[Chronique] Simon Thorn et le nid de serpent d’Aimee Carter, le second tome palpitant de mon middle-grade adoré

Couverture Simon Thorn et le nid de serpents

Publié aux éditions Michel Lafon – Avril 2018 – 298 pages
Traduction Cyril Laumonier

Illustration de couverture : David Gilson
Merci à Michel Lafon pour cette lecture.

Simon Thorn et le nid de serpents – Tome 2 – Âge 8-12 ans

 Simon Thorn sait depuis peu qu’il n’est pas un garçon comme les autres : il a le don de se transformer en animal. Alors qu’il s’habitue à sa nouvelle vie dans le Repaire, l’école pour les Animalgames, il reçoit des nouvelles inespérées de sa mère, enlevée par son terrifiant grand-père, le roi des oiseaux. Ce dernier cherche à reconstituer une arme si puissante qu’elle lui permettrait de régner sur tous les royaumes animaux. Guidé par l’indice laissé par sa mère sur une carte postale, Simon et ses amis se lancent dans un périlleux voyage qui les mènera au cœur du danger.

Révélez-vous !

Oui, adoré. Oui j’aime Simon et sa troupe, sa douceur et sa force, sa jeunesse et son impulsivité, sa compassion et sa dévotion, son courage et son envie de faire le bien. Je vous avais parlé du premier tome il y a quelques mois, indiquant clairement que c’était un roman middle-grade à découvrir ou faire découvrir. À bientôt 36 ans, je suis loin d’être la cible de ce roman, pourtant, ça marche. Pas un seul moment je ne me dis que c’est « immature ». Non parce que tout, du niveau de maturité des personnages, à la crédibilité du récit en passant par les conversations est parfaitement en adéquation avec l’âge des protagonistes et du lectorat. Résultat, nous plongeons dans une intrigue cohérente et fascinante, et ce, même si ce tome connait quelques lenteurs supplémentaires, mais pertinentes.

/!\ ATTENTION : TOME 2 – CHRONIQUE CONTENANT SPOILERS SUR LE TOME 1 /!\

Lorsque nous avions quitté Simon à la fin du tome 1, nous ne pouvions que constater une situation tendue pour le jeune garçon. Au cours de sa première aventure, Simon avait découvert tout un monde qu’il ne soupçonnait pas d’exister alors qu’il en faisait partie. De fil en en aiguille, il a commencé à prendre ses marques au seul endroit où il pouvait réellement être en sécurité : le REPAIRE. Mais entre l’animosité de son frère jumeau à son égard, la mort tragique de son oncle Darryl, l’enlèvement de sa mère par Orion, la trahison de Winter… Simon est un peu perdu. Il sait qu’il peut compte sur Jam et Ariana, ses amis, mais il ne veut pas les impliquer dans des histoires plus dangereuses que tout. Et puis, il a un secret, notre Simon. Un de ceux qui peuvent renverser tout votre monde, de ceux qu’on ne peut pas confier tellement il est énorme. Pourra-t-il cacher ce secret face à l’adversité de la Nuée ? En route pour un territoire inconnu, pourra-t-il rester « lui-même » en toutes circonstances ? Toujours est-il que Simon, porté par son instinct ou par le manque douloureux de sa mère, qu’il n’a presque jamais vue, va réagir au quart de tour quand il découvrira un indice laissé à son attention… La chasse commence. Mais d’ailleurs, qui sera traqué et qui sera traqueur ?

Dans ce deuxième tome, notre garçon va sans cesse être amené à faire des choix, prendre de difficiles décisions et constamment mesurer la portée de ses actions. Car, comme dans tout conflit, rien n’est ni tout noir, ni tout blanc. Et quand on est si jeune, la nuance n’est pas forcément évidente. Bien entendu, il a été établi qu’Orion, le démoniaque grand-père de Simon et Nolan, veut s’emparer de chacun des morceaux du sceptre afin de le reconstituer et détenir le pouvoir sur l’ensemble du royaume animalgame. Ce qui aurait, évidemment, des conséquences plus que désastreuses. Chassée de son rôle d’Alpha par son propre fils Malcom, Céleste ne va pas non plus rester les bras croisés. Entre pièges, mensonges, paraitre, manipulation et obstacles, Simon doit à tout prix comprendre qui il est, ce que représentent les autres personnes, mais surtout… à qui faire réellement confiance ? Qui est de son côté et qui est l’adversaire ? Quel pire ennemi entre Orion et Céleste ? Comment sauver sa mère et préserver son frère ? Plus que tout, Simon craint de perdre quelqu’un lors de ses recherches, et le souvenir de Darryl est encore trop frais dans son esprit.

