
Présente édition : J’ai lu -2014 – 852 pages
Date originale première édition française : 1995
Ancienne infirmière de l’armée britannique, Claire Beauchamp-Randall passe des vacances tranquilles en Ecosse où elle s’efforce d’oublier les horreurs de la Seconde Guerre mondiale auprès de son mari, tout juste rentré du front…
Au cours d’une promenade sur la lande, elle est attirée par des cérémonies étranges qui se déroulent près d’un menhir. Elle s’en approche et c’est alors que l’incroyable survient : la jeune femme est précipitée deux cents ans en arrière, dans un monde en plein bouleversement ! 1743.
L’Écosse traverse une période troublée. Les Highlanders fomentent un nouveau soulèvement contre l’occupant anglais et préparent la venue de Bonnie Prince Charlie, le prétendant au trône. Plongée dans un monde de violences et d’intrigues politiques qui la dépassent, Claire ne devra compter que sur elle-même pour surmonter les multiples épreuves qui jalonnent ce formidable voyage dans le temps. Elle connaîtra l’aventure et les périls, l’amour et la passion. Jusqu’au moment crucial où il lui faudra choisir entre ce monde palpitant qu’elle aura découvert et le bonheur qu’elle a connu et qui, désormais, lui parait si lointain…

Enfin, je pense qu’il est plus que temps de faire cette chronique. J’ai déjà mis une éternité pour me lancer dans cette lecture, je constate qu’il me fallait du recul pour vous en parler. Alors, déjà, OUI, j’ai aimé. J’ai même vraiment adoré et oui, je lirai la suite. Pas dans l’immédiat, mais je continuerai. Avant de me lancer dans le vif du sujet, sachez que j’ai fait l’acquisition du coffret blu-ray de la série afin de voir l’adaptation qui est apparement très bonne. Et dernière info, ce tome 1 devrait faire l’objet du book club de juin sur Livraddict, donc si vous avez envie d’en parler, d’en débattre les points positifs ou négatifs, rejoignez-nous.
Comme beaucoup d’entre vous le savent déjà, nous allons suivre les aventures de Claire, qui se retrouve projetée dans un lointain passé, en Écosse, dans une sombre période de conflits. Sur sa route, elle croisera rapidement un groupe d’écossais qui vont la prendre sous leur aile, intrigués par cette femme si atypique, à la tenue bien trop légère pour l’époque et au langage cru pour une dame. Claire fait alors la connaissance de Jamie. Elle ne sait pas encore que son destin va être bouleversé. Comment retourner à son époque et rejoindre son mari ? Au fil des aventures, des dangers, Claire va apprendre à connaître le formidable Jamie et à l’aimer passionnément, follement. Mais elle devra faire un choix : Jamie ou Franck et sa vie d’avant ?
Présenté comme cela, on pourrait penser, qu’au fond, Outlander n’est rien qu’une histoire d’amour. Non, c’est bien plus que cela. Oui, bien sûr, une très grande place est accordée à la romance dans ce « pavé ». Mais c’est une histoire d’amour sublime, qui connaîtra bien des épreuves, rien que dans ce premier tome. C’est un amour qui devra résister au passé de chacun des personnages, à leurs ennemis, à la guerre, à la violence, aux dangers. Mais surtout, au choix, celui de Claire, entre Jamie et Franck. Diana Gabaldon n’a pas son pareil pour faire vivre les émotions, dans tous les registres, des plus douces, plus belles, plus lumineuses, plus passionnelles aux plus infâmes, terribles ou douloureuses. Tout est merveilleusement orchestré par une plume de très haut niveau, d’une poésie et d’une beauté incroyable. Même s’il faut un peu de temps pour plonger dans l’univers et accrocher à l’écriture qui nous livre des tas de descriptions, force est de constater que cette dernière nous rend accros à son histoire, et qu’il nous devient alors, difficile de refermer le livre.
