Chers lecteurs,
Je vous rappelle que ce rendez-vous du dimanche est orchestré par Ma Lecturothèque.
Voici le principe de « Premières Lignes » expliqué par la créatrice du rendez-vous :
Chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit. Mettez le lien de votre RDV en commentaire de l’article, et je dresserai une petite liste. Elle est actualisée chaque semaine en fonction des participant.e.s.
Facile et sympa, non ? Alors, c’est parti !
Pour compenser mon absence (même si au fond, on s’en fiche), j’ai décidé de refaire un Premières Lignes ce dimanche.
Normalement, je n’allume pas mon ordinateur le samedi et bien souvent le dimanche, et ça, je le disais déjà dans le dernier épisode. Hier, samedi donc, j’ai pas réussi à tenir sur l’ordinateur, la fatigue l’emportant sur tout le reste. (D’ailleurs, sachez que je n’ai rien glandé de cette journée à part quelques photos et prendre soin des animaux). Je fais donc exception et « travaille » sur mon ordinateur aujourd’hui pour préparer du contenu. Sans attendre, les premières lignes de l’ouvrage annoncé dans le titre.
Chapitre premier
– OUI…
Elle courbe la nuque à l’extreme, allongée sur le dos, les lèvres entrouvertes, humides.
– Oooh oui. Oui, oui, oui…
L’atmosphère vire au blanc et grésille. Le décor bascule.
– Vas-y, là, oui.
L’homme l’enroule de sa voix de basse, caressante. Il traine sur les voyelles, en essayant de donner à ses intonations la profondeur rocailleuse d’un grognement de tigre. Elle dodeline de la tête, lentement. Elle sait faire onduler sa chevelure en vagues lascives. Elle a toujours du mal au début, mais elle comment à se sentir en confiance. Elle s’abandonne.
– Oh, vas-y, là, comme ça, là, oui.
Ses ongles impeccables griffent le drap de satin. Ses doigts se referment, froissent le tissu. Elle porte à l’annulaire une bague ornée d’un diamant véritable que scintille dans la lumière intermittente. Après la séance, elle devra la rendre. Elle a intérêt. Elle a signé une décharge.
– C’est super, c’est génial, vas-y, donne-moi tout, là, oi.
Elle sait qu’elle est bonne. La voix de l’homme remonte vers les aigus, le rythme de ses imprécations accélère, il déclenche de plus en plus fréquemment. Les flashs ont du mal à suivre. Un éclair de lumière, puis la batterie émet un « dzzzzt » plaintif. Les éclairs reprennent. Flash, « dzzzzzt… » Flash, « dzzzzzt »
Et puis, tout s’arrête.
Une petite femme maigre aux yeux tristes est venue parler à l’oreille du photographe. L’homme regarde sa montre.
– Oh, merde, déjà ? On enchaine, alors.
Il pivote et lance à la cantonade :
– La quarante-deux ? Elle est où, la quarante-deux ?
La quarante-deux arrive à pas pressés. Le modèle précédent -la quarante et un- reste immobile un instant, figée dans l’attitude improbable où l’a menée cette séance de shoots d’un quart d’heure. En pont arrière, appuyée sur une épaule. Un tension érotique à peine soutenable, au service d’une marque de yaourt. Dommage que ça s’arrête maintenant, elle commençait juste à se lâcher.
Les ravissantes de Nicolas Jaillet – éditions Milady, mars 2018 – 288 pages –
Résumé :
Ilona est jeune est belle. C’est même son métier. Ilona est mannequin. Elle fait du sport, ne mange pas, ne boit pas, ne sort pas. Et ce n’est pas comme ça qu’elle va trouver l’âme soeur. Elle intimide les hommes, ou bien ils ne cherchent qu’à se pavaner à son bras.
Sa complice et agent, Lucie, un mètre soixante pour quatre-vingts kilos, a plus de chance. Elle mange, boit et sort sans la moindre retenue. Est-ce pour cela qu’elle exerce sur les hommes une fascination irrépressible ?
Quand Zlotan Marvelis, un créateur montant, est sur le point d’engager Ilona, Lucie se dit qu’il faut tout mettre en œuvre pour que sa protégée se détende. Elle fait donc appel à son ami Pierre, gigolo free-lance amateur.
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