[Chronique] Simon Thorn et le sceptre du roi animal de Aimée Carter, un middle-grade parfait pour ce mercredi jeunes adolescents !

Publié aux éditions Michel Lafon – 11 janvier 2018 – 331 pages
Traduction Cyril Laumonier
Illustration de couverture : David Gilson
Merci à Michel Lafon pour cette lecture.

Simon Thorn a le pouvoir de parler aux animaux. À douze ans, il découvre le secret de ses origines : il est un Animalgame, un être capable de se transformer en animal. Et sa première métamorphose pourrait bien décider du destin de tout un peuple, car il l’ignore mais il est l’héritier du roi des aigles et de la reine des loups… en guerre depuis toujours.

TRANSFORMEZ-VOUS


Middle Grade ou Young Adult, de quoi parle-t-on ?

Petite précision : quand on parle de MG ou middle grade, on fait référence à des livres destinés à un public en moyenne de 8 à 12-13 ans. Le young adult ou YA lui s’adresse à des jeunes à partir de 13-14 ans. Bien entendu, quand nous sommes des adultes, nous avons tout à fait le droit de nous plonger dans du MG ou du YA. Vous en avez la preuve sur les blogs tous les jours, et rien que chez moi, vous avez pu voir des livres pour les touts petits. Parce qu’il n’y a pas d’âge pour aimer lire et qu’à chaque âge ses propositions diverses et variées. Retenons aussi que la maturité du jeune lecteur ainsi que son niveau de lecture peuvent avoir un impact sur le choix des lectures. Ne restez pas bloqués par l’âge indiqué (bon si vous prenez du plus mature, assurez-vous quand même que le contenu est adapté). Sachez que de manière générale, dans le middle grade, l’âge des protagonistes se situe entre 10 et 13 ans (pour que le lecteur puisse s’identifier) et pour le YA on est alors entre 14 et 18 ans, toujours en moyenne.

Et en français ou dans les commerces francophones, ça donne quoi ton histoire de YA vs MG ?

Vu que je vais chroniquer un ouvrage de chez Michel Lafon, j’ai décidé de prendre cette maison d’édition en exemple. Ainsi, chez Lafon vous trouverez une catégorie Jeunesse 9-12 ans puis une autre destinée aux 12 ans et plus. En librairie ou rayon librairie d’espaces culturels, vous verrez généralement la différence entre ces catégories, marquée par des panneaux indicateurs, mais les couvertures peuvent aussi être révélatrices du public visé. En cas de doute, demandez à votre libraire.

À noter que chez Pocket Jeunesse, un classement par âge plutôt précis a été mis au point : 3-6 ans, 6-9 ans, 9-12ans, 13 et +, 15 et +. Donc en gros, le YA débute dès la collection 13 et+, mais les sujets de la collection 15+ seront beaucoup plus profonds, matures. Chez Robert Laffont, la Collection R correspond à du YA alors que la collection R Jeunesse fait référence à du MG.

Maintenant que ces généralités sont dites, passons à notre sujet du sujet : Simon Thorn et le sceptre du Roi Animal.


La première chose que l’on remarque avec ce roman, c’est la beauté de la couverture que j’ai trouvé parfaitement illustrée et qui permet de se lancer dans le roman avec une attente qui sera bien comblée. L’objet livre en lui-même est très beau avec son vernis sélectif et ses couleurs attirantes, de même l’expérience de lecture se révèle bien agréable avec un papier doux et qualitatif. Ce n’est pas écrit trop gros, juste ce qu’il faut. Nous faisons d’entrée de jeu la connaissance de Simon et de ses particularités, puisque c’est son histoire que le narrateur va nous conter. C’est la rentrée au collège et Simon, 13 ans, n’a aucune envie de s’y rendre. Petit et « bizarre » selon les autres, il est harcelé et maltraité par la brute du collège et il n’en peut plus. Simon vit avec son oncle Darryl, car sa mère voyage à travers le monde en permanence. Il aimerait tant la voir plus souvent… Alors qu’il n’a pas le moral, nous comprenons de suite que Simon parle aux animaux. Ainsi nous le voyons entamer une discussion avec les pigeons, mais aussi avec un ami bien particulier. Bien entendu, Simon n’en a parlé à personne, car qui voudrait croire qu’il puisse tenir une conversation avec n’importe quel animal ? Et on parle bien de conversations donc d’échange de paroles, Simon peut s’adresser à ses amis du règne animal tout comme eux peuvent être compris de lui. Pratique pour les pigeons toujours affamés.

Pas le choix, Simon doit se rendre à l’école et tout ne se passera pas comme prévu. Il est informé d’un danger imminent, mais n’y comprend pas grand-chose. Et puis Darryl est sur son dos en permanence et ne le laissera pas s’approcher des animaux. Et si son oncle savait quelque chose ? Quand tout va déraper, Simon se rend compte qu’il n’est pas au courant de tout. Et de rencontre en rencontre, il va alors prendre conscience de ce qu’il est et vivre alors une folle aventure auprès de ses amis… eux aussi particuliers. Nous voici plongés dans un monde fascinant, celui du règne animal-humain ou Animalgames. Mais Simon, encore si inexpérimenté, va devoir comprendre qui sont ses ennemis, ses alliés, ses amis. Et vu les découvertes qu’il va faire, ce ne sera pas si simple. Et il va aussi se confronter à la notion de famille, de confiance, de trahison, de pouvoir. Quant au danger, nous l’avons bien compris, il sera partout.

