[Chronique] You kill me boy – Tome 1 de Tina Ayme, le roman ultra-addictif au goût de déjà-vu…

Publié aux éditions Hugo New Romance – Avril 2018 – 524 pages
Merci à Hugo New Romance par cette lecture

L’amour a-t-il une limite ?
Lexie est une jeune lycéenne brisée. Elle a perdu son meilleur ami et unique amour dans un accident de voiture alors qu’elle conduisait. Après qu’elle ait tenté de noyer sa culpabilité dans les soirées et les drogues, son père lui impose un ultimatum.

Entre un internement en maison de repos et un séjour chez sa grand-mère, Lexie choisit la seconde option et retourne à Mary Island, sur les traces de sa mère décédée. Mais alors qu’elle commence à remonter la pente, le destin décide de la mettre sur le chemin d’Austin. Jeune homme sombre, arrogant, caractériel et bien trop attirant pour que Lexie ne tombe pas dans ses filets.

Les étincelles créées par leurs deux caractères incandescents allumeront un brasier qu’il leur sera bien difficile d’arrêter. À trop vouloir pousser Lexie à bout, Austin pourrait bien se brûler les ailes. Entre amour passionnel et déchirement, Lexie et Austin découvriront les élans et les douleurs d’un amour sans limite.

Je crois que c’est la première fois que je dois écrire une chronique au sujet d’un livre qui me pose problème. D’ailleurs je commencerai justement par ce qui m’a profondément dérangée, énervée, et je continuerai comme une chronique ordinaire. Car, si cette lecture m’a totalement donné envie de m’arracher les cheveux, voire les pages du livre, je l’ai aussi beaucoup apprécié et ça aussi, je vais pouvoir vous expliquer pourquoi. Disons que, si je m’attendais bien au schéma New Adult classique (et j’assume ce genre de schémas, bien souvent addictif), ainsi qu’à un jeu du chat et de la souris en bonne et due forme, je ne m’attendais pas à lire une telle copie d’une autre œuvre. Copie, réécriture, forte inspiration ? Je ne sais pas, mais quand tout un tas d’éléments s’accumule, nous comprenons qu’il ne s’agit pas d’une simple coïncidence. Je tiens à préciser qu’en aucun cas je ne jugerai l’auteure, je ne la connais pas, c’est le premier roman d’elle que je lis, mais je ne pouvais absolument pas vous parler de ma lecture sans partager le défaut majeur que j’ai pu relever.

Quand un roman semble aller au-delà de l’inspiration…

Bien, je prends une grande inspiration (justement) et je dis ce que je pense, le plus doucement possible. Déjà, oui, j’ai aimé ma lecture et souvenez-vous bien de cela en lisant ce qui suit puisque je vais être assez dure. Et encore une fois, je n’accuse pas l’auteure de quelque chose de mal. Dans toutes les formes d’art, l’inspiration, même parfois involontaire, transparait dans la création. Ainsi, il n’y a pas de mal à croiser des clins d’œil, des références ou des citations. Là où c’est plus dérangeant, c’est quand cela va bien au-delà et qu’on se demande sérieusement s’il n’y a pas eu pompage d’œuvre. Bien entendu, ce n’est pas strictement identique ! Mais, et sans parler du fameux schéma classique du bad boy-ne sort avec personne-mais tombe amoureux fou de la nouvelle- a mille secrets-mais elle aussi (schéma que j’aime, bah oui, personne n’est parfait), énormément d’éléments de ce roman sont similaires à ceux qu’on retrouve dans After. Alors, ici, je ne juge que le tome 1 donc je ne sais pas si après cela change… mais franchement dans ce tome 1 c’est exaspérant de voir autant de similitudes. À croire que le jeu était de reprendre le squelette d’une histoire et de broder autre chose autour. D’ailleurs, ce roman est bien écrit, fluide et addictif, tout comme After (du moins en version originale), nous nous attachons facilement aux personnages, même s’ils sont têtes à claques (j’aime les têtes à claques). Je ne souhaite pas vous dresser la liste de ces fameuses similitudes parce que je ne fais pas le procès du roman dont je lirai de toute façon la suite (parce que oui je veux savoir), mais voici quand même un exemple flagrant avec une citation et la mise en contexte :

