[Chronique] Grisha, Tome 3 : L’oiseau de feu – Clap de fin pour cette trilogie incroyable

Publié aux éditions Page Turners (Milan) – Octobre 2018 – 381 pages
Traduction Anath Riveline
Merci à Milan et Page Turners pour cette lecture

« Notre histoire est éternelle. »

IMPOSTURE. MANIPULATION. TRAQUE.

Un royaume au bord du chaos.
Un tyran sur un trône d’ombre.
Une sainte sans pouvoirs.
Sans alliés. Sans armée.
Le combat final de la lumière contre les ténèbres.

LOYAUTE. AMOUR. RENAISSANCE.

Le salut de Ravka mérite-t-il tous les sacrifices ?
Seule l’Invocatrice de lumière en décidera.


Source image : Page Turners

« You are all I have ever wanted. You are the whole of my heart. »

/!\ ATTENTION : IL S’AGIT D’UN TOME 3 QUI PEUT DONT NATURELLEMENT CONTENIR DES SPOILERS SUR LES DEUX TOMES PRÉCÉDENTS /!\

E’ya sta rezku. Je suis une lame.

Lettre à une autrice :

Chère Leigh Bardugo,
Je voudrais commencer par vous dire que je vous aime, mais cela me parait quand même un peu brutal et, malheureusement pour moi, je ne dispose pas du charme ni de l’humour d’un certain Nikolai. Je suis plus dans le genre Alina, voyez-vous. Mais si j’écris ces quelques mots avant de rédiger ma modeste chronique c’est pour une raison assez banale : vous dire merci. Merci pour Alina, pauvre orpheline qui voit sa vie tout à coup transformée et qui aura à subir de douloureuses pertes et douleurs. Héroïne, sainte, martyr, jeune fille, qu’importe qui elle était tout au long de son cheminement, sa lumière a grandi en moi au fur et à mesure de son déploiement contre les ténèbres. Aurais-je eu autant de courage qu’elle ? J’en doute, mais quand on se résume au seul espoir de son monde, n’avons-nous pas naturellement l’impulsion du sacrifice ? Merci pour Alina, elle a mis de la lumière dans mes ténèbres et je lui en suis reconnaissante. Merci d’avoir fait d’elle avant tout un être humain doté de sentiments et d’émotions. Merci pour Nikolaï, si enjoué même dans le drame. Il fut la touche de liberté et de joie dans cette guerre, même si Zoya pourrait se targuer de mettre l’ambiance elle aussi, ne serait-ce que par la grâce de son physique. Merci pour le Darkling. Les ténèbres, mais pas seulement et là, je ne peux en dire plus sinon mes lecteurs seront déçus de tout savoir. Merci, Darkling pour le cheminement offert par tes démons. Enfin, parce qu’il m’est impossible de parler de chaque personnage, merci pour Mal et son humanité incroyable, sa foi et sa loyauté, sa franchise et son abnégation. Cet homme vaut tout l’or du monde, et l’or se voit à la lumière. Merci de nous avoir guidés dans le monde de Grisha sur la piste d’un incroyable traqueur. Mal est le premier chasseur dont je suis tombée amoureuse. Mais j’avoue être tombée tout autant amoureuse d’Alina, de Nikolaï et, je l’admets, sans doute un peu aussi du Darkling.
Alors, Leigh, merci pour cette trilogie et tout l’univers Grisha. Vous avez su apporter de la lumière dans les ténèbres de mon coeur, et réchauffer ce qu’il reste de vivant dans mes entrailles faites de doutes et pensées négatives. La lumière, toujours et à jamais. Merci.

La beauté était ton armure. Fragile, superficielle. Mais ce qu’il y a en toi ? C’est de l’acier. C’est fort, incassable. Et ça n’a pas besoin d’être réparé.

