Top Ten Tuesday : 10 livres dont le sujet vous faisait peur

Chers lecteurs,

Le Top Ten Tuesday revient à une vitesse folle, n’est-ce pas ? Quand je ne chronique pas beaucoup et que je vois les rendez-vous s’enchainer sur mon blog, je me dis toujours = mais et les chroniques ? Tu vas te bouger oui ? Oui, je suis assez auto-culpabilisante, je plaide coupable, ahah, pardon. Le thème de cette semaine est particulièrement intéressant, car la peur peut prendre des tas de formes n’est-ce pas ? Traditionnellement, la peu est une émotion qui émerge de la prise de conscience d’une menace ou d’un danger immédiat. Mais, est-elle toujours rationnelle ? Bien entendu, on va pas se faire un cours de psycho-philosophie-thérapie etc. mais c’est toujours intéressant de comprendre que nous ne sommes pas tous égaux face aux peurs. Alors cette semaine, je vais parler au sujet de chaque livre et expliquer pourquoi. Curieusement, les livres d’horreurs sanguinaires ne sont pas ceux qui me font peur… Dernière précision, je souhaite faire une distinction très importante entre la peur réel (et la nécessité des Trigger Warning) et la « peur de ne pas aimer/s’ennuyer/pas accrocher à l’histoire »). Nous serons, je pense, d’accords pour dire que c’est deux façon bien différentes d’envisager le concept de peur et que le langage se doit d’être approprié.

10 livres dont le sujet vous faisait peur

/!\ Les titres en rose concernent des sujets particulièrement délicats, ne lisez pas la chronique sur les raisons de la peur peuvent déclencher chez vous une réaction pénible /!\  Celles-c) sont signalées en ROSE.
Mon ourson vous accompagnera en miniature au besoin. Il sera placé juste au dessus de la couverture du titre concerné.


Je commence avec un roman dont le sujet me faisait peur mais que j’ai lu car je suis fan de l’autrice. Malheureusement, je n’ai pas aimé cette histoire, j’en ai parlé longuement dans ma chronique. Si j’avais peur de le lire c’est que je sentais que cette histoire allait faire écho en moi, me remuer, me briser, me ruiner. Ce fut le cas. Mais je n’en ai pas tiré ce que je pensais pouvoir avec du CoHo. Too Late de Colleen Hoover – Raison de la peur : sujet rappelant mon expérience personnelle, manipulateur, violence conjugale, viols, obsession, harcèlement, violences diverses, drogues. .

La nuit introuvable de Gabrielle Tuloup porte sur un sujet très sensible, douloureux, Alzheimer et la potentielle reconstruction d’un lien entre une mère et son fils. Pour moi, qui ai grandi dans une famille terrifiée par Alzheimer et qui ai épousé un homme dont la grand-mère a souffert de cette maladie, c’était une réelle confrontation. Ce n’était pas la première fois que je rencontrais le sujet, mais qu’un livre lui soit en quelque sorte consacré entièrement si. J’ai beaucoup aimé. La nuit introuvable de Gabrielle Tuloup – Raison de la peur : sujet Alzheimer. 

L’un de mes romans préférés de ces 20 dernières années évoque un sujet particulièrement sensible et qui pourtant m’était nécessaire à lire et comprendre. Je joue franc jeu avec vous, quand le livre est sorti, je disais souvent à ma psychiatre que si une pilule sortait et permettait de disparaitre alors je l’avalerais de suite. Je lui demandais aussi pour le suicide assisté, l’euthanasie volontaire n’était pas accessible chez nous. Donc, vu le thème de ce livre, je voulais comprendre. Ce roman m’a énormément aidé, un peu comme si j’avais eu un autre thérapeute. Quand la nuit devient jour de Sophie Jomain – Raison de la peur : suicide assisté (j’ai longtemps désiré sa légalisation en France pour des cas comme Camille, comme moi. Faire taire la douleur), souffrance psychologique, désir de mourir, troubles alimentaires, dépression.

