[Chronique] Le cri de Nicolas Beuglet

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Publié aux éditions XO – septembre 2016 – 496 pages

Lu en partenariat avec Livraddict et les éditions Xo que je remercie

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Hôpital psychiatrique de Gaustad, Oslo. À l’aube d’une nuit glaciale, le corps d’un patient est retrouvé étranglé dans sa cellule, la bouche ouverte dans un hurlement muet. Dépêchée sur place, la troublante inspectrice Sarah Geringën le sent aussitôt : cette affaire ne ressemble à aucune autre…
Et les énigmes se succèdent : pourquoi la victime a-t-elle une cicatrice formant le nombre 488 sur le front ? Que signifient ces dessins indéchiffrables sur le mur de sa cellule ? Pourquoi le personnel de l’hôpital semble si peu à l’aise avec l’identité de cet homme interné à Gaustad depuis plus de trente ans ?
Pour Sarah, c’est le début d’une enquête terrifiante qui la mène de Londres à l’île de l’Ascension, des mines du Minnesota aux hauteurs du vieux Nice.
Soumise à un compte à rebours implacable, Sarah va lier son destin à celui d’un journaliste d’investigation français, Christopher, et découvrir, en exhumant des dossiers de la CIA, une vérité vertigineuse sur l’une des questions qui hante chacun d’entre nous : la vie après la mort…
Et la réponse, enfouie dans des laboratoires ultrasecrets, pourrait bien affoler plus encore que la question !

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L’histoire débute à Oslo où nous partons directement à la rencontre de l’inspectrice Sarah Geringën. Dotée d’une personnalité pour le moins particulière et mettant facilement mal à l’aise les gens l’entourant, elle ne regarde pas les heures passées sur le terrain et traque le moindre indice. Sarah peut aller loin, très loin pour résoudre une affaire. Encore plus quand cela lui permet d’évincer ses problèmes personnels. Arrivée sur place à l’hôpital psychiatrique quelque peu terrifiant du coin, lors d’une nuit sombre et glaciale, Sarah se retrouve face à un cadavre étrange sur plusieurs points : le personnel insiste pour parler de suicide quand il apparaît évident qu’il ne peut s’agir que d’un homicide, personne ne peut expliquer le sens des nombreux dessins qu’il produisait sur les murs de sa cellule, mais surtout, son identité demeure le plus grand mystère qui soit. Seul indice au sujet de cet homme : le chiffre 488, vieille cicatrice gravée sur son front. Sarah refuse d’en rester là et très vite, ses soupçons s’orientent. Ce qu’elle ne pouvait alors imaginer c’est que cette enquête allait prendre une tournure particulièrement terrifiante, la conduisant de pays en pays et de découverte en découverte. Parmi ces dernières, des choses qui hantent l’esprit de chacun. Mais la vérité s’avouera-t-elle bonne à entendre ? Sarah ne fera pas cavalier seule, entraînant malgré elle et malgré lui Christopher, un journaliste d’investigation français, qui va lui aussi lever de dangereux secrets. Justice contre science, rationalité contre croyances, peur contre foi… Ce thriller haletant, palpitant, véritable page-turner vous fera considérer bien des choses sous un angle différent. Accrochez-vous, n’ayez pas peur, promis, vous, vous n’allez pas crier…

Un thriller plus que convainquant, une intrigue maitrisée 

Le thriller n’est pas le genre pour lequel j’opte le plus pour mes lectures et pourtant, force est de reconnaitre que j’adore ça. Quand j’ai entendu parler du roman de Nicolas Beuglet, auteur que je ne connaissais d’ailleurs pas, il m’a de suite intriguée. Il a suffi de combiner trois éléments pour cela : cette bâtisse étrange recouverte de neige sur la couverture, le titre, et quelques passages de la 4e de couverture « hôpital psychiatrique », « énigmes se succèdent », « enquête terrifiante », « compte à rebours », « la vie après la mort » . Rien que pour cela j’étais convaincue. Je savais alors que Le cri allait être un thriller oppressant, terrifiant, mystérieux et renvoyant à tout un tas de questionnement sur la plus grande inconnue de notre espèce, sur les peurs les plus enfouies. J’attendais de voir comment l’auteur pouvait jouer de ces peurs et de la folie humaine tout en mêlant ces éléments à une enquête minutée et baladée de ville en ville. Ce roman incarne la parfaite réussite du page-turner addictif. Sans temps morts, les découvertes, énigmes, pièges, indices, doutes, secrets, révélations, rebondissements s’enchainent et le lecteur ne reprend pas plus son souffle que les personnages principaux de l’histoire. La course aux réponses devient omniprésente, le secret du premier meurtre révélant quelque chose de bien plus énorme que ce que nous pourrions imaginer.