Nous retrouvons à nouveau une sublime notion d’amitié et de solidarité qui s’affranchit des erreurs de jugements ou des manipulations vouées à l’échec. Jam, le jeune Dauphin, fils du capitaine de sa section, prend confiance en lui et son intelligence le précède. Gentil, attachant, il est pour Simon un ami très présent et Simon voudra pourtant tout faire pour lui épargner des situations difficiles. Seulement, Jam a plus d’un atout dans ses poches et un sens de l’orientation incroyable. Pratique quand le road trip est semé d’embuches et qu’il faut dévier. Ariana, notre jeune veuve noire sera toujours un atout de taille, les avantages de sa forme animale étant quasiment sans fin. Posée et rusée, elle sait réagir très rapidement aux situations les plus dangereuses et obtient généralement ce qu’elle veut. Autant dire que le trio est efficace. Mais les adultes du Royaume aussi. Winter se joindra à eux et pendant tout le récit, Simon luttera entre le fait de lui faire confiance ou se méfier. Il aura bien du mal à passer au-dessus de ce que son amie a fait dans le passé. Pourtant, il n’est pas vraiment rancunier.

Au cours de l’histoire qui, grossièrement, consiste à se rendre d’un point A à un point B, en déjouant l’ennemi et se méfiant des supposés allés, ils vont devoir rester soudés et discrets. Pas simple quand la Nuée vous suit à la trace et qu’il semblerait que Celeste flaire aussi votre piste. Les rencontres sont nombreuses, et à chacune les amis doivent décider de faire confiance ou non. Comme dans les romans jeunes adolescents « classiques », les adultes prennent leurs décisions en pensant être plus légitimes, selon l’expérience de vie et le recul. C’est quelque chose que Simon aura du mal à accepter sans rien dire et il tentera à plus d’une reprise d’en faire qu’à sa tête. Ce n’est pas pour autant un défaut de maturité, bien qu’à son âge il en aurait bien le droit, mais plus une impulsivité émotionnelle et affective. Simon est tellement en manque de sa mère qu’il est prêt à tout pour la retrouver et la ramener chez eux, au REPAIRE, avec Nolan, ce frère qu’il ne connait pas encore vraiment. Le rôle de Malcolm ne sera pas toujours évident à déterminer, Simon ayant du mal à s’investir dans leur relation, en raison du traumatisme causé par le décès de Darryl. Plus que tout, nous comprenons que le courageux héritier du Règne animal (au même titre que son jumeau) n’a qu’une peur terrible : perdre ceux qu’il aime, amis et famille. Car plus jamais il ne veut se sentir abandonner.

La relation entre les jeunes gens est touchante, pas toujours évidente, surtout à une période où tout commence à changer dans le corps et l’esprit. L’ambiance de l’école est assez classique avec son harcèlement et ses coups bas, ses alliances et ses frictions. Toutefois, l’organisation animale semble préserver un peu de paix et de sérénité entre les murs de ce lieu mystérieux, enterré sous Central Park. Plus important encore, le message véhiculé par ces différents échanges, incite à s’affirmer, s’assumer et se révélez. Plus de honte pour Winter d’être un mocassin d’eau ni pour Simon de pouvoir être qui il veut. Bien que pour l’instant son secret soit protégé. Petit bonus : la rencontre épicée avec les ratons laveurs et le geste de Simon. Parmi toutes les personnes croisées, certaines vont s’avérer touchantes et on ne peut que souhaiter les revoir prochainement. D’ailleurs, je peux conclure ici en vous disant que j’ai passé un agréable moment, en dépit de certaines longueurs (justifiables, il faut bien le temps de repos, d’errance, de recherche, de réflexion), et que les messages d’acceptation et de tolérance sont toujours aussi puissants. Une aventure drôlement sympathique avec un joli mélange humain et animal de différents Royaumes. Quant à la mère de Simon, avouons que visiblement elle fait de son mieux.

Grandir c’est accepter les difficultés de la vie. Simon s’est retrouvé projeté brusquement dans un univers qui n’était pas le sien. Mais le courage du jeune homme l’entrainera dans des aventures particulièrement enrichissantes et formatrices. L’expérience dépasse la théorie, et rien ne vaut l’amour porté à sa famille et ses amis. Un message de paix, de tolérance et de solidarité drôlement bien mené à travers le spectre des animaux et de leurs règnes. Un tome 2 plutôt à la hauteur !

Si vous avez aimé le premier tome, vous apprécierez le second. Certes, on pourrait craindre de perdre la magie de la découverte d’un univers. Mais il semble que l’autrice a tous les atouts en main et les distribue doucement, mais sûrement. Le monde Animalgame est encore très vaste et l’on se doute que les adolescents sont loin d’être au bout de leurs surprises. Après le territoire des reptiles, des frayeurs avec les serpents, qu’est ce que Simon devra affronter ? Mystère. Enfin pas tant que cela si vous lisez ce tome 2. Réussi !


Pour retrouver mon avis sur le tome 1 :

 

5 réflexions sur “[Chronique] Simon Thorn et le nid de serpent d’Aimee Carter, le second tome palpitant de mon middle-grade adoré

  1. Vampilou fait son Cinéma dit :

    Comme toi ma belle, je suis très loin d’être le public cible, pourtant, en seulement 2 tomes, je peux dire que j’ai beaucoup d’amour pour cette série, j’aime tellement Simon et ses amis !

    J’aime

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