[Chronique] Une évidence d’Agnès Martin-Lugand, rendez-vous en bord de mer

Publié aux éditions Michel Lafon – 21 Mars 2019 – 372 pages
Merci à Michel Lafon et Camille pour cette lecture

Reine mène une vie heureuse qu’elle partage entre son fils de dix-sept ans et un métier passionnant.
Une vie parfaite si elle n’était construite sur un mensonge qui, révélé, pourrait bien faire voler son bonheur en éclats…

Faut-il se délivrer du passé pour écrire l’avenir ?

Agnès Martin-Lugand fait partie de ces autrices dont je n’aime pas louper une sortie. À l’exception d’un roman, présent dans ma PAL, je les ai tous lus. Et aimés. J’aime la plume, l’ambiance, les personnages, les histoires. Certains romans furent pour moi de véritables révélations, d’autres m’ont clairement bousculée, sortie de ma zone de confort. Je suis incapable de dire quel roman fut mon préféré mais je me souviens parfaitement du premier : Les gens heureux lisent et boivent du café. Que j’ai enchainé tellement rapidement avec les autres déjà publiés à l’époque ! Bref, Agnès Martin-Lugand est une incontournable annuelle. Elle est à sa façon… une évidence.

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[Chronique] À la lumière du petit matin d’Agnès Martin-Lugand, le roman qui a illuminé mon coeur…

Publié aux éditions Michel Lafon – Mars 2018 – 334 pages
Merci à Michel Lafon pour cette lecture

À l’approche de la quarantaine, Hortense se partage entre son métier de professeur de danse et sa liaison avec un homme marié. Elle se dit heureuse, pourtant elle devient spectatrice de sa vie et est peu à peu gagnée par un indicible vague à l’âme qu’elle refuse d’affronter. Jusqu’au jour où le destin la fait trébucher… Mais ce coup du sort n’est-il pas l’occasion de raviver la flamme intérieure qu’elle avait laissée s’éteindre ?

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Premières lignes #8 : À la lumière du petit matin d’Agnès Martin-Lugand

Chers lecteurs,

Je vous rappelle que ce rendez-vous du dimanche est orchestré par Ma Lecturothèque.

Voici le principe de « Premières Lignes » expliqué par la créatrice du rendez-vous :

Chaque semaine, je prends un livre et je vous en cite les premières lignes du récit. Mettez le lien de votre RDV en commentaire de l’article, et je dresserai une petite liste. Elle est actualisée chaque semaine en fonction des participant.e.s.

Facile et sympa, non ? Alors, c’est parti !

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[Chronique] Désolée, je suis attendue d’Agnès Martin-Lugand

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Publié aux Editions Michel Lafon – Avril 2016 – 378 pages

resumeYaël ne vit que pour son travail. Brillante interprète pour une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners d’affaires sans jamais se laisser le temps de respirer. Les vacances, très peu pour elle, l’adrénaline est son moteur. Juchée sur ses éternels escarpins, elle est crainte de ses collègues, et ne voit quasiment jamais sa famille et ses amis qui s’inquiètent de son attitude. Peu lui importe les reproches qu’on lui adresse, elle a simplement l’impression d’avoir fait un autre choix, animée d’une volonté farouche de réussir. Mais le monde qu’elle s’est créé pourrait vaciller face aux fantômes du passé.

MONAVISV2L’an dernier, pour mon anniversaire, ma maman m’a offert deux livres d’Agnès Martin-Lugand à savoir Les gens heureux lisent et boivent du café et sa suite La vie est facile, ne t’inquiète pas. J’avais énormément aimé mes lectures ainsi que celle d’Entre mes mains le bonheur se faufile. J’attendais donc avec GRANDE impatience une nouvelle histoire de l’auteure, car à chaque fois, elle sait nous transmettre des émotions, des sensations, elle joue de la réalité avec une dextérité incroyable et ses personnages deviennent captivants, vrais, authentiques. Agnès Martin-Lugand écrit des histoires de femmes, de remises en question, de destin bouleversé, mais aussi d’amour et d’épanouissement. Lire un de ses livres, c’est l’assurance de passer un excellent moment porté par la douceur et la lumière de sa plume.

