[Chronique] Les leçons d’amour d’Alice Wells de Sara Wolf, coup de coeur pour cette douce histoire

Publié aux éditions Pocket Jeunesse – Septembre 2018 – 297 pages
Traduction Alexandra Maillard
Merci à PKJ pour cette lecture 
Quand une élève modèle demande des cours de séduction au bad boy du campus, attention danger !
Alice collectionne les meilleures notes. Dévouée à ses études, elle n’a pas de temps à consacrer à sa vie privée, elle n’a même jamais embrassé un garçon ! Alors, quand elle tombe amoureuse de son alter ego, le parfait Théo, elle décide de procéder comme elle l’a toujours fait : en étudiant très sérieusement les choses de l’amour. Et qui mieux que Ranik Mason, dont la réputation sulfureuse est connue de tous, peut lui donner des cours particuliers ?

Oui, coup de cœur, j’annonce la couleur. Autant vous le dire, ce roman n’est pas forcément inédit ou original sur sa trame, son sujet. Mais l’alchimie de ses personnages, elle, est juste ce que j’aime. J’ai dévoré ce roman, il est tombé pile-poil au moment dans ma vie de lectrice et même dans ma vie tout simplement. Parfois, certains romans sont « imparfaits » (nous sommes d’accord que la perfection n’existe pas et demeure subjective) mais s’emparent de nos cœurs quand même. Ici, je dois avouer qu’un certain Ranik ne m’a pas laissée indifférente et que oui, des leçons d’amour à ses côtés, je signe. Contrat s’il vous plait ?

Alice est une bosseuse, une tête. Elle excelle à la fac et est déterminée comme depuis toujours. Sa mère le lui a enseigné : il faut être la meilleure. Là voici donc à l’université avec une amie, mais toujours vierge. Vierge de toute relation d’ailleurs. Elle est incapable d’aller vers les gens et ses conversations peuvent vite avoir tendance à être ennuyeuses. Elle peut alors sembler snob, ce qui n’est pas l’idéal pour séduire un garçon. Car bien que le travail universitaire soit son loisir number one, Alice rêve d’amour. Du prince charmant pour être exact. Mais bon, elle a craqué sur Théo, un beau blond, le seul qui s’intéresse à elle en lui adressant la parole. Dans un hasard plutôt désastreux (thème du harcèlement sexuel), elle se retrouve protégée par Ranik. Le mec qui a toutes les femmes à ses pieds. Ce n’est même pas qu’il soit si beau que cela, c’est un tout, le charisme et le mystère, l’assurance et la sensualité. Alors, ne serait-il pas parfait pour aider Alice à atteindre sa cible et encore la toucher en plein cœur ? Que va-t-il penser de ce Théo ? Sera-t-il un bon prof ?

 

Vu comme cela, le roman peut faire penser à The Deal de Elle Kennedy puisque l’héroïne a un démarche similaire auprès d’un sportif de son université. Ici toutefois, les choses sont moins hot, moins sexy, même si ces thèmes ne sont pas pour autant laissés de côté. Alice est une jeune femme très particulière, brillante, mais aussi terriblement naïve sur certains aspects. Elle dit ce qu’elle pense sans filtre et des fois… c’est un peu violent. Surtout, depuis le collège tout le monde la surnomme le Robot. Tous s’imaginent qu’elle est dénuée de toute sensibilité ou émotion. Ce qui est, bien entendu, totalement faux. Car, si vous vous souvenez de la trilogie Lovely Vicious, vous saurez que l’autrice modèle des personnages pleins de reliefs et qui peuvent nous surprendre à tout moment. Plus encore, c’est à sculpter l’alchimie entre deux êtres qu’elle excelle, faisant ressentir une tension particulièrement agréable. Du coup, avec ce genre d’ambiance, comment reposer le roman ? C’est bien simple, je l’ai lu d’une traite, j’en ai oublié de manger !

