[Chronique] Le pâtissier de mes rêves de Takafumi Nanatsuki, une promenade gourmande au coeur de l’effervescence citadine au Japon

Publié aux éditions Akata – Collection So Shôjo (roman et LN)
28/06/2018 – 240 pages
Couverture Ichigo Takano
Nb de tomes : 2
Traduction Diane Durocher
Merci à Akata pour cette lecture

Ce jour-là, tout aurait dû bien se passer pour Miu. Hélas, lors de son rencard, la lycéenne se fait larguer… Dépitée, elle décide de se consoler en s’adonnant à son passe-temps préféré : manger des gourmandises !! Ses pas la mèneront à l’entrée d’une pittoresque pâtisserie dont elle ignorait jusqu’alors l’existence. Pénétrant dans le mystérieux établissement, elle constate avec stupeur que le beau Hayato y travaille. Camarade de lycée connu pour sa froideur sans égale, ce dernier s’avère surtout être un apprenti pâtissier de talent, dont les créations effacent les soucis de tous ceux qui les goûtent ! Se découvrant un intérêt commun, Miu et Hayato deviennent amis. ils ne savent pas encore que la recette de l’amour est peut-être déjà en train de leur préparer des tours…

Attention : Ce n’est pas un manga mais bien un « light novel ».
À l’origine le roman était un One shot mais son succès a enclenché l’écriture d’un second tome.

Source image : Akata

Mais quel délicieux moment ! Et pas seulement grâce aux prodigieuses pâtisseries de notre jeune Hayato. Je ne m’attendais pas à vivre une parenthèse aussi agréable dans ce Light Novel gourmand et doux, réaliste et porteur d’un message important pour notre société actuelle, et encore plus au Japon. C’est peu étonnant que le livre ait connu son succès. L’auteur n’en est pas à ses débuts, nous avons en effet ici une œuvre récente. Quand Akata m’a proposé de découvrir cet ouvrage, j’avoue avoir été tentée de suite puisque nous avons une histoire contemporaine et non fantastique. Même si la culture disons otaku ne m’est pas étrangère, les LN trop orientés jeux de rôle ou quête fantasy (ou RPG) me déconcertent souvent. J’avais envie d’authenticité et c’est pile-poil ce qui nous est offert. Akata a souhaité nous faire découvrir cette histoire en France pour les thématiques précieuses qui y sont abordées : l’apprentissage déjà, non pas celui de la vie, mais celui d’un métier artisanal et requérant du savoir-faire. Au Japon, les cursus universitaires sont particulièrement valorisés et il est bon de se souvenir que des voies alternatives de formation existent. Autre petite chose qui motive l’ouvrage : l’histoire de la pâtisserie japonaise. Et là, mais quel régal ! En début de chapitre nous avons une petite illustration et une note historique au sujet d’une pâtisserie abordée dans le roman. Viendront aussi des thématiques plus difficiles comme celle du harcèlement scolaire, sans pour autant tourner toute l’histoire autour de cela. Enfin et ça, ça m’a séduite, notre héroïne, Miu n’est pas inexpérimentée, candide, naïve ou romantique en attente du Prince charmant. Elle a déjà un « passé » amoureux et ça change un peu… De quoi faire naitre une relation adorable et qui fait du bien à nos cœurs dégoulinants de crème pâtissière.

Cette œuvre est pour moi un réel hommage à la pâtisserie traditionnelle. J’étais d’ailleurs assez étonnée de voir que des pâtisseries typiquement françaises pouvaient connaître un tel succès au Japon, dans des versions parfois retravaillées. Découvrir saveurs et ingrédients est alléchant, mais le savoir-faire est mis en avant à chaque nouvelle douceur. Haytao, jeune apprenti, est un perfectionniste qui s’acharne jusqu’à la réussite complète de son projet et qui va bien au-delà de la chimie pure des ingrédients. Observateur, talentueux, artiste et déterminé, il fait tout dans un but professionnel ultime. Il est apprenti dans une boutique bien cachée, mais qui héberge de véritables trésors, aussi bien sur le plan des compétences professionnelles qu’humaines. Si Hayato a encore beaucoup à apprendre, que ce soit du métier ou de la vie, il reste indéniable qu’il a un talent incroyable et que son potentiel ne demande qu’à se caler sur des critères typiques de l’apprentissage de la vie. Au lycée, personne n’ose l’aborder, froid et arrogant, il a tendance à envoyer promener tout le monde. Le jour où Miu débarque complètement par hasard dans sa pâtisserie pour soigner un semblant de chagrin d’amour, il est complètement décontenancé et rejette plutôt violemment la jeune femme.