Un autre livre que je voulais absolument découvrir et qui m’a fait énormément de bien, autant que j’ai pu pleurer. Il reste lui aussi très marquant dans l’histoire de mes lectures et je ne peux que le recommander encore et encore. Dites aux loups que je suis chez moi de Carole Rifka Brunt – Raison de la peur : deuil d’un oncle (je vivais la même épreuve, difficilement. Si le livre m’a aidé, je n’en suis pas sortie encore.) 

Le 13 novembre 2015, tout le monde ou presque se souvient de ce qu’il faisait. Avec mon mari, nous nous étions couchés tôt pour une fois. Je me suis réveillée tôt, allumé mon téléphone et sombré dans l’horreur. Quelques jours plus tard, nous apprenions qu’une personne que nous avions fréquenté à un moment de notre vie faisait partie des victimes. Même si nous n’avions que peu connu cette personne et que nous n’avions plus aucun contact depuis plus de 6 ans, cela ébranle. Je me suis demandée comment on pouvait survivre à la perte d’un proche dans de telles conditions. Je venais de perdre 3 personnes plus mon furet Coffee depuis août 2014 et j’était submergée par la douleur. Alors comment ? Ce livre répond à tellement de choses sans jamais entrer dans un voyeurisme malsain.Vous n’aurez pas ma haine d’Antoine Leiris – Raison de la peur : attentats, faits récents et nous concernant tous. Fais relatifs au 13 novembre 2015, si l’auteur n’est pas dans la salle, il évoque l’horrible nuit où il a perdu sa compagne. 

Ma peur du vide, le vertige et l’infini m’ont questionnée quand j’ai eu très envie de lire ce roman. Exemple, à l’écran, je ne peux pas du tout regarder Gravity, il me rend malade, un malaise s’empare de moi. Insolite quand on sait que j’ai grandi au 14e étage d’un immeuble… S’accrocher aux étoiles de Kathie Kahn – Raison de la peur : dérive dans l’espace, vertige, sensations d’infini (j’ai le vertige et quand je fois des images de dérives dans l’espace cela me donne la nausée). 

C’est un roman que j’ai lu en version originale, incapable d’attendre une sortie en français. Je l’ai relu en français. Ce que je craignais ? Une exploitation malsaine et perverse de la relation. Ce fut un immense coup de coeur, car derrière les difficultés se cache un amour pur. Réel. Forbidden de Tabitha Suzuma – Raison de la peur : inceste et sa perception, compréhension de la relation. 

La dark romance, à la base, c’est pas trop pour moi. Pourtant ce roman ne cessait de m’appelait. J’ai fini par me lancer en ayant peur d’être écoeurée par une certaine perversité mais aussi de vaciller face aux combats à mort et leur extrême violence. Ce roman est cru, dur mais sublime. Les personnages apaisent le tourbillon de violence incroyable qu’ils connaissent depuis toujours. De l’espoir dans les ténèbres. Les écorchés, tome 1 Ruine de Tillie Cole – Raison de la peur : dark romance, combats à mort, violence, mafia russe, abus sexuels, viols. 

Bon, alors pour celui-ci, petite triche… le papillon sur la couverture, pourtant absolument sublime, m’a fait douter quelques instants. En lisant, la description des très nombreux papillons m’a donné quelques frissons et des sensations de grattage sur les bras et les épaules. Mais j’ai quelque peu guéri en apprenant à les apprivoiser avec la douceur de celle qui en est à l’origine. Le faiseur de rêves, tome 1 de Laini Taylor – Raison de la peur : les papillons de nuit, jolie phobie de ma vie ! 