Ce nouveau roman de l’auteure met à nouveau en scène une femme. Ici, nous suivons Yaël, une trentenaire qui ne vit que pour et par son travail, rien d’autre ne compte dans sa vie que sa réussite professionnelle et de gravir les échelons. Talentueuse et destinée à une carrière prometteuse, la jeune femme ne compte pas ses heures et se plie en 4 pour satisfaire la moindre exigence de son patron ou de ses clients fortunés. Vivant constamment sous pression, elle délaisse ses proches qui sont pourtant ses plus fidèles amis depuis le temps des études et leur demande de comprendre son choix. Cette bande de potes, inséparable, qui compte notamment sa sœur, supporte de moins en moins la situation et s’inquiète pour Yaël; elle n’est plus la même. Et si les fantômes du passé pouvaient tout faire basculer dans ce petit monde aseptisé et dépourvu de chaleur qu’elle s’est construit telle une forteresse ?

Au tout début de ce roman, nous faisons connaissance avec la jeune Yaël qui vient tout juste de terminer ses études et qui rêve d’évasion, de vivre libre et en toute légèreté. À l’issue de son stage, Bertrand, le directeur de l’agence, lui propose un emploi qu’elle accepte plutôt à contrecœur, après tout comment dire non à un travail de nos jours ? Le soir même, elle célèbre l’évènement avec sa bande d’amis dans leur café préféré. Nous la retrouvons ensuite 10 ans plus tard et nous n’avons alors plus du tout la même jeune femme face à nous. Devenue bourreau de travail, elle exécute le moindre souhait de Bertrand et a gravi les échelons. Elle qui était fêtarde et adorait passer du temps avec sa sœur et ses amis ne leur accorde désormais qu’à peine un jour par mois. Adieu look négligé et basket, bonjour coiffure stricte, tailleur sombre et Louboutin. Yaël ne sait plus vivre, ni s’amuser, elle ne sait que travailler. Que s’est-il passé pour qu’elle soit autant transformée ?

Agnès Martin-Lugand n’a pas son pareil pour écrire des destins de femmes, des tranches de vie. Puisant dans un registre émotionnel toujours fort, elle parvient à nous embarquer dans le quotidien de son héroïne et à la faire comprendre. Quand, au détour d’une rue, un évènement du passé de Yaël surgit, elle perd pied et nous tombons avec elle. Véritable ascenseur émotionnel, ce livre pourra vous arracher quelques larmes. Les personnages auxquels l’auteure donne vie sont tellement authentiques avec leurs qualités, leurs défauts, sentiments, inquiétudes, éclats. Agnès Martin-Lugand nous peint un formidable et très enviable tableau d’amitié tout au long de cette histoire. Une amitié si belle, si fiable et inconditionnelle qu’elle vous serre le cœur. Cette amitié où tout peut être dit, même si cela fait mal, pourvu que l’autre soit heureux au bout du compte.

Yaël verra son univers complet chamboulé, ses barrières détruites et devra faire des choix. Elle se trompera, chutera, remontera et devra apprendre de ses erreurs. Ses remises en question feront écho chez le lecteur qui ne pourra alors que s’interroger sur sa propre vie, ses choix, ses priorités. La plume de l’auteure nous propose ici, sans doute son plus beau roman, le plus abouti, le plus réaliste. Dotée d’une sensibilité et d’une empathie fabuleuses, elle enchaîne les mots avec grâce Elle captive le lecteur qui ne peut qu’aimer Yaël et surtout, apprécier de la voir, petit à petit, laisser entrer un peu de lumière, un peu de bonheur dans sa vie. Les autres personnages sont aussi très attachants. Ils ressemblent à nos propres amis, à ceux qu’on a pu avoir et perdre de vue dans les aléas de la vie, à ceux que nous n’avons, peut-être pas encore rencontrés. Ils n’ont rien d’exceptionnel si ce n’est leur cœur, pas de fabuleux destins, pas des superhéros, mais ils aiment inconditionnellement et sont fidèles.