La première question qui m’est venue en tête après avoir refermé ce tome fut : « mais comment vais-je pouvoir le chroniquer? ». Car oui, vous l’aurez compris si vous avez lu « ma lettre » à l’autrice un peu plus haut, cette série est pour moi un immense coup de cœur et je me trouve vite à court de mots pour expliquer exactement pourquoi. Comme je l’ai écrit plus haut, j’ai eu cette sensation de grandir en même temps qu’Alina. Pourtant, on pourrait difficilement faire plus opposés que nos mondes et nos situations. Mais j’ai pris la lumière dans plusieurs sens. Si vous suivez mon Instagram, peut-être avez-vous vu l’oracle Work you life qui accompagne mes pas en ce moment. J’ai mis mes pas dans ceux d’Alina. J’ai laissé l’ombre danser quand nécessaire, mais j’ai surtout appelée la lumière à moi, et non pas uniquement en moi, savant mélange et délicat équilibre qui permet à notre jeune orpheline de combattre bien des maux. Dans cet ultime tome, il est temps de mettre fin à la guerre. Mais Alina a-t-elle vraiment la possibilité de lutter contre son ennemi des ténèbres ? Pourrait-elle tout sacrifier, tout perdre pour sauver Ravka ? Peut-elle seulement envisager d’être à nouveau une fille normale ?

Je ne suis pas détruite. Je suis la destruction.

La fin du tome 2 nous avait laissés sur une situation préoccupante et ce tome 3 repart à peu près où l’on s’est arrêté. Prisonnière de l’Apparat, ce prêtre traitre à l’idéologie iconique bien arrêtée, Alina vit sous terre avec Mal et le reste de son équipe. Elle ignore où se trouvent le Darkling et même Nikolaï et ne peut s’empêcher de se sentir inutile et frustrée. Pas le choix, ils doivent s’échapper et faire confiance au traqueur, Mal, pour trouver le troisième amplificateur, l’Oiseau de feu. Alina est obsédée par ce futur pouvoir et en ressent le manque, le besoin. Sans cela, elle ne pourra faire face au roi ténébreux de Ravka. Nous allons donc suivre l’équipe lors d’un long périple qui durera finalement tout le roman, mais connaitra de très nombreux rebondissements et des révélations auxquelles ne nous attentions pas. 

Je t’arracherai tout ce que tu connais, tout ce que tu aimes, jusqu’à devenir ton seul refuge.
V.O.
I will strip away all that you know, all that you love, until you have no shelter but me.

Si Alina n’est pas vraiment faite pour ce job d’icône/sainte/dernier espoir du monde, elle endossera malgré cela le rôle et s’appliquera pour prendre les meilleures décisions possibles. Ce qui ne lui facilite pas toujours la tâche est la proximité de Mal. Nous savons depuis un moment déjà ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre, mais le statut de la jeune femme laisse entrevoir un mariage avec la couronne pour vaincre et instaurer la paix. Certainement pas avec un traqueur et ce, même s’il est le meilleur. L’un et l’autre ont bien du mal à accepter ce destin et chacun fait ce qu’il peut pour se protéger. Mal est à la fois tendre et distant avec Alina, qui elle, se sent prise au piège des enjeux diplomatiques. Et ils ne sont pas au bout de leurs surprises, les rebondissements de l’intrigue changeant la donne très souvent…

Peut-être que l’amour n’était qu’une superstition, une prière récitée pour tenir à l’écart l’inévitable solitude. Je penchai la tête en arrière. Les étoiles semblaient toutes proches les unes des autres, alors qu’elles étaient séparées de millions de kilomètres. Peut-être, après tout, que l’amour se résumait à convoiter une lumière bien trop brillante et hors de portée.

Dans ce tome il est très difficile de s’ennuyer, car il y a beaucoup de mouvement et d’informations. Les rencontres se font, tout comme les alliances ou les coups dans le dos. Finalement, Alina va se retrouver confrontée à ce qu’elle pouvait imaginer de pire, mais n’est-ce pas le prix à payer pour le troisième amplificateur et la puissance de ce dernier ? J’ai été très surprise sur le traitement de cette partie du roman, et croyez-moi dans le bon sens. Je n’ai rien vu venir, et la surprise m’a amenée à relire plusieurs fois le paragraphe. Quand une révélation me met un claque d’un seul coup, j’avoue apprécier le résultat. La légende de l’Oiseau de feu prend une dimension fascinante dans ce tome et surtout, nous apprenons plus de choses sur le créateur de l’amplificateur, Morozova. 

Je voulais croire à n’importe quoi pour ne pas avoir à affronter l’avenir.

