[Chronique] La Porte du Ciel de Dominique Fortier

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Publié aux éditions Les Escales – 5 janvier 2017 – 249 pages
Merci aux éditions Les Escales et surtout Jade pour cette belle lecture

 

resumeAu coeur de la Louisiane et de ses plantations de coton, deux fillettes grandissent ensemble. Tout les oppose. Eleanor est blanche, fille de médecin ; Eve est mulâtre, fille d’esclave. Elles sont l’ombre l’une de l’autre, soumises à un destin qu’aucune des deux n’a choisi. Dans leur vie, il y aura des murmures, des désirs interdits, des chemins de traverse. Tout près, surtout, il y aura la clameur d’une guerre où des hommes affrontent leurs frères sous deux bannières étoilées. Plus loin, dans l’Alabama, des femmes passent leur vie à coudre. Elles assemblent des bouts de tissu, Pénélopes modernes qui attendent le retour des maris, des pères, des fils partis combattre. Leurs courtepointes sont à l’image des Etats-Unis : un ensemble de morceaux tenus par un fil – celui de la couture, celui de l’écriture. Lire la suite

[Chronique] La voix des vagues de Jackie Copleton

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Publié aux éditions Les Escales – octobre 2016 – 357 pages

Merci aux éditions Les Escales pour cette lecture

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Lorsqu’un homme horriblement défiguré frappe à la porte d’Amaterasu Takahashi et qu’il prétend être son petit-fils disparu depuis des années, Amaterasu est bouleversée. Elle aimerait tellement le croire, mais comment savoir s’il dit la vérité ?

Ce qu’elle sait c’est que sa fille et son petit-fils sont forcément morts le 9 août 1945, le jour où les Américains ont bombardé Nagasaki ; elle sait aussi qu’elle a fouillé sa ville en ruine à la recherche des siens pendant des semaines. Avec l’arrivée de cet homme, Amaterasu doit se replonger dans un passé douloureux dominé par le chagrin, la perte et le remord.

Elle qui a quitté son pays natal, le Japon, pour les États-Unis se remémore ce qu’elle a voulu oublier : son pays, sa jeunesse et sa relation compliquée avec sa fille. L’apparition de l’étranger sort Amaterasu de sa mélancolie et ouvre une boîte de Pandore d’où s’échappent les souvenirs qu’elle a laissé derrière elle …

Roman à la beauté poignante, La Vois des vagues explore le chagrin, la douleur et le remords, l’ombre tragique des secrets de famille, et nous entraine dans le Nagasaki d’avant guerre. Lire la suite

[Chronique] Les vies de papier de Rabih Alameddine

lesviesdepapierPublié aux éditions Les Escales – Rentrée littéraire – 25 août 2016 – 432 pages

Merci aux éditions Les Escales pour cette lecture

resumeAaliya Saleh, 72 ans, les cheveux bleus, est inclassable. Mariée à 16 ans à « un insecte impuissant », elle a été répudiée au bout de quatre ans. Pas de mari, pas d’enfant, pas de religion… Non conventionnelle et un brin obsessionnelle, elle a toujours lutté à sa manière contre le carcan imposé par la société libanaise. Une seule passion l’anime: la littérature. Elle a en effet pour les mots un désir inextinguible. À tel point que, chaque année, le 1er janvier, elle commence à traduire en arabe l’un de ses romans préférés. Un travail ambitieux qui finit toujours par échouer dans un tiroir. Car les quelque trente-sept livres traduits par Aaliya au cours de sa vie n’ont jamais été lus par qui que ce soit.

Ce portrait d’une femme solitaire en pleine crise existentielle oscille sans cesse entre passé et présent dans un Beyrouth en constante mutation. Tandis qu’elle essaye de maîtriser son corps vieillissant et la spontanéité de ses émotions, Aaliya doit faire face à une catastrophe inimaginable qui menace de faire voler sa vie en éclats. Son ton mordant ne nous laisse pas indemne.
Rabih Alameddine nous livre un roman bouleversant qui célèbre la vie singulière d’une discrète obsessionnelle et révèle la beauté et l’horreur de Beyrouth. Les Vies de papier est une déclaration d’amour à la littérature et à la façon dont elle peut nous définir.

