[Chronique] Lucia, Lucia de Adriana Trigiani

Publié aux éditions Charleston – 7 juin 2017 – 304 pages
Merci aux éditions Charleston pour cette lecture dans le cadre de mon expérience Lectrice Charleston

1950, New York.

Lucia Sartori, 25 ans, est la très jolie fille d’un épicier italien prospère de Greenwich Village. L’après-guerre a ouvert de nombreuses possibilités aux jeunes femmes ambitieuses, et Lucia vient de commencer comme apprentie couturière au très chic grand magasin B. Altman sur la 5e Avenue. Fiancée à son amour d’enfance, l’inébranlable Dante DeMartino, Lucia est déchirée lorsqu’elle rencontre un bel inconnu qui lui promet une vie de luxe dans les beaux quartiers, une vie comme elle n’en lit que dans les magazines. Forcée de choisir entre sa famille et ses rêves, Lucia se retrouve au centre d’un scandale qui révèlera des secrets enfouis. L’honneur des Sartori est en jeu…

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[Chronique] Rose Soie de Camille Adler

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Paru aux Editions Milady Romance – 282 pages

resumeParis, 1884. Rose de Saulnay est une jeune femme en avance sur son temps et a un goût immodéré pour la mode, ce que ne manque pas de lui reprocher son mari violent. C’est grâce à sa rencontre avec Alexander Wright, le couturier le plus en vue de la capitale, que Rose trouve le courage de réaliser son rêve : elle ouvre une boutique de confection. C’est le début d’une période à la fois difficile et grisante. Mais la passion qui lie Rose et Alexander se transforme peu à peu en un amour qui ne peut s’exposer au grand jour…

MONAVISV2Pour ce roman je suis sortie de ma zone de confort : je ne lis jamais de romance historique. Et je me suis rendue compte que j’avais tort…Comme quoi on peut vraiment changer, évoluer et élargir ses horizons à force de lire. Ce qui m’a attiré c’est l’univers mode et couture que nous promet ce livre, je vous l’avais déjà dit dans ma chronique de Entre mes mains le bonheur se faufile, c’est quelque chose qui fait partie de mon histoire familiale et qui me touche.

Nous suivons donc l’histoire de Rose, femme captive de son mari qu’elle croise seulement pour les repas ou les besoins conjugaux de ce dernier. Jaloux, possessif et violent, la jeune femme ne peut s’épanouir dans son couple. Il dénigre systématiquement ce qu’elle fait et est juste fier de s’afficher au bras d’une aussi belle femme dans les soirées mondaines. Très proche de sa femme de chambre, Rose créée elle même ses tenues avec le plus grand goût. Un jour elle se voit imposer par son mari une rencontre avec le couturier à la mode dans les milieux chics parisiens afin qu’il lui conçoive une robe exceptionnelle pour un bal déguisé. C’est ainsi qu’entre dans sa vie Alexander Wright qui remarque de suite la beauté et le talent de la jeune femme. Rose ne le sait pas encore, mais tout ceci va déclencher un grand bouleversement dans sa vie et lui donner beaucoup de courage pour affronter les autres et être enfin ce qu’elle est.

Rose est une jeune femme que l’auteur sait nous rendre attachant en peignant en douceur son morne quotidien. Sa seule liberté est celle de coudre ses tenues et les mots choisis par Camille Adler nous permettent de saisir à quel point cette passion anime notre héroïne. Nous comprenons aussi comment elle a pu se retrouver bernée d’illusions et enfermée dans ce mariage (et son boudoir) qui ne la rend pas heureuse. Elle a un grand cœur et s’est liée d’une amitié plus que profonde avec sa femme de chambre, qui elle ne manque pas de caractère, de spontanéité et d’humour. On rêverait tous de l’avoir près de nous tant elle est charmante et distrayante. Il est indéniable que sans elle la vie de Rose serait encore plus terne et sans aucun doute la jeune femme serait elle encore enfermée dans son palais des glaces.

Le mari est un homme parfaitement méprisable qui estime avoir tous les droits sur sa somptueuse épouse. Il n’écoute en rien ce qu’elle aime, méprise tout et ne lui accorde aucune attention. Nous comprenons aussi qu’il s’adonne à des activités adultères ou du moins pas très nettes tout en faisant croire à Rose qu’il est un homme loyal et qui lui est entièrement dévoué. C’est un homme hautain, fier et cruel. Il ne pense qu’à s’enrichir et à impressionner les autres, se pavane auprès des autres hommes de la haute mais ne semble pourtant réaliser que des affaires quelque peu…foireuses ou du moins, beaucoup moins prestigieuses qu’il ne le laisse entendre. Il ne supporte pas qu’on lui tienne tête et a une très haute estime de lui même, l’auteure parvient à nous le rendre détestables en quelques lignes bien écrites.

Alexander est un homme qui apparaît aux premiers abords froid, rustre et hautain. Mais il ne s’agit là que de son image professionnelle car au fond il n’est qu’un homme qui attend l’amour. Il va lui aussi voir sa vie chamboulée par sa rencontre avec Rose et va multiplier les occasions de rencontres, de moments privilégiés avec elle. Créateur en vogue il est passionné (et débordé) par son métier et aura envie de faire découvrir cet univers magique à Rose. Tous les deux partagent une même passion et c’est leur talent, l’admiration qu’ils se vouent mutuellement ainsi que l’inexplicable fascination qu’ils éprouvent l’un pour l’autre qui va les rapprocher. Alexander se montrera présent, honnête envers Rose et d’un soutien sans faille.

Même si je trouve que la 4ième de couverture nous en dit un peu trop sur l’histoire, c’est un réel bon moment que nous passons en compagnie de Rose et Alexander. Certes, pas mal d’événements sont faciles et prévisibles mais nous suivons avec plaisir la passion qui s’instaure. Rose est une jeune femme touchante et j’ai énormément apprécié sa femme de chambre et la maman de cette dernière qui ont un cœur en or. La plume de l’auteur nous permet sans soucis de nous transporter dans un Paris différent du notre et de découvrir les us et coutumes mais aussi la mode du 19ième siècle. Les tableaux sont peints en délicatesse et nous rêvons de belles robes et de soirées prestigieuses, d’étoffes et de couturier amoureux.

enbrefUne jolie histoire d’amour, de passion pour la mode et du courage d’affronter les autres pour vivre sa vie comme on l’entend, dans un contexte où il n’est pas habituel pour une femme de s’imposer. Une fin prévisible mais qui ne gâche en rien le très bon moment que l’on passe dans ce Paris du 19ième.

MANOTE15/20