Les descriptions faites par l’auteure nous plongent vraiment dans une Écosse sauvage, difficile, tiraillée et déchirée par la guerre. Les paysages, les lieux, les ambiances sont si bien détaillés que nous avons l’impression de voir le film de l’aventure défiler sous nos yeux. Pourtant, l’écriture n’en devient pas cinématographique ou scénaristique pour autant. Non, elle conserve de sa superbe tout du long, juste ce qu’il faut pour nous plonger totalement dans cet univers fantastique. Nous parvenons à visualiser les couleurs, à sentir les odeurs, même les plus terribles, telles que celles du sang, de la souffrance, de la violence. Car Outlander ne nous épargne rien d’une époque brutale, voire bestiale. Romance et violence se côtoient en permanence (attention, ce n’est pas l’histoire d’amour qui est violente, je parle de la globalité du sujet), et font vibrer le lecteur. Les très nombreux rebondissements nous entrainent dans un suspens parfaitement ménagé. Le contexte historique semble maîtrisé, nous apprenons des choses, nous comprenons les us et coutumes de cette Écosse, plutôt « primitive », et découvrons la rage de ces hommes, dépossédés de leurs terres.
Les personnages sont tous fascinants, leur psychologie étant développée de manière parfaite, nous avons alors l’impression de les connaître à l’issue du roman. Je fais partie de ces lectrices qui ont eu le coup de cœur pour Jamie, je le reconnais. L’incroyable Jamie est un jeune homme aussi naïf que déterminé, autant courageux que blessé. Il jouit d’une personnalité incroyable, c’est un homme qui aime entièrement, se bat pour sa cause, pour ceux qu’il aime et encaisse les coups et les épreuves comme personne. Un Jamie que pourtant, l’auteure n’épargnera pas et à qui elle réserve d’horribles coups du sort, de bien sombres moments. Jamie est très touchant, très romantique quand il veut, totalement charmé par Claire. Claire est, aux premiers abords, « réservée » et méfiante, ce qui peut se comprendre, elle vient de faire un bon de deux cents ans dans le passé et elle ne connaît pas grand-chose de cette vie. Elle sort juste de la Seconde Guerre mondiale pour replonger dans un combat où la violence fait rage. Nous sentons que, très vite, elle lutte contre des sentiments naissants pour Jamie, des sentiments et émotions qu’elle veut s’interdire de ressentir. Après tout, elle est mariée dans sa réalité à elle. Mais l’attraction, la passion est parfois plus forte que tout. Cette romance est juste sublime. Jamie et Claire forment un couple touchant, émouvant, une histoire d’amour qui n’est pas rose, mais dont la force des sentiments vient sublimer même la pire des épreuves. Deux personnages qui s’unissent, se complètent, s’aimantent et tout simplement s’aiment d’une passion incroyable. Diana Gabaldon nous narre des scènes d’amour magnifiques, justes, belles, lumineuses, jamais vulgaires. Elle nous fait vibrer au rythme du couple.
La violence fait partie de ce monde et l’auteure n’épargne rien de l’horreur au lecteur. Elle va parfois loin, très (trop ?) loin dans les supplices infligés à ses personnages, dans la barbarie d’un monde encore sauvage. Ici aussi, elle excelle dans la narration et le conflit prend alors forme sous les yeux du lecteur qui reste suspendu à chaque mot pour connaître l’issue pour les personnages impliqués. Elle n’hésite pas non plus à mettre en mots les vices, les pires qui soient, les sentiments comme les émotions les plus ignobles qui existent. Mais attention, ce n’est pas un roman d’horreur, juste l’humanité dans ses extrêmes, ce que l’Homme est capable de faire, d’infliger sans scrupules. Je suis de ces lecteurs qui prétendent ne pas aimer les romans historiques, et c’est ce qui me bloquait alors pour me lancer dans cette saga : l’époque ne me disait absolument rien, je redoutais la « barbarie » des conflits et des mentalités. Pourtant, Diana Gabaldon a su m’accrocher, me captiver, me faire m’intéresser à cette période de l’Histoire qui m’était inconnue. Elle met de la lumière dans les plus profondes ténèbres, mais jamais ne rend les choses « guimauves ». Tout est beau et vrai, tout est horrible et réel. Cette auteure a vraiment su m’entrainer dans un univers totalement nouveau pour moi.
