[Chronique – La Fille de St Jean] L’ivresse des libellules de Laure Manel

Publié aux éditions Michel Lafon – avril 2019
Merci à Camille et Michel Lafon pour ce roman

Quatre couples d’amis dans la quarantaine décident de s’octroyer des vacances sans enfants dans une villa de rêve.
Mais l’ambiance qui se voulait insouciante et idyllique ne tarde pas à se charger d’électricité. La faute aux caractères (et petites névroses) de chacun, aux modes de vie différents, à l’usure et la routine qui guettent les amoureux quand s’invite le quotidien, et à des parents qui ont oublié ce qu’était leur vie lorsqu’ils ne l’étaient pas encore…
Quand débarque une jeune et jolie célibataire, le groupe est plus que jamais au bord de l’implosion.
On ne badine pas avec l’amour.

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[Chronique] Ceux qui voulaient voir la mer de Clarisse Sabard – par La Fille de St Jean

Publié aux éditions Charleston – Mars 2019 – 317 pages
Merci aux éditions Charleston

Petit mot de Bettie : Quand ma maman a vu que Clarisse Sabard sortait un nouveau livre, elle le voulait absolument. Les éditions Charleston me l’ayant envoyé quelques jours avant que j’aille chez elle, je lui ai apporté pour qu’elle ait la primeur de la lecture. Et elle m’en a fait cette chronique pour partager avec vous son avis. Bien entendu, quand je le lirai à mon tour, je viendrai aussi vous en parler. Sans doute dans un nouveau post histoire de ne pas tout mélanger. Cela dit, je n’ai toujours pas lu le roman de l’an dernier, Le jardin de l’oubli, il se peut qu’il passe avant. (Quand ta vie bascule dans plein de sens différents, il devient parfois difficile de trouver le stabilisateur de girouette te permettant de te poser). Sur ce, je vous laisse en compagnie de La Fille de Saint-Jean (avec un nouveau design pour ce printemps). Belle lecture.



Pour des raisons personnelles, Lilou décide de quitter Paris pour Nice avec son fils, Marius. Et en arrivant dans le Sud, elle ne s’attendait pas à s’attacher à Aurore, cette vieille dame qu’elle croise au parc et qui commence à lui raconter sa vie. Chaque jour, Aurore attend le retour de son amoureux, Albert, parti tenter sa chance à New York après la guerre. Mais malgré sa promesse, il n’est jamais revenu… Lilou décide alors de tout faire pour retrouver le grand amour de son amie. Mais à trop vouloir remuer le passé, le présent ne risque-t-il pas de la rattraper ?

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[Chronique] Une évidence d’Agnès Martin-Lugand, rendez-vous en bord de mer

Publié aux éditions Michel Lafon – 21 Mars 2019 – 372 pages
Merci à Michel Lafon et Camille pour cette lecture

Reine mène une vie heureuse qu’elle partage entre son fils de dix-sept ans et un métier passionnant.
Une vie parfaite si elle n’était construite sur un mensonge qui, révélé, pourrait bien faire voler son bonheur en éclats…

Faut-il se délivrer du passé pour écrire l’avenir ?

Agnès Martin-Lugand fait partie de ces autrices dont je n’aime pas louper une sortie. À l’exception d’un roman, présent dans ma PAL, je les ai tous lus. Et aimés. J’aime la plume, l’ambiance, les personnages, les histoires. Certains romans furent pour moi de véritables révélations, d’autres m’ont clairement bousculée, sortie de ma zone de confort. Je suis incapable de dire quel roman fut mon préféré mais je me souviens parfaitement du premier : Les gens heureux lisent et boivent du café. Que j’ai enchainé tellement rapidement avec les autres déjà publiés à l’époque ! Bref, Agnès Martin-Lugand est une incontournable annuelle. Elle est à sa façon… une évidence.

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[Chronique] Les hautes lumières de Xavier de Moulins

Publié aux éditions JCLattès – Octobre 2017 – 378 pages
Merci à JC Lattès pour la lecture de ce roman

 

C’est une histoire d’amour entre ombre et lumières, celle qui unit Nina, la coiffeuse de Bondy, à son mari Tahar, le chauffeur de taxi marocain.
C’est l’histoire d’un combat  : Nina ne parvient pas à tomber enceinte, mais est prête à tout pour devenir mère. Ayant adopté avec Tahar un petit garçon au Maroc, elle se heurte à l’administration, qui refuse qu’il soit ramené en France.
C’est l’histoire de désirs qui s’entrechoquent  : pendant que la jeune femme, à El Jadida, se bat pour aller au bout de l’adoption, Tahar, resté à Paris, s’éprend d’une photographe qui lui propose son aide afin de rapatrier l’enfant clandestinement…
Une terrible course contre la montre s’engage alors  ; dans cette course, certains s’effondreront juste avant la ligne d’arrivée, d’autres parviendront à leurs fins – mais à quel prix  ?
Tous, du moins, auront couru un risque  : le risque d’aimer.