Une grande place est accordée à l’amitié et à la loyauté. En effet, Alina est plutôt isolée dans les débuts de l’histoire, mais petit à petit elle va réussir à fédérer un réel esprit d’équipe autour d’elle. Grâce à ces gens, elle va pouvoir mener sa quête. Grâce à eux, elle aura sa chance d’affronter le Darkling mais aussi de mieux comprendre son pouvoir et ses origines. Seule Invocatrice de Lumière au monde, un poids énorme repose sur ses épaules. D’ailleurs, il devient assez vite évident que ce que subissent les Grisha au quotidien n’est pas si éloigné d’une réalité sordide. C’est simple : les Grisha sont victimes de discrimination, manipulation, asservissement et assujettissement. La chasse aux sorcières, l’oppression de la minorité sont monnaie courante et il ne fait pas forcément bon vivre être Grisha finalement… Enfin, je reconnais avoir grandement apprécié la diversité des personnages et même la sévérité du sort de certains. Rien n’est rose quand le Darkling est à l’œuvre et notre autrice saura se montrer impitoyable. 

– Qu’est-ce que l’infini ? récita-t-elle.
– L’univers et la cupidité des hommes, citai-je à mon tour.
– Il est possible que tu ne survives pas au sacrifice qu’exige le merzost. Tu as déjà goûté à ce pouvoir et il a failli te tuer.
– Je dois essayer.
Baghra secoua la tête.
– Imbécile, lâcha-t-elle, mais sa voix était triste comme si elle grondait une autre fille, du passé, perdue et rejetée, guidée par la douleur et la peur.

Quant à cette recherche du troisième amplificateur, je ne pourrais pas vous en dire plus sans révéler des éléments majeurs. Sachez juste que j’ai trouvé les choix de l’autrice et de ses personnages pertinents et parfaits. J’aime savourer l’épilogue avec délice et j’avoue l’avoir même relu trois fois. La fin offerte à la trilogie est pour moi juste et conclut les choses comme il le fallait. En revanche, j’ai subi un sacré book hangover et au moment où j’écris ces lignes, je ne suis pas sûre d’être soignée. Leigh Bardugo est une plume de lumière et d’ombre, elle n’a pas peur de laisser une part de ténèbres même dans la plus douce des personnes et c’est ce qui rend vraiment vivant son univers. Son travail sur le personnage du grand méchant, le Darkling, est assez incroyable, car au cours des trois tomes nous sommes obligés de nous interroger sur le fond de cette personne et pourquoi cet homme a tant soif de ténèbres. On apprend à l’aimer, danser avec sa folie et sa raison qui s’envole au fil du temps… Un roman qui a tout bon !

Coup de cœur pour ce troisième et dernier tome, mais aussi pour l’intégralité des 3 tomes. L’autrice m’a entrainée sur les pas d’une héroïne pour laquelle je ne partais pas forcément enthousiaste et m’a montré qu’en chacun se cache l’étincelle qui rend encore plus humain, encore plus aimant. C’est également une magnifique histoire d’amour, d’amitié, de courage et de bienveillance. Magnifique !

Que rajouter ? Ah si ! Que j’adore les 3 couvertures et que la dernière est une petite pépite !

Ma chronique du tome 1 en cliquant
Ma chronique du tome 2 eh bien, en cliquant aussi mais ici

Le mot de la fin, en anglais cette fois-ci : 

I’m sorry it took me so long to see you, but I see you now.

Ps : j’ai envie d’acheter les 3 tomes en anglais. Vous direz rien hein, ça reste entre nous…

9 réflexions sur “[Chronique] Grisha, Tome 3 : L’oiseau de feu – Clap de fin pour cette trilogie incroyable

  1. elleagetseschroniques dit :

    Cette saga est un immense coup de cœur pour moi aussi, depuis longtemps et ça le sera toujours ! 🖤 Je n’ai pas lu en VF et je ne pense pas le faire j’ai peur de ne pas autant apprécier :/
    Mais en tout cas, LB est un génie, je me tues à le répéter 😂
    J’ai adoré ta chronique parce qu’on pense vraiment pareil !
    La fin perso m’a anéantie… 😭

    J’aime

    • BettieRose dit :

      Ah je suis contente que tu penses pareil 🙂
      Bah j’ai pleuré toutes les larmes de Grisha qu’il me restait aha. Mais je sais pas, j’ai trouvé que c’était une fin juste même si ce n’est pas forcément celle dont on rêve. Je me tâte à les relire en anglais. Faudrait pas qu’il y une intégrale à pas cher ahah

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