[Chronique] Et ton absence se fera chair de Siham Bouhlal

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Paru aux Editions Yovana – Août 2015- 222 pages

resume« Qui se souviendra de ces moments si je ne le fais pas ? »
Le premier roman de Siham Bouhlal nous fait voyager autour des thématiques universelles de l’amour, du deuil et de la nostalgie. L’auteure nous livre ses sentiments, bruts, fruits d’un vécu, d’un amour passionné et d’une blessure à jamais ouverte. Avec l’issue tragique comme axe d’une narration magistrale, Siham Bouhlal nous plonge dans l’intimité de sa relation fusionnelle avec feu Driss Benzekri, personnalité politique marocaine de renommée internationale, homme follement aimé avant tout. Elle nous livre bien davantage qu’un chant de tristesse ou qu’un cri de colère contre l’injustice fondamentale de sa perte : son intolérable deuil s’entremêle à la chronique poétique, sensuelle et envoûtante d’un amour qui déplaçait les montagnes.

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Quand les éditions Yovana m’ont contacté pour me proposer cette lecture, je n’étais vraiment pas certaine que ce soit pour moi. J’avais peur qu’on y parle trop politique (et il n’en est rien), mais j’avais vraiment envie de m’ouvrir à cette lecture et je peux vous dire que je ne regrette pas une seule seconde, c’est une pépite, un joyau sculpté à base de mots, de lumière et d’amour…Ma chronique aujourd’hui va être un peu différente car je ne vais pas vous parler d’intrigue, de personnage, de rythme…ce n’est pas ce dont il est question aujourd’hui.

Et ton absence se fera chair est un livre sur l’amour, la fusion, la lumière, la sensualité, la pureté des sentiments, la perte, la douleur, le deuil, le manque. Nous lisons une histoire à la senteur de thé à la menthe, à la douceur des caresses des amants.  Siham le dédie à son amour « A toi Driss Benzekri, voici notre histoire, romancée ou bien rêvée ».

Et ton absence se fera chair ce sont les mots sublimes et parfaitement combinés d’une femme qui aime et souffre de la perte de l’homme avec qui elle partageait cet amour passionnel. Son écriture est douce, poétique, chaude, sensuelle et charnelle. Elle nous entraîne dans un tourbillon d’émotions…Elle ne se contente pas de raconter leur histoire, elle lui rend hommage. C’est un hommage à l’homme qu’elle aime et dont l’absence lui est toujours intolérable, c’est une déclaration d’amour à la poésie merveilleuse.

J’ai dévoré ce livre en une soirée, subjuguée par la magie des mots, ébahie par tant de lumière, d’amour, de sensualité. J’ai aimé connaitre un peu Siham bien sûr et le tableau qu’elle nous peint de Driss. Mais jamais nous n’entrons dans du voyeurisme, jamais nous entrons dans ce qui ne regarde qu’eux. Driss œuvrait pour les droits de l’homme au Maroc, c’était un homme bon et courageux. Siham l’aimait pour ça mais pas seulement. C’est son âme qu’elle chérit, qu’elle embrasse autant que sa chair a pu l’être de son vivant. Elle alterne les moments de présence, de vie avec ceux d’absence, de la mort et du deuil. Leur amour est beau, autant physique, charnel, sexuel, sensuel qu’intellectuel et poétique.

Je m’excuse pour cette chronique décousue, mais mes mots ne sont pas à la hauteur de la poésie et des maux de Siham. Cette lecture va rester gravée dans mon cœur longtemps et je vous invite vraiment à découvrir cette pépite, faites connaître ce livre, c’est si beau…De la lumière dans les ténèbres du deuil.enbref

Un livre hommage, une déclaration d’amour plus que sublime, une écriture douce, poétique, sensuelle et charnelle. Un deuil intolérable où priment les souvenirs de douceur, lumière, sensualité et amour…Une fusion amoureuse touchée par la tragédie et les sentiments de celle qui reste, un hymne à l’amour même après la mort. Merci Siham Bouhlal de savoir si bien écrire et de nous toucher en plein cœur.MANOTE

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CITATIONS
« Je voulais comprendre comment ta présence pouvait changer la signification de mon corps, et ton absence maintenant l’anéantir. »

« Nous transportons nos morts comme le cristal de notre imagination, nous les enfermons dans nos souvenirs, nous entendons leurs pas fouler le terreau de nos pensées, où ils poussent comme une herbe miraculeuse dans un désert de caillasse et d’asphalte. Frais, parfumés, ces morts, nous les portons en nous ».

« Quand pour la première fois, j’ai vu ton âme, senti le souffle qui t’animait, la vie qui bouillonnait en toi, la chaleur de ton sang a éclaté dans mes veines. J’ai compris alors que cette forme que je revêtais, mon corps qui déambulait dans le monde, avait un emploi : t’aimer à plus soif ».

« La mort emporte avec elle tout intimité et refuse le droit à la solitude, à la retraite. On est spolié de tout. L’identité ne se résume plus qu’à cette inscription qu’on a même pas choisie. Une stèle rien que pour soi, qui dit presque « Enfin raide, mort, fini! »

« Tu es le jardin qui fleurit dans mes veines, la saveur de la plénitude dans ma gorge, le coeur qui bat quand le mien cède au désespoir, les yeux qui me guident quand je ferme mon regard, la main à moi tendue quand je tombe, quand je n’avance plus, tu es l’astre dans les chemins ténébreux, le chant dans les vaisseaux de mon âme »

Je m’arrête là pour les citations, j’en ai relevé beaucoup, mais je préfère vous inviter à lire ce livre, découvrir le talent de cette femme de lettres et découvrir par la même occasion une nouvelle maison d’édition. Merci aux Editions Yovana pour la lecture de ce chef d’oeuvre, merci de votre confiance, merci Julien.

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Siham Bouhlal

20 réflexions sur “[Chronique] Et ton absence se fera chair de Siham Bouhlal

  1. Vampilou dit :

    Eh bien, heureusement que j’ai lu ton avis, parce que, en toute honnêteté, je ne me serai jamais arrêtée dessus sans tes mots qui me sont allés droit au coeur !

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  2. Carnet Parisien dit :

    Hello 🙂 Je découvre ton blog avec cette chronique. J’ai également lu ce livre. Je suis d’accord avec toi, c’est vrai que c’est une très belle écriture. Cependant, je me suis sentie comme une intruse dans cette histoire d’amour, je n’étais pas très à l’aise, je n’ai pas trouvé ma place en tant que lectrice au sein du couple et du deuil. C’est si intimiste que je ne me sentais pas en droit de lire ces mots. Bref, je te laisse lire ma chronique si l’envie t’en dit 🙂 A bientôt !

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