujours facile pour le lecteur de la suivre dans ses digressions et réactions, elle reste pétillante et touchante. Elle devra aborder le sujet de la maladie avec une force toute nouvelle, mais aussi faire face à bien des obstacles. Zoé est spontanée, horriblement gaffeuse, terriblement accro à l’écriture de son roman et à Max. Mais Zoé saura prouver qu’elle peut être elle-même sans cet ex qui, de toute façon, n’a jamais pris soin d’elle. C’est d’ailleurs un personnage que le lecteur détestera dès la première rencontre tant il est froid, hautain et mesquin. Il n’a aucun respect pour Zoé et ne cesse de la rabaisser. De même, il ne fera preuve d’aucun soutien dans le tourbillon émotionnel que provoque l’annonce de la maladie de Zoé. Un personnage ingrat ! Quant à Samuel, malheureusement, il restera bien trop mystérieux et distant. Nous n’aurons pas vraiment l’occasion de percer à jour sa personnalité et ses atouts… Enfin, Maeva est la meilleure amie par excellence et son chat est hilarant !

Le roman se déroule à Paris et nous prendrons plaisir à suivre Zoé dans ses ballades routinières ou plus atypiques dans la capitale. Zoé va « longtemps » vouloir ignorer sa maladie et le possible diagnostic, car elle sait qu’une fois ce dernier posé, elle ne pourra alors plus rien faire pour ne pas savoir et devra vivre avec. La sclérose en plaques peut se développer de différentes manières et bien entendu, à l’aide d’internet, Zoé va se constituer tout un scénario catastrophe. Fort heureusement, l’écriture de son roman sera sa soupape de décompression et nous comprenons alors que c’est pour elle sa meilleure thérapie, sa façon de se réaliser. La maladie est abordée d’une manière juste et pertinente, même si le comportement de Zoé face à cela ne saurait représenter l’ensemble des malades bien entendu. Mais nous apprécierons l’approche globale et la froideur des médecins contribuera à l’authenticité des faits.

Malheureusement, le roman manque de profondeur et de rythme et va même parfois flirter avec le cliché pourtant peu nécessaire. Si la trame promettait le parcours d’une jeune femme sur plusieurs fronts, finalement, chacun d’entre eux ne sera abordé que d’une manière trop légère. Certes, le genre du roman veut cela, mais je ne peux m’empêcher de ressortir déçue et frustrée de cette lecture. Le style de l’auteur en revanche est très agréable et fluide et je dois avouer que son personnage de Zoé m’aura fait rire plus d’une fois au travers de ses gaffes. Zoé a l’art de s’empêtrer dans des situations particulières et de concocter alors un scénario rocambolesque et loufoque. C’est justement cet aspect de son caractère qui la rend intéressante. En revanche, sa personnalité de romancière n’aura pas su me toucher ni me faire rêver. Toujours est-il que cette incursion dans la vie de Zoé, qu’on l’apprécie peu ou à la folie, n’est autre que le chemin de vie d’une jeune femme qui doit se relever et faire avec les nouveaux outils à sa disposition. Optimiste et courageuse, Zoé saura relever le défi en prenant son destin en mains et en abandonnant toute passivité ou oisiveté. Un joli combat.

L’histoire d’une jeune femme dont la vie prend un tournant plutôt sinistre et qui va se relever grâce à l’amitié et l’écriture. Si les sujets étaient plus approfondis, le roman aurait vraiment pu devenir très touchant. Heureusement, le personnage de Zoé sauve le tout, car l’intrigue manque de dynamisme et contamine l’ensemble des thèmes abordés. Un moment toutefois sympathique.

 

16 réflexions sur “[Chronique] Mon coeur au bout du fil de Cali Keys

  1. Vampilou fait son Cinéma dit :

    Comme toi, la couverture m’a tout de suite plu, mais je pense que c’est le genre de romans à lire trabquillou pendant les vacances !

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  2. La route des lecteurs dit :

    Je ne suis pas intéressé. Du tout ! En fait, dès le départ, j’ai remarqué que ce livre allait survoler plutôt que d’entrer en profondeur (alors que, comme tu dis, les sujets amenés peuvent être vraiment intéressant !). Je passe mon chemin :-/

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