[Chronique] Libre d’aimer d’Olivier Merle

Publié aux éditions XO – Janvier 2019 – 460 pages

Merci aux éditions XO pour cette lecture

Juillet 1942.

Elle s’appelle Esther, elle a vingt ans, elle est juive. Ses parents ont été arrêtés, elle erre dans les rues de Paris, perdue et terrifiée. Alors qu’elle se repose sur un banc, son regard croise celui d’une femme élégante, plus âgée qu’elle, qui fume de longues cigarettes à la terrasse d’un café. Esther ne le sait pas encore mais sa rencontre prochaine avec Thérèse Dorval, l’épouse d’un homme cynique et violent qui collabore avec les Allemands, va bouleverser sa vie. Naissance d’un désir irrésistible, en pleine tragédie. Amour interdit de deux femmes emportées par le feu de la passion. À Dinard, où elles se réfugient, elles devront, sous la pluie des bombes alliées, décider de leur destin : se séparer pour tenter de survivre ou accepter de mourir par amour.

La brûlante passion de deux femmes sous l’Occupation.
Un hymne à la liberté, contre toutes les oppressions.

Quand on m’a proposé cette lecture, j’étais emballée par le thème. J’ai beaucoup hésité à l’accepter mais plus pour des raisons de timing. Vous l’avez compris, depuis quelques mois je lis beaucoup moins car j’ai des projets sur lesquels je travaille. Mon but étant quand même, un jour, de reprendre une vie « normale », j’entends par là une vie un minimum active. Bref, passons sur cet épisode de ma vie, et concentrons nous sur cette chronique. Pourquoi j’ai accepté ce roman ? Car j’avais envie de découvrir cette histoire d’amour homosexuelle et donc totalement interdite pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette histoire entre une jeune femme juive en fuite et une femme mariée à un homme horrible qui collabore avec les Allemands.

Les deux femmes se rencontrent un peu par hasard. Un hasard qui va bouleverser la vie de chacune, les entrainant dans des tourbillons d’amour et de peur, de risques et de secrets. C’est une passion brûlante qui les dévore, elles ne peuvent lutter contre leur amour et l’auteur construit une histoire pleine de sens. Une romance entre deux femmes qui n’ont rien en commun mais qui deviennent pourtant rapidement une évidence l’une pour l’autre. Elles se complètent mais bravent les interdits. L’interdiction de tromper un mari violent avec qui Thérèse ne partage plus d’amour ni de lit, l’interdiction de cacher une femme juive qui aurait dû être déportée, l’interdiction d’aimer quelqu’un du même sexe. Hitler condamnait fermement l’homosexualité et les homosexuels comme les juifs étaient alors arrêtés (avec une marque distinctive également). Une époque sombre et cruelle où leur amour leur donne un peu d’espoir et de lumière. Mais cela ne peut durer et le contexte leur revient en pleine figure, les obligeant à fuir puis à prendre des décisions. Mourrir par amour ? Sacrifier leur amour pour survivre ? Qu’est-ce qui pourrait bien être le pire ?

Si j’ai aimé ce roman, cette histoire si difficile, ce ne fut pas un coup de coeur pour autant. Plusieurs choses m’ont dérangées et je ne me suis pas retrouvée autant emportée que je l’aurais pensé. Le premier point est c’est celui qui a presque tout fait : la plume de l’auteur. En toute sincérité, il possède une plume magnifique et qualitative mais je n’ai pas su m’y accrocher, ressentant une trop grande distance. Certes, la pudeur de l’époque peut expliquer les choses, pourtant la pudeur n’est pas de mise quand les deux femmes se retrouvent. J’avoue ensuite que j’ai trouvé un léger manque de contexte historique, mais nous nous mettrons certainement d’accord chers lecteurs, pour dire que le but de ce roman n’est pas de raconter la guerre mais bien l’histoire de deux femmes qui s’aiment « au pire moment qui soit ». Je pense juste que quelques émotions m’ont simplement échappées, peut-être que ce ne sera pas le cas pour vous. N’oublions pas que nous lisons le roman aussi avec ce qui nous trotte en tête à ce moment là et que notre réception peut-être différente selon les moments accordés au livre.

En revanche, la condition des femmes est finement abordée, et la féministe en moi a apprécié de voir ceci avec une transparence intéressante. La femme avait alors une place bien particulière et les devoirs qui vont avec. Nous apprécions aussi de voir nos deux amantes vouloir se défaire de toute cela, quitte à tout perdre. De toute manière, Esther, elle, a déjà tout perdu. Même si ces femmes ne sont pas actuelles mais bien bâties dans leur époque et leurs rudiments, elles sont attachantes et notre coeur se serre lors de moment difficile, devient guimauve lors de moment passionnels. L’amour est présent et peut tout défier, même les familles conservatrices. Elles veulent être libres de s’aimer et de rêver, libérées des hommes qui pensent pouvoir en disposer à leur guise. Libres, simplement. Et le roman qui nous conduit jusqu’à la fin de la guerre nous réserve épreuves et rebondissements. Avec un allié plus que lumineux et intouchable, l’amour.

Un roman magnifique à découvrir de toute urgence. Même si je n’ai pas vraiment adhéré au style de l’auteur (c’est juste une question de goûts personnels car son style est très bon, très qualitatif et entrainant), j’ai passé un moment rempli d’émotions avec ces deux femmes qu’il est difficile de quitter une fois le livre refermé. Une très belle histoire, une jolie découverte pour cette première lecture de 2019.

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