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[Chronique] La maison des hautes falaises de Karen Viggers

lamaisondeshautesfalaisesPublié aux éditions Les Escales – Mars 2016 – 424 pages

resumeAfin d’échapper à des souvenirs douloureux, Lex Henderson part s’installer dans un petit village côtier, loin de tout. Les promenades sur la plage et la contemplation des richesses de la nature lui permettent de reprendre goût à la vie. Lui qui n’avait plus rien ressenti depuis si longtemps se voit renaître. Il fait alors la connaissance de Callista Bennett, artiste locale aux fêlures proches des siennes. Tous deux ont abandonné l’espoir de faire confiance, de trouver un jour l’amour, et, pourtant, il semble bien que cela soit à nouveau possible. Mais arriveront-ils à oublier leur passé pour guérir et laisser place à un futur plus clément ? Lire la suite

[Chronique] Am stram gram de M.J. Arlidge

amstramgramPublié pour la version poche aux éditions 10/18 – 2016 – 407 pages

Disponible en grand format aux éditions Les Escales (Noires)

Merci aux éditions Les Escales pour cette lecture

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Deux jeunes gens sont enlevés et séquestrés au fond d’une piscine vide dont il est impossible de s’échapper. À côté d’eux, un pistolet chargé d’une unique balle et un téléphone portable avec suffisamment de batterie pour délivrer un terrible message : « Vous devez tuer pour vivre. » Les jours passent, la faim et la soif s’intensifient, l’angoisse monte. Jusqu’à l’issue fatale.
Les enlèvements se répètent. Ce sont les crimes les plus pervers auxquels le commandant Helen Grace ait été confrontée. Si elle n’avait pas parlé avec les survivants traumatisés, elle ne pourrait pas y croire.

Helen connaît les côtés sombres de la nature humaine, y compris la sienne ; pourtant, cette affaire et ces victimes apparemment sans lien entre elles la laissent perplexe.
Rien ne sera plus terrifiant que la vérité.

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Ce titre je l’avais repéré et « mis de côté » en me disant que je finirais bien par le lire, le thème me plaisait. Et puis j’ai vu la sortie du second titre de l’auteur et donc seconde enquête de Helen Grace et là je fus irrésistiblement attirée : Il court, il court le furet. Oui il m’en a fallu peu pour me pencher sur cette nouveauté (dont je vous parlerais dans les semaines qui viennent) et avoir envie de le lire. Mais il était préférable de commencer avec Am stram gram pour bien faire connaissance avec notre policière et je me suis « exécutée » avec le plus grand plaisir. C’est très simple, ce livre se lit vit, très vite et il est très difficile de le relâcher avant de connaître la vérité, terrifiante.

Vous le savez j’aime lire de tout et régulièrement des thrillers viennent ponctuer mes lectures. J’aime les romans bien sombres où la nature humaine est mise en lumière dans ses aspects les plus pervers, cruels, terrifiants. J’aime la complexité du cerveau humain et comprendre ses agissements, tenter de démêler ce qui est peut conduire un être humain à de telles atrocités. Car ici c’est vraiment tordu. L’histoire commence par Sam et Amy, deux amoureux fous l’un de l’autre. A la fin d’une soirée, ils rentrent en stop, ils ont l’habitude Une personne s’arrête et les prends à bord de son véhicule, leur offre un café bien chaud. Trou noir. Réveil, terreur. Très vite le jeune couple découvre l’effroyable vérité, ils sont dans une piscine vide, sans issue possible (trop haute, pas de faille dans le carrelage pour escalader et bien sûr pas d’échelle), sans eau ni nourriture. Un téléphone sonne et délivre le terrible message : pour survivre l’un doit tuer l’autre, un seul sortira vivant. Puis le portable s’éteint et ne permet bien sûr aucun contact avec l’extérieur. Les cris sont inutiles, personne ne peut entendre les appels au secours. Personne ne leur rend visite. Ils sont seuls avec un pistolet chargé d’une unique balle. Comment peut se comporter un être humain privé de l’essentiel jour après jour. Pourra-t-il lutter ? Amy et Sam seront les premiers à échouer et l’un d’eux va mourir pour sauver l’autre. Et les crimes du genre se répètent. D’autres victimes, d’autres liens entre eux, d’autres lieux. Comment relier ces « innocents » entre eux, quelle est la motivation de l’assassin et ses méthodes ? Helen Grace se lance dans cette enquête aux crimes pervers et inimaginables, rencontrant les « survivants » traumatisés par « l’expérience » à laquelle ils ont alors participé bien involontairement. Pourquoi eux ? Et tout simplement pourquoi ?