After c’est l’histoire d’Hardin et Tessa. You kill me boy celle d’Austin et Lexie. Pour situer, Hardin et Austin sont très similaires sur la description physique, se mettent en colère en un clin d’œil, aiment de tout leur cœur quand c’est le cas, et font le même genre de conneries, ont sauté tout ce qui bouge dans le passé et juré « je ne sors avec personne » avant de tomber dans les bras, et dans le lit de la jeune fille qui veut juste étudier et qu’on lui foute la paix. Beaucoup de ruptures/disputes et j’en passe, mais l’héroïne, dans les deux cas, a un ami masculin, généralement pas supporté par le petit copain, et qui sait les faire réfléchir. Voici :

 » Il ne t’aime peut-être pas comme tu le souhaiterais. Mais ça ne veut pas dire qu’il ne le fait pas de toutes ses forces. » (Travis, ami de Lexie, au sujet d’Austin).

« Ce n’est pas parce qu’il ne peut pas t’aimer comme tu le voudrais qu’il ne t’aime pas de toute sa personne. » (Landon, ami de Tessa, au sujet d’Hardin). Citation très connue de ce roman.

Voilà, ce que je veux dire à ce stade : ce roman, je l’ai adoré. MAIS je ne sais pas pourquoi. Est-ce vraiment pour l’œuvre en elle-même ou parce que cette dernière m’a rappelé mon amour pour la saga After ? Et puis surtout, pourquoi avoir repris autant d’éléments ? Très honnêtement, la plume de l’auteure est suffisamment qualitative pour ne pas avoir à aller chercher autant d’inspirations dans un livre à succès.


Passons à la chronique classique, qui bien entendu, vu que j’ai déjà expliqué plein de trucs va être plus courte, je pense.

Quand nous rencontrons Lexie, nous comprenons qu’elle est en train de se détruire, à coups de soirées alcoolisées. Enfance compliquée, traumatisme, et perte de son meilleur ami, Lexie ne se retrouve plus. Son père, éminent chirurgien, ne sait comment l’aider et sous la pression de sa compagne, va prendre la décision d’exiler la jeune femme. Elle ne semble pas mécontente d’aller vivre chez sa grand-mère maternelle sur Mary Islands. Là-bas, elle va donc aller dans un nouveau lycée et bien entendu rencontrer de nouveaux camarades. Bim, le premier sera Austin, THE mec mystérieux du lycée qui ne va alors plus la lâcher. Lexie a un sale caractère et visiblement, Austin aime qu’on lui résiste. Mais Lexie va aussi rencontrer d’autres personnages, dont celle qui deviendra sa plus proche amie, Zara. La petite bande autour sera sympathique, mais tous dans le cliché adolescent américain des livres young adult.You kill me boy - Austin Reed

Niveau personnages, je ne peux pas vraiment dire m’être attachée à Austin et Lexie. Ni l’un ni l’autre n’ont pu réellement me convaincre et me toucher. En revanche, nous comprenons bien que chacun a ses souvenirs, ses secrets. Et concernant Austin, quel secret ! (Là, rien ne ressemble à After). Honnêtement, les très nombreux aller-retour sont venus détruire toute possibilité d’intrigue puisque chaque déclaration d’amour cédait la place à un clash violent. Et quand Lexie ne s’engueulait pas avec Austin, elle choisissait alors de se clasher avec sa grand-mère et toujours dans la démesure, nous propose des crises d’hystérie faisant trembler tous ses proches. Vous l’aurez vite compris : Austin est excessif avec ses colères impressionnantes et mauvaises, Lexie se braque sans cesse et réagit au quart de tour en offrant le spectacle hystérique digne de… bah je ne sais pas en fait. En revanche, les personnages secondaires peuvent se révéler intéressants et j’ai beaucoup aimé Joshua (le grand frère d’Austin) et sa copine Taylor, ainsi que Zara, l’amie rationnelle même dans ses propres galères. Travis est aussi un ami sympathique même s’il lui faut se méfier en permanence des poings d’Austin. J’ai aussi aimé la belle-mère de Lexie, Lauren, qui, si elle a ses habitudes et ses manies, ne souhaite que rendre heureuse la jeune fille qui n’est pas sienne. Mamina enfin, la grand-mère de Lexie, mais aussi Charlie son oncle, sont des personnages attachants et intelligents. En gros, dommage que les principaux intéressés ne soient pas les plus attachants.