C’est là que l’expérience de Miu vient nous sauver du classique schéma « jeune fille en détresse cherche bad boy pour amour éternel ». Car Miu n’est ni naïve ni innocente et ne rêve pas spécialement d’Hayato qui d’ailleurs, n’est pas un bad boy. Même si ce dernier est incontestablement beau à tomber par terre. Miu a du caractère et son indépendance. Quelque peu solitaire, elle ne déroge pas pour autant aux occasions de socialiser avec des camarades. Notons aussi que dans cette histoire, c’est plus Hayato qui aurait besoin de Miu que le contraire. Mais pourquoi ? Cela, je vous laisse le découvrir dans le roman. Nous suivons donc Miu dans l’histoire, principalement dans ses obsessions pour la pâtisserie. Eh oui, pour la jeune femme, les jolis gâteaux sont un véritable mode de vie, mais elle en a une profonde connaissance et un respect indéniable. Cette fine bouche ne pourra qu’encourager le jeune pâtissier aux doigts en or. Nous assisterons à des scènes de confection, mais pas seulement, et l’histoire qui nait, très en douceur, entre les deux adolescents est construite sur une base saine, authentique et touchante. Désormais, je n’attends plus que la suite, prévue pour la fin d’année, car je meurs d’envie de connaitre les progrès de chacun dans cette histoire, d’en apprendre plus sur la pâtisserie et puis, j’avoue, de retrouver l’improbable duo Miu-Hayato.

Le pâtissier de mes rêves offre une parenthèse douce et gourmande dans un Japon contemporain et empli d’injonctions à la réussite professionnelle et personnelle. Hayato se cache de son métier, Miu ne vit que d’échecs sentimentaux, et le mentor d’Hayato est déterminé à faire des deux jeunes des êtres heureux et fiers de leur avenir. Beaucoup de délicatesse dans les relations, mais en évitant une pudeur trop ancrée. Un moment exquis même s’il est évident que l’histoire n’est pas parfaite et aurait mérité un développement plus profond. Toutefois, rappelons qu’il s’agit d’un LN et qu’en cela, il remplit totalement son rôle.

À déguster sans modération, promis, c’est Miu qui risque de prendre les kilos, pas vous. En revanche, je décline toute responsabilité concernant les envies intenses et impulsives de pâtisseries gourmandes à souhait. Un bon moment, un livre parfait pour vos vacances et qui se lit facilement grâce à une plume et à une traduction particulièrement fluide et nous laissant libre de lire à notre façon, sans abuser des informations historiques sur le pâtissier. Un voyage gastronomique au Japon pour lequel on annulerait bien le vol retour. 

Le second tome est prévu pour novembre 2018

41 réflexions sur “[Chronique] Le pâtissier de mes rêves de Takafumi Nanatsuki, une promenade gourmande au coeur de l’effervescence citadine au Japon

  1. Serena dit :

    Hello,
    Ce n’est pas trop mon style de lecture mais j’aime les thèmes abordés et l’histoire de la pâtisserie japonaise c’est hyper intéressant je trouve, puis ça doit donner faim ahah ! Le harcèlement scolaire est un thème difficile mais cher à mon cœur, du coup ta chronique me parle 🙂
    Des bisous !

    Aimé par 1 personne

    • BettieRose dit :

      J’ai juste trouvé dommage que le sujet du harcèlement ne soit pas plus approfondi, mais cela laisse l’ambiance légère du roman.
      Je me dis que je vais chercher d’autres ouvrage sur le harcèlement au Japon.

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  2. Vampilou fait son Cinéma dit :

    Au moment où tu as parlé de gourmandise, j’étais déjà conquise lol Trêves de plaisanterie ma belle, ça me fait juste méga envie, j’adore cette ambiance douce et sucrée, je note absolument !

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    • BettieRose dit :

      Petit furet se remet, toujours sous antibio, anti-inflammatoires et médicament pour animaux cardiaques, ce dernier il devrait l’avoir à vie.
      Il a la pêche et en profite pour demander plein de câlins et gratouilles 🙂

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  3. apprendreareverblog dit :

    Hello!

    J’avoue que je ne lis pas du tout la littérature japonaise, je ne suis pas du tout attirée par cela! Néanmoins grande gourmande que je suis, le thème me donne envie de me lancer et de découvrir cela!
    Le faite que ce ne soit pas un manga me motive encore plus!!!

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  4. Sarah_Croft dit :

    Oh j’adore l’histoire ! Et puis la couverture aussi ^^ Un light novel c’est quoi exactement ? C’est un livre sans images, contrairement aux mangas ? Je ne connais pas du tout ce terme.
    En tout cas c’est totalement le genre d’histoire que je pourrais lire 🙂

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  5. Gilwen (@livrementvotre) dit :

    J’avais croisé le livre sur les réseaux sociaux, mais sans vraiment en savoir plus. Tu me donnes là très envie de m’y intéresser de plus près. Je n’ai jamais lu de LN, mais avec ce que tu dis sur l’authenticité du récit me plaît bien. Et puis l’univers de la pâtisserie ça me changera de mes lectures habituelles. Merci beaucoup pour la découverte.

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