Composé de chapitres courts et de divers points de vue sur l’affaire ce roman se dévore en un rien de temps et le lecteur est poussé par l’envie incroyable de comprendre. Comprendre certes les mobiles du tueur et comment le choix est fait mais aussi comprendre les survivants. Au fond on s’interroge sur une question essentielle : vaut-il mieux être mort et libéré ou avoir survécu avec le souvenir du crime atroce perpétué pour survivre ? La survie justifie-t-elle tout ? Et puis nous avons les policiers, personnages bien imparfaits. Ici certes nous avons un très bon flic, Helen mais qui cache un côté sombre, très particulier. Qui ne lâche jamais rien qui pourrait permettre aux autres de franchir les barrières en béton qu’elle a érigé autour d’elle. Helen et sa propre perversité, ses propres démons, son douloureux vécu. Et puis nous avons Marc, très bon flic mais totalement à la dérive et qui noie son chagrin, celui d’un divorce et d’un enfant qui lui a alors été enlevé, dans l’alcool. Helen et Marc forment pourtant un bon duo et savent s’entourer des meilleurs pour avancer sur cette enquête. Mais à mesure qu’on avance, la perversité devient de plus en plus sordide et la vérité encore plus terrible à affronter pour Helen.

Beaucoup de suspens, de tension. Chaque « meurtre » apporte son lot de noirceur, de questions, de regrets, de douleurs et complexifie l’enquête. Très vite un « profil » est posé sur l’identité sexuelle de l’assassin, mais rien d’autre ne perce les ténèbres de cette histoire. Les victimes traumatisées ont beau décrire la personne, tout est flou. Opaque. Helen parviendra à dénouer les fils horribles de cette histoire bien sûr mais pas sans sacrifices. Ici, chacun y laissera une partie de son âme. Nous ne sommes pas dans une histoire où tout est bien qui finit bien, les flics rentrent sagement chez eux et font la fête. Non, là, chacun y perdra quelque chose. Noirceur est le maître mot de ce thriller dont l’intrigue, complexe, est drôlement bien ficelée et nous entraîne sur une révélation finale explosive et douloureuse.

Si ce thriller est assez classique dans sa construction, il se démarque par son côté haletant et totalement addictif. Des chapitres courts et efficaces tels des coups de fouets de vérité, des personnages imparfaits mais qui donnent tout ce qu’ils ont. Et puis la réalité économique d’une ville et ses difficultés, les constructions abandonnées, le quotidien d’une commune portuaire en proie à la crise. La délinquance, les dérives, les perversions. Un roman qui derrière son intrigue complexe prend le temps de nous présenter ses personnages, leur psychologie et nous permet de faire connaissance avec eux. Un point d’autant plus important puisque nous retrouverons donc Helen dans Il court, il court le furet. Helen est un personnage passionnant, une femme de caractère qui cache quelque chose de lourd, trop pesant et qui gère son quotidien d’une façon bien personnelle, bien sombre. Au fil des découvertes les pièces s’emboîtent mais à aucun moment il n’est possible de vraiment savoir QUI est à l’oeuvre de ces crimes sordides. Seule Helen pourra parvenir jusqu’à la réalité effroyable.

Enfin saluons la plume de l’auteur qui est parfaitement adaptée aux codes du thriller et qui fait dans la noirceur sans jamais tomber dans le glauque, dans la douleur sans tomber dans le pathos, il torture ses personnages et n’épargne personne. Il parvient à nous entraîner dans cet am stram gram insoutenable et nous fait tourner les pages avec avidité. Le style est cru, direct, sombre mais aussi réaliste, immersif.

enbref

Des victimes séquestrées et forcées de se livrer à un diabolique jeu d’am stram gram pour survivre, des flics imparfaits qui combattent leurs propres démons et une intrigue parfaitement ficelée, voilà ce qui fait de ce roman un très bon thriller hautement addictif. Noirceur de l’âme et perversité, traumatismes et désespoir sont explorés à la loupe pour notre plus effroyable plaisir. Bonus : un dénouement final surprenant.