Et pour le 10e, je vous donne plutôt une compilation des sujets qui peuvent me détourner d’un roman :

Le saviez-vous ? L’instant 36 15 Ma Life (oh la vieille avec son 3615, vous connaissiez ?)
Généralement je ne peux pas lire de scènes de décapitation ni d’incendie ou usage du feu à grande échelle. Depuis l’enfance j’ai la phobie du feu, elle s’est accentuée à l’adolescence. Quant à la phobie de la décapitation (brrrr rien que de l’écrire), ça remonte à un sacré moment et les cours sur les exécutions à la guillotine n’y sont pas pour rien. D’ailleurs je frémissais avec Alice au pays des Merveilles, quand la Reine s’exclamait Qu’on lui coupe la tête. De même avec Les contes de 1001 nuits. Plus tard à l’image avec Sleepy Hollow.. Mais le plus insolite est très certainement ma phobie des poissons, particulièrement s’ils sont morts, flottant sur le dos ou découpés sur un étal de poissonnier, dans un bateau etc. Et ça, c’est super imprévisible, que ce soit dans les romans ou les films ou même les fichues vidéos « drôles » qu’on voit sur les RS. Là, je ne réponds généralement plus de moi et l’attaque de panique peut monter très vite. Au mieux, je me détourne et ça va, au pire je vomis ou m’évanouis. (Note : j’ai failli ne jamais lire Nos coeurs en désaccord à cause du réalisme des poissons sur la couverture, et quand je l’ai eu en mains, j’ai vraiment vacillé.) Oui, pas top (remarquez pour le feu je reste tétanisée et et je pleure. Pour les décapitations, vous m’excuserez mais j’ai pas spécialement envie d’en voir en vrai pour juger de ma réaction). Remarquez, La Forêt Interdite m’a toujours un peu fait peur… les araignées et moi c’est pas vraiment cela.

Et vous, des livres dont le sujet vous fait peur ?

Toutes les chroniques sont disponibles sur le mon blog, n’hésitez pas à utiliser la fonction recherche.


Tous les liens des autres participants en un clic :


Petit rappel utile suite à plusieurs questions :

Le Top Ten  Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire prédéfini. Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français pour une 2e édition sur le blogue Frogzine.

C’est pourquoi je vous invite toujours à aller consulter les autres liens chez Frogzine, l’animatrice actuel du rendez-vous. Belle journée !

15 réflexions sur “Top Ten Tuesday : 10 livres dont le sujet vous faisait peur

  1. Audrey dit :

    J’aime beaucoup ton système d’avertissement…
    Je n’ai lu aucun de ces livres, mais j’apprécie le ton très personnel avec lequel tu nous les présentes et nous expliques la raison de leur présence dans ce TTT.

    J’aime

    • BettieRose dit :

      Merci.
      Mon système d’avertissement me tient à coeur dans le sens où nos avons tous notre sensibilité. De nos jours, avec Internet, je trouve qu’on est surexposé aux sources anxiogènes voir traumatisantes. Merci en tout cas, j’aime personnaliser mes TTT quand j’en ai le temps, et surtout, l’inspiration.

      J’aime

  2. lire à la folie dit :

    Merci de partager certaines de tes peurs 🙂 c’est très intéressant comme manière de répondre au sujet!
    Je sais que je ne pourrais jamais lire Forbidden, c’est une limite que je ne peux pas franchir comme, dans un autre genre, les zombies ou tout ce qui s’en approche!

    J’aime

    • BettieRose dit :

      Ah oui les zombies ? Je comprends, ma mère ne peut pas lire ce genre d’histoire ni celles de vampires.
      Pour Forbidden, je ne savais vraiment pas comment je pouvais réagir, et franchement, il m’a beaucoup questionnée. C’est en cela que je l’ai vraiment aimé aussi.

      Aimé par 1 personne

  3. leslecturesdemamannature dit :

    J’ai lu celui de Sophie Jomain et je ne l’ai pas posé avant la fin, j’ai aussi lu « Vous n’aurez pas ma haine » mais concernant ce sujet ma préférence va à « Nos 14 novembre » que je conseille si lire sur ce sujet intéresse.
    Certains livres de la sélection me donnent envie de la découvrir, en tout cas très original comme classement.

    J’aime

  4. Stéfy la cosmopolitaine dit :

    Bonjour,
    Je n’ai plus le temps de lire vos publications.
    Pourriez-vous me retirer de votre liste de diffusion ?
    Excellente soirée.

    Envoyé de mon iPhone

    J’aime

Un petit mot ? Une réaction ? Une émotion à partager ?

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.