L’intrigue se définit en un mot : maitrisée. Tous les éléments s’emboitent à la perfection, rien n’apparait douteux, non, tout est parfaitement crédible, amène à réfléchir. Les personnages rencontrés sont construits, étoffés, développés, qu’ils soient principaux ou secondaires. L’horreur et l’effroi ne découragent pas notre duo de choc pourtant pas préparé à de tels évènements. Sarah, notre inspectrice incarne la femme flic qui travaille sans relâche et prête à tout pour résoudre des enquêtes. Si dès le début du roman nous comprenons que sa vie privée tombe en miettes, c’est grâce à cette enquête qu’elle peut tenir sur pieds. Toutefois, les personnages impliqués dans cette incroyable affaire ne prendront pas le soin de la dorloter. Sa seule ressource s’incarnera en Christopher, un quarantenaire très humain et captivant, dont la vie a basculé il y a un an. Christopher se montrera courageux et pourtant, une chose est certaine, Nicolas Beuglet ne ménage pas non plus ses personnages. Si vous aimez voir les personnages principaux d’un thriller souffrir et enchaîner les révélations fondamentales, ce thriller est fait pour vous. L’ambiance, tour à tour glaciale, ou alors scientifique, aseptisée, familiale, haletante, oppressante, déroutante viendra prendre le lecteur et le rendra captif de l’intrigue, de son déroulé et des chemins possibles. Les pistes bien souvent brouillées s’avèrent toujours pires que ce que l’on pensait. Car pour comprendre Le Cri, il faudra être prêt à affronter la folie des hommes, de la science, mais aussi la peur…

Une atmosphère froide et enivrante, une exploration fascinante

Bien que ce thriller se veuille parfois froid ou sombre, installant une atmosphère en corrélation avec le déroulement des faits, il n’entrera pas dans le domaine de la violence ou du gore. Certes, nous croiserons des morts. Certes, nous avons de la torture. Mais jamais Nicolas Beuglet ne part dans l’insoutenable. Il fera plutôt appel à votre cerveau, votre psychologie, vos émotions. Vous serez amenés à participer malgré vous à cette expérience romanesque, vous ne pourrez pas laisser de côté votre affect, vos peurs, vos craintes. Toutefois, n’ayez pas trop peur, vous n’allez pas cauchemarder. Le cri nous offre également une belle remontée dans le temps et une exploration fascinante de la psychologie, psychiatrie et recherches tenues secrètes dans une époque où l’homme creusait toujours plus loin, prêt à tout pour détenir la pire arme possible. Le rythme d’enfer étouffe le lecteur, l’auteur le rend alors captif de l’avancée de ses personnages, de leurs découvertes et des secrets qu’on nous livre. Des secrets tellement dangereux qu’il vaudrait mieux les garder bien enfouis au plus profond de nous..

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Un thriller haletant, incroyable page-turner ! Le cri nous entraine dans une course effrénée à la recherche de vérités bien dissimulées. Jouant avec notre psychologie, l’auteur nous accompagne sur des pistes terrifiantes et nous oblige à réfléchir sur la folie humaine et sur la peur. Les personnages enchainent les épreuves avec courage, mais restent tellement humains qu’on se demande si l’histoire ne pourrait être vraie… Brillant !

MANOTE19/20

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26 réflexions sur “[Chronique] Le cri de Nicolas Beuglet

  1. PHILIPPE D dit :

    Un livre que je viens de terminer et que j’ai adoré. Difficile de le lâcher une fois commencé !
    Il fait peur, pas parce que c’est un thriller, mais parce qu’il est basé sur des faits réels qui m’étaient tout à fait inconnus ! Un des meilleurs livres que j’ai lus cette année !

    J’aime

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