MANOTE

17/20

4flamants

[Chronique] Ne pars pas sans moi de Gilly MacMillan

neparspassansmoiPublié aux éditions Les Escales – Collection Escales Noires – 2016 – 480 pages

Un grand merci à la maison d’édition pour cette lecture

 

resumeUn petit garçon de 8 ans est enlevé. Pour l’opinion et les médias, une seule coupable : sa mère. Et ils veulent sa peau… Alors qu’elle se promène dans les bois avec son fils Ben, Rachel le laisse partir devant elle jusqu’à l’aire de jeux. Quand elle arrive sur les lieux, Ben a disparu. Bientôt, médias et réseaux sociaux se déchaînent : Rachel est accusée d’être une mauvaise mère qui n’a pas veillé sur son fils…à moins qu’elle n’ait fait le coup ? Attaquée de toute part, soupçonnée par la police, Rachel ne peut se fier à personne : Elle seule peut découvrir la vérité et retrouver Ben.

MONAVISV2Voilà un roman que j’avais déjà repéré lors de sa sortie chez France Loisirs. Je dois avouer que je préfère largement la couverture proposée par Les Escales. Vous savez que j’aime les beaux livres et je trouve que l’édition des Escales est sublime. Sombre et mystérieuse tout comme le roman qu’on nous propose alors.

C’est l’histoire de ce qui pour vous sonnera peut être comme un fait divers. L’histoire d’un enfant qui disparaît et de parents qui supplient les ravisseurs de le ramener. L’histoire d’un enfant qu’on doit retrouver au plus vite si on veut qu’il ait une chance de survivre. Les statistiques angoissantes égrainent les heures et tout le monde spécule sur le coupable. Alors que la maman dérape (elle craque), tout le monde lui crache sa haine. Pour eux, elle est la seule coupable. Devenue une « mauvaise mère » incapable de veiller sur son enfant puis passant au statut de meurtrière probable, Rachel ne peut se fier qu’à elle même pour retrouver son enfant qu’elle pleure chaque jour.

Une histoire tragique et douloureuse, celle de la perte d’un enfant. Rachel se promenait dans les bois avec Ben, comme tous les dimanches. Avec son chien, fidèle ami du petit garçon. Rachel, femme divorcée et malheureuse qui a encore du mal à faire le deuil de sa relation amoureuse et qui en veut au père de Ben d’avoir refait sa vie. Rachel, photographe qui aime plus que tout son fils et qui lui laisse ce jour-là un peu plus de liberté, d’autonomie. C’est alors que le drame survient, Ben a disparu dans les bois. Après recherches une seule conclusion s’impose, le petit garçon a été enlevé. Mais par qui et pourquoi ? C’est ainsi que toute la vie de Rachel mais aussi celle de son ex-mari va être passée au peigne fin. Quand Rachel est attaquée de toute part, elle culpabilise mais garde à l’esprit qu’il lui faut rester présente pour Ben. Elle est persuadée qu’il est vivant et veut le retrouver. Elle est prête à tout quitte à se débrouiller par elle même.

