Publié aux Editions Préludes – Février 2016 – 448 pages
Merci à Netgalley et aux éditions Préludes pour cette lecture
Déterminée à combattre sa phobie de l’avion pour obtenir le poste dont elle rêve, Sara décide de recourir à l’hypnose, et rencontre le fascinant docteur Stephen Devane. Au fil des séances, la jeune femme est victime d’hallucinations chaque fois plus terrifiantes…D’où viennent-elles ?
Face aux terribles découverte auxquelles elle est confrontée et grâce à l’aide de Stephen, Sara va se lancer dans une quête d’identité effrénée, à ses risques et périls.
Dans ce thriller choral d’une maîtrise absolue, mêlant à la perfection effroi et tension, C.J. Cooper explore la complexité d’une relation perverse entre un médecin et sa patiente jusqu’à la révélation finale, totalement inattendue.
Fermez les yeux si jamais vous avez besoin de reprendre votre souffle…
Quand j’ai lu le résumé de ce livre je n’ai pas pu m’empêcher de penser à l’excellent livre de Sire Cedric Avec tes yeux où Thomas, le héros du livre voit sa vie basculer suite à une séance d’hypnose. Ce livre m’avait par ailleurs « rappelé » un film de mon adolescence, Hypnose avec Kevin Bacon. Bref, le sujet de l’hypnose est quelque chose qui m’intrigue énormément et je me suis dit que Fermez les yeux allait être effrayant et bourré de tension. Malheureusement je n’ai pas du tout accroché à ce roman. Explications.
Commençons par le choix narratif qui rend toute implication dans le sujet difficile à mon sens : l’interview. Tout au long du livre vous retrouvez des interviews des personnages touchés par cette histoire intercalés de « lettres » envoyées par Stephen. L’interviewer est muet mais nous comprenons les questions grâce à la reformulation des personnages. Si ce style narratif présente un intérêt, ici je ne l’ai pas du tout compris. Il aurait été bon d’en insérer un peu mais de là à en faire le roman complet, non. Du coup le lecteur reste à distance, avance à pas minuscules et ne parvient pas du tout à se projeter dans l’histoire ou à ressentir la moindre empathie pour Sara. Nous apprenons rapidement qui est le grand méchant de l’histoire et tout au long des 448 pages nous allons rencontrer les différentes personnes autour de Sara ou de Stephen nous parlant d’eux, de leur relation, de leurs observations. Au lieu de lire un roman nous avons l’impression de lire un documentaire ou pire une reconstitution grotesque des faits. Nous n’échappons pas aux personnages qui se critiquent et cherchent à savoir ce que dit l’autre ou à la mauvaise foi, reflet réel des relations humaines et cela en est très crédible.
Concernant le traitement de la phobie nous saurons que ça fonctionne très rapidement mais n’attendez aucun détails des séances, ce n’est pas le propos, nous sommes d’accord. Sara est de suite subjuguée par le physique de son thérapeute et nous comprenons vite qu’elle ne peut et ne veut pas lui résister. Manipulée par lui elle est prise au piège, tel un pantin. Elle nous raconte ses séances, victime de ce thérapeute et nous parle de la confiance placée en lui. A côté de Sara nous aurons principalement les interventions de gens très proche : Nick son ex petit ami au moment des faits, Charlotte sa sœur qui va épouser Tim le frère de Stephen, Tim donc, Caroline la meilleure amie de Sara et les collègues de Sara. Nous aurons également un rapport écrit d’une spécialiste de l’hypnose qui finalement nous apporte pas grand chose au schmilblick. La complexité de la relation perverse entre thérapeute et patiente n’est pas assez développée, mal exploitée, et au lieu de nous effrayer elle ne fait que nous interroger. Il aurait été bon de mieux manipuler le lecteur.
Le roman ne monte pas en tension. Il pourrait si nous n’étions pas coupés sans arrêt par les interventions des uns et des autres. Les bribes d’interviews sont trop courtes pour plonger le lecteur dans l’ambiance. Seule la fin est surprenante mais pas suffisamment exploitée. Concrètement la plume n’est pas mauvaise, loin de là, est l’idée est excellente. Nous rentrons dans la tête de Stephen plus que des autres et la question qui se pose et reste en suspens tout le long est « pourquoi » plus que « comment ». Mais la forme que prend le roman ne rend pas hommage à l’idée de départ. Nous ne vivons pas les événements et le peu de scènes d’action ne fait pas frissonner. Mêmes les visions de Sara sont trop peu développées. Dommage, je suis passée à côté. Si vous lisez ce livre et parvenez à l’apprécier mieux que moi, n’hésitez pas à m’en parler.
Un roman à l’idée de départ excellente mais à côté duquel nous passons facilement à cause d’un choix narratif périlleux. Le style interview/documentaire ne permet pas à la tension de s’installer suffisamment et laisse le lecteur à distance des personnages et de l’horreur vécue. Une fin toutefois surprenante.
11/20