On pourra toutefois reprocher à l’ouvrage quelques longueurs, mais en même temps, dans un tel pavé, c’est « attendu ». Nous serons confrontés à quelques moments d’inertie et à des passages qu’on voudrait accélérer, mais à chaque fois c’est pour mieux repartir. L’occasion alors de reprendre notre souffle qu’on avant l’épreuve suivante, encore plus dure que la précédente. Le conflit monte en puissance, gagne en rage et en horreur. L’amour devient de plus en plus passionnel, fusionnel, et même vital. Les âmes de nos deux personnages qui sont indissociables, pour le meilleur comme pour le pire. Et croyez-moi, pour le pire, l’auteure n’est pas du genre à épargner Jamie, notre bel écossais à l’accent charmant, aux manières déroutantes, aux sentiments purs. C’est est un homme blessé de tant de manière qu’on ne peut que l’admirer pour être encore debout. Claire et Jamie, je vous retrouverai pour le tome 2. Ainsi que les autres personnages très intéressants dont je n’ai pas parlé dans la chronique, car il est vraiment difficile d’évoquer tous les éléments de ce roman sans dévoiler trop de choses, sans tomber dans une revue longue et trop descriptive. Faites comme moi, avant de le lire, n’en apprenez pas trop sur l’histoire, la 4e en dit bien assez, plongez dans l’Écosse de 1743 et suivez Claire et Jamie, ils vous montreront le chemin vers leurs aventures incroyables.

Ce roman exceptionnel, porté par la sublime plume de Diana Gabaldon, entraîne le lecteur, sans ménagement, dans la brutalité de l’Écosse en plein conflit au XVIIIe siècle. Nous y découvrirons des aventures, des rebondissements, des épreuves, du fantastique, une pointe d’humour même et puis l’amour, dans toute sa splendeur, incarné par un couple inoubliable. Une ambiance et un voyage exceptionnels.
18/20
« Son visage se ferma et ses joues s’empourprèrent.
– Tu suggères que je t’ai été infidèle ? dit-il, incrédule. On est rentrés au château il y a moins d’une heure. Je suis couvert de poussière et de sueur après deux jours en selle. Je suis si épuisé que mes genoux en tremblent et, malgré tout, je me serais précipité pour séduire une gamine de seize ans ?
Il secoua la tête, l’air abasourdi.
– Je ne sais pas si c’est un compliment à ma virilité ou une insulte à ma morale, mais, dans un cas comme dans l’autre, Sassenach, je crois que tu perds la tête. »
« Je fis une dernière tentative.
-Et cela ne vous ennuie pas que je ne sois plus vierge ? demandai-je.
Il hésita un moment avant de répondre:
-Pas tant que vous ne voyez aucun inconvénient à épouser un puceau. »
« Je crois qu’on a tous en nous un petit espace qui n’appartient qu’å nous, comme une forteresse, notre refuge le plus intime. C’est peut-être notre âme, cette chose qui fait qu’on est soi-même et personne d’autre. C’est un endroit qu’on ne montre à personne, sauf parfois à quelqu’un qu’on aime beaucoup. »
« Je ne veux pas te pousser à me confier des secrets qui ne me regardent pas. J’ai moi aussi des choses que je ne peux pas te dire, du moins pour le moment. Je ne peux donc attendre de ta part ce que moi-même je ne suis pas en mesure de donner. En revanche, si tu dois me parler, alors dis-moi la vérité. Et je te promets de faire de même. Notre seul bien pour l’instant, c’est le respect l’un de l’autre. Or, le respect n’est pas incompatible avec les secrets, mais il l’est avec le mensonge. Tu es d’accord avec moi? »
« – Claire, je t’aime.
La tendresse dans sa voix m’alla droit au coeur. Je posai ma tête contre sa veste, sentant sa chaleur et la force de ses bras autour de moi.
– Moi aussi, je t’aime.
Nous restâmes enlacés un long moment, oscillant lentement sous l’effet du vent qui balayait la route. »
« Je te veux, Claire. Je te veux tellement que je peux à peine respirer. »
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