C’est une histoire à deux voix que nous avons, qui nous content les évènements depuis le jour de la disparition jusqu’à la conclusion de l’enquête. Rachel nous donne son ressenti, nous livre son expérience mais surtout nous fait part de sa souffrance, de l’intolérable attente, de la douleur innommable qu’est celle de la perte d’un enfant. Elle passe par tout un tas d’émotions et nous les livres sans pudeur. Pour que nous comprenions qui elle est. Pourtant même en se livrant aussi crument qu’elle le fait dans son récit, le lecteur ne pourra s’empêcher de se poser des questions sur cette maman…Et si elle nous menait en bateau ? Si elle nous manipulait ? Confronté à un second point de vue, celui du flic en charge de l’affaire et traumatisé par cette disparition, le lecteur sera sans cesse amené à élaborer des hypothèses qui seront démontées au fil de l’avancement de l’enquête. Les journées entre la disparition nous sont racontées une à une, comme le temps d’un sablier qui s’écoule bien trop vite, les grains se déversant à une vitesse folle, aussi folle que la douleur de Rachel qui sait que plus le temps passe moins il y a de chances de retrouver son enfant vivant. La voix du policier nous est apporté par un rapport / récit complet qu’il livre à sa psychologue, qui doit juger s’il est capable ou non de reprendre le travail après cette histoire. Elle y ajoute des comptes rendus d’entretiens entre eux et ses notes sur le comportement du patient. Le fait que ce policier soit traumatisé par l’histoire, plus le fait que les journées nous soient contées l’une après l’autre entretient le suspens tout au long du roman quant à l’issue de cette affaire : Ben est-il vivant ? Qui s’en est pris à lui ?

L’écriture est précise, fluide et entretient un suspens incroyable tout au long de ce roman qu’on dévore à une vitesse folle. Il est très facile de se mettre dans la peau de Rachel (et pourtant je n’ai pas d’enfant) et d’être pris d’une grande empathie pour cette maman au bord du désespoir. Cette femme, imparfaite comme tout le monde, qui en plus de gérer sa souffrance va devoir affronter la haine des médias et de la population, les secrets de famille mis à jour par l’enquête, et voir son ex-mari avec sa nouvelle femme…Cette femme qui va beaucoup se remettre en question et se livrer. Cette maman qui finalement ne sait plus à qui se fier. Et si tout le monde mentait ? Et puis on a ce policier qui passe d’un doute à l’autre et se flagelle de passer à côté de certains éléments pourtant capitaux. Ce policier, lui aussi imparfait, alors que dans une histoire de disparition d’enfant, on a pas le droit à l’erreur. Mais quand un secret aussi dramatique que l’enlèvement d’un enfant est aussi bien gardé, peut on vraiment reprocher à la police de passer à côté ? Les personnages sont analysés, décortiqués et sont impitoyables envers eux même. Cet enfant les réunit et les rend fragiles. Qui a le coeur de s’en prendre à un gosse de 8 ans ? Qui pourrait vouloir lui faire du mal et pourquoi ? Le lecteur sera autant questionné que les personnages de cette histoire. On s’interroge même sur la soeur fidèle de Rachel, on peut presque douter de la nouvelle femme de l’ex mari, ou pourquoi pas de cet étrange assistant d’éducation ou de ce joueur un peu loufoque de jeux de rôles ? La plume nous prend à la gorge et nous fait nous poser toutes ces questions et bien d’autres et on est tellement en quête de vérité qu’on ne veut pas lâcher le livre. Cette écriture sans faille est capable de vous faire passer du récit narratif, à l’interview psychologique, à l’article de journal puis à un rapport psychologique en un claquement de doigts avec une fluidité précise et efficace. Tout est fait pour rendre ce roman addictif et énigmatique. Angoissant et émouvant.

Et puis le dénouement. Inattendu et pourtant pas tant que cela. Qui arrive sans prévenir. Qui nous met une claque. On se dit « qu’est ce qu’on a loupé » dans cette histoire. On attend la réaction des médias, chacals de l’information, sans pitié et qui n’hésite pas à détruire la vie d’une femme meurtrie par la disparition de ce qu’elle a de plus cher. On attend la réaction du policier mais aussi et Rachel. On se dit que l’instinct d’une mère est formidable et ne trompe pas. La conclusion se tient parfaitement et pourtant on ne la voit pas venir, c’est brillant, efficace. Un livre sombre et magistral sur une thématique sensible et douloureuse.

enbref
Un livre sombre sur une thématique éprouvante, celle de la disparition d’un enfant. Alors que la mère est accusée, le lecteur devra lui aussi élaborer ses propres hypothèses et suivre ou non l’instinct d’une mère blessée et désemparée. Avec des personnages parfaitement travaillés, une plume efficace et un suspens entretenu, l’auteur signe ici un livre énigmatique et addictif.

MANOTE18/20