Comme je le disais, l’intrigue est quasi inexistante en raison de bien trop de clash, ruptures, scandales et secrets dévoilés au grand jour. Finalement, j’ai eu l’impression que la seule finalité de ce premier tome était de découvrir le secret d’Austin et sa prise de conscience, sa maturité. Je ne sais pas ce qu’il en est aux USA des autorisations parentales pour le tatouage, mais Austin en est couvert et proclame avoir commencé à 14 ans, principalement parce qu’ils sont cools, et Lexie est également tatouée et si on refait son historique, elle pourrait bien avoir commencé aussi avant 18 ans. Bref, ce n’est qu’un détail, honnêtement. Le passé de chacun va nous être exposé, plus celui de Lexie que celui d’Austin puisque la narration se fait majoritairement du point de vue de la jeune femme. Ce qui m’a dérangé fut d’avoir des chapitres du point de vue d’Austin, mais si peu nombreux qu’on ne ressent que frustration à ne pas en avoir plus. À ce stade, autant ne mettre que la narration du point de vue de Lexie. Si le jeu du chat et de la souris est répétitif, reconnaissons au moins que celui-ci pimentera l’histoire et qu’au moins, l’autrice n’est pas allée à la facilité. Reste à voir si, dans le prochain tome, Lexie et Austin parviennent à ne pas se déchirer complètement. Car, ce qu’on peut reconnaitre à chacun, c’est qu’ils savent faire mal, très mal. Et vous devinerez donc que la fin de ce premier tome a un goût de cœur brisé et d’histoire à reconstruire. Et je ne spoile rien ici, c’est à nouveau le schéma classique, sinon aurais-je envie de lire la suite ? Certainement pas. Alors que là, oui, en dépit des TRÈS NOMBREUX défauts que j’ai cités et d’autres que je n’ai pas eu la force de relever, j’ai envie de connaitre la suite. J’ai envie de voir comment va se passer la vie de nos deux amoureux maudits. Concluons que la seule réelle surprise de ce tome est le secret d’Austin (même si j’en avais deviné la majeure partie).

Un style très addictif, un book boyfriend, aux premiers abords, très séduisant, mais une intrigue desservie par trop de schémas répétitifs et surtout trop d’éléments repris de la saga After. Ces nombreuses similitudes m’ont profondément agacée, mais je n’ai pas pour autant eu envie d’abandonner ma lecture, car je voulais absolument comprendre Austin, voir Lexie grandir, les secouer et finalement les voir s’aimer. Bon, bah rendez-vous au tome 2.

J’ai eu beaucoup de mal à poser une note sur ce roman. Une appréciation globale serait donc ce que j’ai écrit dans mon en bref, car si ce livre n’avait pas autant de grossières similitudes avec After, il aurait pu gagner en personnalité et en donner alors plus à ses personnages. J’attends maintenant de voir comment tout cela évolue dans le second tome, en espérant y trouver des jeunes plus matures et plus impliqués dans leurs relations. 

 

29 réflexions sur “[Chronique] You kill me boy – Tome 1 de Tina Ayme, le roman ultra-addictif au goût de déjà-vu…

  1. Erika dit :

    Aïe… Le coup des deux citations que tu as mises, j’avoue que c’était violent oo Comme tu dis, il ne faut pas accuser l’auteure. Après tout, elle n’a peut-être pas réalisé qu’elle s’était trop inspirée d’After (sans le savoir, j’ai mis de ‘Ari et Dante’ dans ‘Sous le même ciel’, apparement, alors bon… xD) mais pour toi qui en plus es fan d’After, ça a effectivement dû être délicat.
    J’espère que la suite effacera ce sentiment mitigé !

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    • BettieRose dit :

      Oui, voilà je ne veux pas accuser de quoique ce soit, inconsciemment on fait plein de choses… Je sais que beaucoup de gens ont comparé le livre à After, et sans doute est-ce parce que je connais bien la saga ^^

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  2. Vampilou fait son Cinéma dit :

    Pour tout te dire, celui-ci ne m’attire pas spécialement, le résumé ne m’a pas particulièrement plu et le seul élément qui me plaît, c’est le beau gosse de la couverture !

