[Chronique] Je suis ton soleil de Marie Pavlenko

Publié aux éditions Flammarion Jeunesse – 8 mars 2017 – 462 pages
Lu grâce à la Masse Critique Babelio

 

Déborah démarre son année de terminale sans une paire de chaussures, rapport à Isidore le chien-clochard qui s’acharne à les dévorer. Mais ce n’est pas le pire, non.
Le pire est-ce sa mère qui se met à découper frénétiquement des magazines ou son père au bras d’une inconnue aux longs cheveux bouclés?
Le bac est en ligne de mire, et il va falloir de l’aide, des amis, du courage et beaucoup d’humour à Déborah pour percer les nuages, comme un soleil.

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[Chronique] La Mort est une femme comme les autres de Marie Pavlenko

lamortestunefemmecommelesautresPublié aux éditions Pygmalion – 2015 – 193 pages

 

resumeImaginez un monde où personne ne s’éteint.
Imaginez un service de soins palliatifs où personne ne succombe.
Imaginez un univers où la mort en a ras la faux et fait un burn out.
Emm n’en peut plus. Un matin, elle s’arrête et s’assoit. Ses bras sont de plomb, elle pèse une tonne, elle ne peut plus se lever.
En se laissant aller à son spleen, elle rencontre Suzie, une jeune femme dont la gentillesse va l’émouvoir. Commence alors un périple extraordinaire au cours duquel Emm va découvrir la richesse de la nature humaine.MONAVISV2

Voilà un court roman qui nous entraîne dans le quotidien de La Faucheuse qui est en plein burn out. Emm est fatiguée de son travail, ras la faux de son quotidien et de faucher les vies. C’est bien simple, elle n’arrive plus et ne peut même plus se lever. La voilà rendue à errer, perdue et décontenancée. Que faire ? Alors que sa Faux fait tout pour la remotiver, il en faudra bien plus à Emm pour reprendre son activité. Pendant ce temps, plus personne ne meurt et c’est la catastrophe. Les hôpitaux sont remplis de patients, de blessés et de « morts » en souffrance qui ne partent pas…Les médecins sont débordés. Sur sa route, Emm va croiser Suzie, jeune femme condamnée à une mort certaine. Elle va alors prendre le temps de découvrir les humains, leur vie et la richesse de la nature humaine auprès d’une femme au grand cœur.

Ce court roman est le premier que je lis de l’auteure qui pourtant fait bien parler d’elle avec Le livre de Saskia ou encore sa nouveauté Marjane. Dans La mort est une femme comme les autres nous faisons donc la rencontre de La Faucheuse en personne, Emm. C’est une jeune femme au bout du rouleau, qui n’en peut plus de parcourir la planète à longueur de journée pour faucher des vies. Elle est en plein burn out et a besoin de retrouver la motivation. Emm n’a jamais eu le temps de comprendre la vie humaine et débarque donc vêtue n’importe comment ce qui lui vaudra l’animosité de beaucoup d’humains, à l’exception de Suzie qui va de suite vouloir l’aider. Elle ignorait aussi que des humains pouvaient se montrer gentil. Elle va alors prendre le temps de découvrir ce monde d’inconnus et de mieux le comprendre. Nous sommes vraiment au cœur d’un livre drôle et décalé qui traite de la vie et de la mort avec beaucoup d’humour et de recul. Le duo de choc Emm et sa Faux est très fort, la Faux a des réflexions hilarantes et fait tout pour que sa « maîtresse » se remue et reprenne du service. Quant à Suzie, nous nous attachons de suite à cette pauvre femme condamnée. Coup de cœur aussi pour le médecin, Antonio, à la maman insupportable, véritable cliché de la mère poule qu’on aurait bien envie de frapper (ou de faucher ?).

Doté de sarcasme, bourré de remarques caustiques ce roman est un regard sur la vie et sur la mort qui nous fait passer un bon moment. Même si c’est un peu court, nous avons le temps de nous attacher aux personnages et de comprendre le désarroi d’Emm. C’est une véritable analyse de la société et des divers aspects de la nature humaine. Emm aura tout à loisirs d’observer comment les humains peuvent se comporter quand ils se pensent en danger : vu que plus personne ne meurt mais que tous continuent de souffrir c’est un véritable enfer qui s’abat sur l’hôpital et les humains sont prêts à tout pour assurer LEUR survie quitte à piller les autres. enbref

Un livre court et drôle qui traite du sujet de la vie, de la mort et de la nature humaine d’une façon décalée et bourrée d’humour. Ici, la Mort n’en peux plus et est en plein burn out, laissant les humains se dépatouiller sans plus faucher. Un duo de choc entre la mort, Emm, et sa Faucheuse aux remarques caustiques, une jolie histoire de rencontres avec Suzie et Antonio. Un bon moment léger et agréable.

MANOTE15/20