Dans ce roman rythmé et saisissant, Xavier de Moulins interroge la puissance destructrice de nos désirs, l’ambivalence des êtres et l’ironie du sort. Lire la suite

Outrage, le roman qui fait scandale : mon analyse, mon expérience de lecture

 

Publié aux éditions Hugo Roman – 17 août 2017 – 317 pages
Merci à Hugo Roman pour cette lecture

/!\ ATTENTION LIVRE RÉSERVÉ À UN PUBLIC AVERTI – CONTIENT DES SCENES POUVANT HEURTER LA SENSIBILITE – PRATIQUES SEXUELLES EXTRÊMES – ROMAN TRÈS NOIR /!\

Outrage n’est pas du new adult ni de la new romance. N’est pas du tout une histoire d’amour. Roman sombre et sans concession. À lire en toute connaissance de cause. 

Le roman de l’emprise. Le roman de l’injustice des sentiments. Le roman de l’amour qui s’enfuit.

Rose est une femme libre, indépendante, torturée, traumatisée, elle s’est construit une carapace de survie.
Elle fuit l’amour par peur de l’attachement. Elle est perverse, passionnée, cyclique, addict au sexe et à l’alcool mondain. Mais ce soir-là, dans un bar, elle tombe amoureuse d’un être qui lui ressemble, peut être un peu trop. Tout en lui la repousse et pourtant… Lui, c’est Alex, un artiste paumé, un je-m’en-foutiste tout aussi névrosé qu’elle.
Rose va vivre cette passion destructrice où Alex la guide, la commande, la déconstruit, la fabrique, la façonne… Rose n’écoute pas la bête qui rugit en elle et qui lui dit  » fuis « . Son corps, son sexe deviennent chaque jour plus douloureux, mais elle tient, par amour pour cet homme qui la dévore chaque jour un peu plus…

Puis vient la douleur du déchirement. Alors, elle va essayer de noyer ses maux dans la seule addiction qui lui permet d’échapper à la douleur : le sexe.

Outrage est un roman qui dégage une telle puissance qu’il vous laisse K.-O. debout tant les images fusent et ne vous autorisent aucun répit. Une écriture moderne, brûlante et sans concession, une littérature à l’estomac. 

Cette analyse peut contenir des spoilers sur le contenu du livre. Ces informations sont donnés à titre préventif et informatif pour que chacun puisse juger de son envie ou non de lire le livre et tenter de comprendre le choix éditorial. 

Chers lecteurs,

Vous remarquerez qu’aujourd’hui je ne parle pas d’une chronique, mais d’une analyse, d’une expérience de lecture. Cela pour deux raisons plutôt évidentes : déjà parce qu’Outrage est un roman totalement hors des sentiers battus et qu’il ne propose pas vraiment de possibilité d’être noté ou aimé. C’est en effet un roman qui marque, qui choque, qui remue. La seconde raison est ce qui s’est passé hier sur les réseaux sociaux. Nous avons eu un sacré appel à censure et à lynchage, qui personnellement m’a mise très mal à l’aise. Alors qu’on soit bien clairs : je ne ferai pas l’apologie du livre ni son procès. Je ne ferai pas d’appel au boycott, mais ne vous dirai pas non plus de vous précipiter l’acheter. Je n’en parlerai absolument pas comme le roman qu’il faut vraiment lire. Je dirai juste une bonne fois pour toutes : ne sortez pas les extraits du contexte, tentez de comprendre au-delà. Et moi je m’efforce de vous présenter un avis le plus objectif possible, bien entendu le livre est lu avec ma propre sensibilité, mon propre passé, mes propres blessures, ma propre morale et mes propres expériences. Lire la suite

[Chronique] Le rouge vif de la rhubarbe de Audur Ava Ólafsdóttir

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Publié aux éditions Zulma – Septembre 2016 – 157 pages
resume
Souvent aux beaux jours, Ágústína grimpe sur les hauteurs du village pour s’allonger dans le carré de rhubarbe sauvage, à méditer sur Dieu, la beauté des nombres, le chaos du monde et ses jambes de coton. C’est là, dit-on, qu’elle fut conçue, avant d’être confiée aux bons soins de la chère Nína, experte en confiture de rhubarbe, boudin de mouton et autres délices. Singulière, arrogante et tendre, Ágústína ignore avec une dignité de chat les contingences de la vie, collectionne les lettres de sa mère partie aux antipodes à la poursuite des oiseaux migrateurs, chante en solo dans un groupe de rock et se découvre ange ou sirène sous le regard amoureux de Salómon. Mais Ágústína fomente elle aussi un grand voyage : l’ascension de la « Montagne », huit cent quarante-quatre mètres dont elle compte bien venir à bout, armée de ses béquilles, pour enfin contempler le monde, vu d’en haut…

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