L’univers créé ici est parfaitement immersif et crédible, nous fonçons dans ce monde sous-terrain new-yorkais avec l’envie d’en savoir toujours plus. De nombreuses espèces animales croiseront le chemin du lecteur et les alliances que va former le jeune Simon seront intéressantes, apportant un dynamisme propre à leurs capacités animales. Nous explorons ainsi le monde animal en le contrebalançant avec la nature humaine et l’ensemble se fond à merveille. Les décors sont fascinants, nous avons envie, nous aussi de découvrir ce tout nouveau monde pour Simon. La seule chose que Simon veuille, c’est retrouver sa mère. Mais elle est une pièce importante d’une partie d’échecs jouée depuis fort longtemps et le plus gros défaut de Simon est de n’en faire qu’à sa tête. Têtu, impulsif, il n’écoute personne et met alors en danger les autres et lui-même. Espérons que ses échecs et pertes dans ce premier tome lui permettent d’évoluer par la suite. Le roman es rythmé, il y a beaucoup de retournements de situation et l’auteure prend un malin plaisir à nous perdre dans les clans, si bien que, comme Simon, nous ne savons pas bien à qui faire confiance. Comme dans de nombreuses aventures du genre, le pouvoir est au centre des préoccupations et l’image que lui donnera l’auteure est riche en enseignements. 

Les personnages secondaires sont très intéressants et plutôt travaillés, quelle que soit leur forme. Nous faisons d’abord connaissance avec le monde des pigeons et Félix, une souris fidèle et dévouée. Une fois le lecteur immergé dans le Repaire, il aura tout le temps de croiser de nombreux personnages, dont Nolan, très important dans l’intrigue. Mais l’aventure de Simon ne saurait être complète sans Arianna et Jam ainsi que Darryl et Malcolm. D’autres lui compliqueront un peu la tâche, mais il faut dire que ce monde est méticuleusement organisé et gouverné. J’ai beaucoup aimé la meute de Loups, entière et sentimentale, qui obéit avec loyauté, mais sait, finalement reconnaitre les erreurs commises. Moi qui n’aime pas vraiment les araignées, j’ai pu ici apprécier une veuve noire particulièrement maline, fouineuse, astucieuse. Quant au dauphin, on pourrait se demander à quoi il va nous servir dans cette histoire, mais sachez que l’auteure n’abandonne jamais son univers et que tout est travaillé à la perfection. Finalement, le Repaire est un peu le Poudlard des Animalgames en formation. Bien entendu, je ne compare pas les univers, ils n’ont rien à voir.

Ce premier tome est donc globalement très satisfaisant, et ce, même si Simon nous agace à n’en faire qu’à sa tête. Après tout, ce n’est qu’un enfant qui rêve d’avoir enfin l’attention d’une mère qu’il aime tant, mais qui ne cesse de disparaitre. N’oublions pas non plus qu’il est propulsé dans ce monde du jour au lendemain sans jamais en avoir entendu parler, contrairement à ses petits camarades. C’est donc toute une Histoire et toute une société codifiée qu’il devra apprendre. Nous apprécierons aussi les nombreuses notions de respect entre êtres différents qui sont inculquées par l’auteure de manière subtile, mais efficace. C’est donc un roman porteur de messages que vous pouvez offrir en toute confiance. Ou vous offrir, en tout cas, moi, je compte bien retrouver Simon dans d’autres aventures et promis, je regarderai les araignées d’une autre façon désormais. Enfin j’essaierai.

Simon et le sceptre du roi animal est un excellent roman d’aventures pour les jeunes, qui nous plonge au cœur d’un univers inédit, composé des différentes branches du règne animal. Entre rivalités et guerres ancestrales, Simon aura beaucoup de choses à apprendre, mais ne perdra jamais son objectif de vue. Si l’on peut lui reprocher ses errances et ses « caprices », il reste un chouette jeune homme qui s’adapte très rapidement à son nouveau monde et ses règles si particulières. Un excellent moment en perspective !

Vous l’avez lu, j’ai passé un très chouette moment de lecture. Ce roman se dévore rapidement et les temps morts en sont totalement absents. Nous apprenons, dans ce tome, beaucoup de choses et nous ne pouvons qu’avoir hâte de lire la suite, pour comprendre comment Simon va mettre les choses en places et quelles seront ses interactions avec Nolan. Resteront aussi d’autres mystères à dépoussiérer, et il se pourrait bien que notre jeune héros aime fouiner. Quant à ses nouveaux amis, nul doute qu’ils lui resteront fidèles en des temps annoncés comme difficiles. Car le danger aveugle rôde plus que jamais ! Super histoire que je suis ravie d’avoir lue, je me suis évadée !

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16 réflexions sur “[Chronique] Simon Thorn et le sceptre du roi animal de Aimée Carter, un middle-grade parfait pour ce mercredi jeunes adolescents !

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