Ce roman m’a beaucoup fait penser à Entre mes mains le bonheur se faufile, car ici aussi, il est question d’une femme qui s’est sacrifiée, s’est soustraite au bonheur en s’aveuglant de la douce illusion d’une vie parfaite et choisie. Il sera question d’épanouissement aussi bien personnel que professionnel et la juste dose à accorder à chaque dimension de la vie. Yaël est une femme complexe mais formidable. Nous pourrons tous nous identifier à elle et vivre son envolée.

enbrefAgnès Martin-Lugand signe ici son roman le plus abouti. Tout en émotions, le récit nous propose des remises en question écrites avec la plus grande justesse, une formidable histoire d’amitié et une sublime ouverture au bonheur. Nous passons un moment merveilleux entre les lignes et repensons notre propre vie.

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Mes autres chroniques de l’auteure

Les gens heureux lisent et boivent du caféLa vie est facile, ne t’inquiète pasEntre mes mains le bonheur se faufile

[Chronique] Entre mes mains le bonheur se faufile d’Agnès Martin-Lugand

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Paru aux Editions Pocket

resume

Iris étouffe dans sa petite vie étriquée de la bourgeoisie de province. Un mariage qui se délite, un métier frustrant, elle s’échappe dans des drapés vaporeux et de sages petites robes sur mesure. La couture est son refuge, la machine suivant la cadence de son cœur apaisé. Jusqu’au jour de l’explosion, lorsque Iris découvre que ses parents lui ont volé ses aspirations de jeunesse. Alors elle déchire le carcan et s’envole pour suivre la formation dont elle rêvait. Et, de fil en aiguille, sous l’égide autoritaire de l’élégante Marthe, Iris se confectionne une nouvelle vie, dans l’exubérance du Paris mondain.

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Voici donc le troisième roman de l’auteure que je lis, celui-ci étant sorti entre Les gens heureux lisent et boivent du café et La vie est facile, ne t’inquiète pas. Ce qui m’a attiré dans ce roman, c’est le thème de la couture et le rève d’Iris de se former au métier et en vivre. C’est un univers qui m’est cher même si je ne couds pas, ce métier appartenait à quelqu’un de très important pour moi et un jour, moi aussi je souhaite apprendre à coudre.

Iris est une jeune femme qui se sent à l’étroit dans sa vie : un mari médecin et toujours absent car il passe sa vie à l’hopital, un métier barbant et des rituels qui l’étouffent…Tels les déjeuners du dimanche chez ses parents. Son refuge ? Son grenier où elle coud ses tenues, ne faisant plus qu’un avec sa Singer. Par un dimanche ordinaire chez ses parents elle va apprendre qu’ils lui ont volé son rêve de jeunesse, celui d’intégrer une excellente école de couture pour se former au métier. C’est alors que la jeune femme décide de partir sur la Capitale pour suivre une formation dans un atelier. Va alors commencer pour elle une nouvelle vie sous les directives de l’exigeante et très classe Marthe. Iris ne se doute pas une seule seconde de la vie qui l’attend…

Iris est une jeune femme touchante, dont on comprend le sentiment d’étouffement. Son couple est à la dérive, son mari ne le regarde plus. Elle se sent prisonnière d’une vie qu’elle n’aime pas et n’est épanouie que quand elle crée. Quand elle débarque à Paris, elle ne s’attend pas une seule seconde à devoir autant changer. Marthe, la gérante de l’atelier voit en elle quelque chose qu’Iris n’a jamais vu elle même et la prend sous son aile. Mais cela veut dire qu’elle ne peut plus être celle qu’elle était et qu’elle doit enfin accepter de vivre comme elle l’attend elle et non comme les autres l’attendent d’elle. Elle se lie très vite d’amitié avec le séduisant et non moins tombeur Gabriel mais se refuse à éprouver plus, à près tout, elle est mariée…