 

La narration alterne entre le point de vue d’Alice et celui de Ranik. C’est alors complètement jouissif d’entrer dans leurs têtes et les voir déstabilisés parce qu’il se passe. En fait, Ranik c’est un peu le « bad boy qui ne sort avec personne » de ce roman. Avec une sale histoire derrière lui, bien sombre. Remarquez Alice a ses propres dossiers, sans doute pour cela que le mode robot lui permet d’avancer en suivant des plans déjà tracés pour elle bien en avance. Ranik et Alice semblent n’avoir rien en commun et pourtant, dès qu’ils sont ensemble, il se passe des choses inédites, pour l’un comme pour l’autre. Seulement Ranik le sait, il doit l’aider à séduire Théo, rien de plus. Une fois la mission terminée, bye bye. Idée qui lui déplait particulièrement.

 

Alors oui, le roman comporte de nombreux clichés. Non, il ne révolutionne pas le genre young adult ni la romance de ce dernier. Mais des personnages aussi bien modelés me suffisent à succomber au charme de l’écriture de Sara Wolf, tout comme il en était question dans sa trilogie mettant en scène le Prince des glaces et l’incroyable Isis, ma toute première book girlfriend. Alice Wells n’entre pas dans mes book girlfriends, mais l’avoir en amie ne me déplairait pas. Parce qu’au-delà de son aspect strict et automatisé se cache une jeune femme fragile, en manque d’affection et de liberté. Derrière sa carapace, nous trouverons une fille pétillante et pleine d’humour prête à bien des expériences. Après cela, difficile de dire à Ranik de laisser tomber.

 

L’histoire de Ranik s’accompagne elle aussi de clichés, mais en même temps, j’ai envie de dire que la vie aux États-Unis est quand même différente et qu’il ne me semble pas improbable de retrouver ce type de situation à l’université dans plusieurs romans du genre. Ranik est un garçon attentif, qui n’est jamais tombé amoureux, mais qui profite du sexe sans lendemain, respectant toujours chaque personne. Il peut s’enfermer sur lui-même complètement s’il souffre, mais a tellement de choses à apporter. Être dans sa tête lors de ses passages narratifs nous fait prendre en compte toute la complexité de ses ressentis.

 

Enfin, j’ai aimé le fait que Sara Wolf aborde des sujets plutôt délicats dans son histoire comme le harcèlement sexuel, l’alcool et les abus, la violence conjugale ou parentale, le poids des schémas familiaux, la pression et l’injonction à la réussite… Approchés avec sincérité, sans jamais en faire trop ni que ces sujets semblent ajoutés juste pour le « plaisir ». S’y greffe bien entendu la thématique de la sexualité et de ce qui peut l’entourer, surtout pour une jeune femme vierge et naïve comme Alice. Le tout est parfaitement cohérent et en observant la vie des personnages secondaires, le récit passe en mode multicolore. Tant de possibilités amoureuses dans une vie où tout reste à faire. Évidemment, la fin du roman se voit à dix kilomètres, mais j’avoue, je plaide coupable, c’est bien cela qui m’a donné envie de le dévorer en une seule fois. Ranik intègre ma liste de BBF… c’est officiel. Cela devrait être marrant de le confronter à Jack, le Prince de Glace… 
Coup de cœur pour ce roman qui, sous ses airs de « vu et revu », nous propose une histoire sympathique, haute en couleur, en humour et en amour. Les personnages se révèlent au contact l’un de l’autre et grandissent, laissant certains poids derrière eux. Une romance douce et agréable qui n’oublie pas les valeurs des relations humaines. 
Je n’en dis pas plus ! Non, il n’est pas parfait, mais moi c’est ce que j’attendais !

26 réflexions sur “[Chronique] Les leçons d’amour d’Alice Wells de Sara Wolf, coup de coeur pour cette douce histoire

  1. Clara dit :

    Coucou ! J’aime beaucoup les livres PKJ et celui-ci à l’air pas mal, personnellement je ne suis pas fan de la couverture je trouve qu’il y en a de plus belles chez PKJ 🙂

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  2. Claire Stewart dit :

    Hello ! Ce livre a l’air sympa à lire même si ce n’est pas forcément mon style ! PKJ est une ME que j’adore rien que pour les superbes couvertures !

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