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  3. Tania dit :

    Pareil que toi j’ai trouvé à ce roman ce je ne sais quoi de très addictif, mais les personnages étaient si clichés et creux que ca en devenait insupportable. Sans oublier l’intrigue quasi inexistante complètement reléguée au second plan… Le coup des citations j’avoue ca fait mal haha. Après tu as raison, on ne connait pas l’auteur et on ne peut savoir si c’était délibéré ou non !

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    • BettieRose dit :

      Nos avis se rejoignent donc. J’aurais aimé succomber à Austin mais y a un truc qui retient et met de la distance. Pareil pour Lexie, je ne me suis pas mise à sa place, j’ai eu vraiment le rôle de spectateur. J’ai reçu la saison 2, on va bien voir. En espérant que cette fois l’intrigue soit présente.

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  4. Delphine dit :

    Personnellement je ne suis pas d’accord avec toi, des similitudes certes (âges, mec qui saute tout ce qui bouge..), mais le fond et l’intrigue sont bien différents de la sage After. De même, je trouve les protagonistes beaucoup plus creusés que dans After. Un régal pour moi, bien-sûr les codes de la new romance sont souvent les mêmes, mais est ce que ce ne sont pas ces fameuses lignes de conduite qui nous font les apprécier tant?

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  5. JabberTheBlogger dit :

    J’ai lu l’article de le blog de catal0gue qui renvoyait vers le tien et le plagiat est quelque chose que je ne pensais pas pensable en tant qu’auteur (oui je vis sûrement dans un monde de bisounours), mais ça fait peur !

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    • BettieRose dit :

      Je vivais aussi dans le fameux monde des Bisounours respectueux. La chute est rude depuis les nuages et les arc-en ciel.
      Plus sérieusement, si avec mon article j’ai émis un doute, parlé d’inspiration potentielle et coïncidence super éventuelle, nous savons désormais qu’il n’en est rien. Et même si la réponse « officielle » n’a pas été donnée clairement… on a des preuves flagrantes. Cela fait peur, en effet.

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      • JabberTheBlogger dit :

        Ce qui me choque c’est que (même si je ne la connaissais même pas avant l’article) j’ai l’impression qu’elle prend quand même les lecteurs pour de bons gros jambons ! Sérieusement, plagier du Levy ou n’oublie jamais, un film ultra connu… comme si personne n’allait s’en rendre compte !
        Mais ce qui me gêne le plus c’est son plagiat de quelqu’un d’inconnu… parce que Levy, n’oublie jamais, Anna Gavalda ou autre, c’est naze, mais on le sait c’est flagrant. La personne inconnu, sans ce « pointage » du doigt, n’aurait jamais eu les lauriers de son travail… car elle est inconnue ! Honteux.

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        • BettieRose dit :

          Je suis bien d’accord avec toi. Et si elle vole des anonymes, qui nous dit qu’il n’y aurait pas encore plus de plagiat ? Je déteste juger les gens, mais avec la réaction qu’elle a eu et son refus de communiquer, elle ne m’apparait clairement pas honnête. Refuser le conflit, ok. Faire son mea culpa, ça prend juste quelque secondes. C’est, comme tu le dis, honteux.

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  6. lily dit :

    pas lu mais c’est pas du tout mon genre de livres je ne suis pas très romance et encore moins romance érotique je ne peux pas! Et je n’aime pas les clichés! Mais là pour ces livres c’est même pas une forte inspiration c’est carrément du plagiat où une blogueuse a mis toutes les phrases copiés-collés d’autres livres dont « l’autrice » a plagié même marc levy ainsi qu’un poète etc et c’est pas son 1er plagiat, elle a déjà plagié sur wattpadd, tumblr d’anonymes etc pour moi ce n’est même pas « une auteure » car un ou une auteur(e) son travail c’est mettre ses propres mots en écrivant et en choisissant ses mots et là c’est même pas juste une inspiration c’est du plagiat copier-coller d’autres auteurs, ça aurait pu passer s’il avait simplement cité des phrases d’autres auteurs en les nommant et citant les sources, la citation est légale mais le plagiat est illégal! Même quand tu plagies à l’école, lycée, fac, ils ont des logiciels pour repérer si tu as plagié sur le net et il y a des sanctions au plagiat! J’ai juste l’impression que cette fille se fout du plagiat et de copier les autres auteurs tant qu’elle se fait de l’argent et comme elle sait que les romances érotiques se vendent bien

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