Même si les personnages sont clichés (le médecin obsédé par son travail, la femme qui passe son temps à attendre son mari et à souhaiter son attention, les parents qui décident de la vie de leurs enfants, l’autoritaire Marthe, le tombeur Gabriel…) ça prend et les pages se tournent à une vitesse folle. Encore une fois la plume de l’auteure nous entraîne, l’humour de ces clichés rend la lecture plus légère même si certains thèmes abordés y sont plus tristes. Il est captivant de voir Iris se développer, s’accomplir, s’épanouir, un peu à l’instar de Diane qui doit faire son deuil dans les deux autres romans d’Agnès Martin-Lugand. Les personnages sont suffisamment travaillés pour en comprendre la psychologie et les aimer. Marthe est impressionnante sur bien des points et sans elle, où en serait Iris ?

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Une jolie histoire de remise en question et de nouvelle vie, de changements et de liberté. Des personnages clichés mais une magie qui s’opère malgré tout. Un roman court et qui se lit très vite.

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16/20

[Chronique] Les gens heureux lisent et boivent du café d’Agnès Martin-Lugand

Résumé : « Ils étaient partis en chahutant dans l’escalier. […] J’avais appris qu’ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m’étais dit qu’ils étaient morts en riant. Je m’étais dit que j’aurais voulu être avec eux. »
Diane perd brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l’exception de son cœur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l’existence. C’est peut-être en foulant la terre d’Irlande, où elle s’exile, qu’elle apercevra la lumière au bout du tunnel.

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Mon avis : C’est un livre que j’ai reçu pour mon anniversaire en juin et que j’ai lu donc à cette époque, j’ai un peu tardé à en faire la chronique, tout simplement parce que je suis en retard dans mes chroniques. C’est une lecture que j’ai dévoré, ça se lit très facilement et j’ai passé un très beau moment. Le sujet est lourd puisqu’il s’agit du deuil. Diane a perdu son mari et sa fille, les deux amours de sa vie, dans un tragique accident de la route il y a un an. Elle ne parvient pas à s’en relever, refuse de se confronter à la réalité et d’avancer. Elle ne peut faire face à sa douleur et survit plus qu’elle ne vit. Pourtant son meilleur ami fait tout pour l’aider..Mais c’est à Diane qu’incombe la décision de faire face. Ne s’en sentant pas capable elle décide de partir au loin, en Irlande, là où son mari rêvait d’aller. Elle s’exile alors dans le très joli visage de Mulranny sans se douter un instant que cela va tout changer pour elle et qu’elle va faire des rencontres clés pour son deuil, pour sa vie.

Diane est un personnage torturé, qui souffre mais c’est une femme touchante et intelligente. Elle ne se sent plus vivre, elle a perdu ses deux raisons de vivre sans qui elle ne pense plus pouvoir continuer. Elle n’a plus son âme sœur, mais n’a plus non plus sa petite fille qu’elle ne verra jamais grandir. Toutefois, elle va se donner l’occasion de revivre quelque chose, à son rythme dans une contrée lointaine, laissant de côté son café littéraire. Felix, son meilleur ami est toujours là pour elle, et même si la distance géographique s’instaure, il reste loyal et fidèle. Les personnages qu’elle rencontre en Irlande sont tous plus touchants les uns que les autres et on ne peut que les aimer. Même si Edward a un caractère bien particulier, bien trempé et très ours, nous succombons bien vite à son charme. L’histoire se lit très vite, nous voulons vite voir Diane relever la tête et même si bien sûr elle ne pourra jamais oublier, nous avons envie de la voir avancer et vivre à nouveau.

L’écriture est simple, fluide et agréable. Je regrette juste le côté un peu cliché du meilleur ami gay et le côté un peu exagéré à l’extrême de la vulgarité d’Edward. Toutefois, j’ai vraiment aimé ma lecture et je reviendrai vous parler très vite de sa suite ainsi que du second roman d’Agnès Martin-Lugand.

En bref : une histoire de deuil et de renaissance, un parcours touchant mais des personnages un peu trop clichés. Pour les amoureux des histoires qui se passent au milieu de nulle part et les amoureux de l’Irlande.

Ma note Livraddict : 17/20