[Chronique] What light de Jay Asher (pour prolonger Noël et à lire avec un mocha à la menthe)

Publié aux éditions Michel Lafon – Octobre 2017 -284 pages
Traduction Anna Souillac
Merci aux éditions Michel Lafon pour cette lecture

Un premier amour inattendu.
Le poison de la rumeur.
Le récit d’une seconde chance.

« Une magnifique histoire d’amour et de pardon » –Stephen Chbosky, auteur du best-seller Le monde de Charlie

Pour un savoir un peu plus
V
oici un résumé trouvé sur Booknode /!\ peut spoiler un peu plus l’histoire, personnellement je ai lu uniquement le premier résumé. /!\

La famille de Sierra gère une ferme de sapin de Noël dans l’Oregon. C’est un cadre plutôt bucolique pour une fille qui grandit ici. Sauf que chaque année ils rejoignent leur seconde maison en Californie pour vendre leurs lots de sapin de Noël pour la saison. Ainsi, Sierra vit deux vies: sa vie dans l’Oregon et sa vie à Noël. En laisser une, entraîne toujours un manque.
Jusqu’à ce Noël particulier, quand Sierra rencontre Caleb, et une vie en éclipse une autre.
Caleb n’a pas la réputation d’être un garçon parfait: il y a quelques années de ça, il a commis une énorme erreur et a payé pour cela depuis. Mais Sierra voit au-delà du passé de Caleb et devient déterminée à l’aider à trouver le pardon et, peut-être, la rédemption. Les désapprobations, les fausses idées et les soupçons tourbillonnent autour d’eux, Caleb et Sierra découvrent alors la seule chose qui transcende tout le reste: le véritable amour.

Ce roman m’a de suite attirée par sa couverture, que je trouve sublime. Puis, j’y ai lu le nom de Jay Asher. Et là, je me suis dit : oh, mais pourquoi pas ! Non, je n’ai pas le précédent roman si connu désormais, 13 Reasons Why, mais j’ai visionné la série (ma seule de 2017, d’ailleurs). Et je dois le dire, cette histoire m’a bouleversée. On aime ou pas, là n’est même pas la question. Mais je me demandais alors ce que notre auteur allait pouvoir faire après un premier roman aussi fort. Rappelons-le, les thèmes du harcèlement, des violences familiales, sexuelles, quotidiennes, l’identité sexuelle et le suicide (entre autres) ne pouvaient pas nous laisser indifférents. Quelle ne fut pas ma surprise donc, de voir que désormais, on allait nous raconter une histoire d’amour. J’ai alors ouvert le livre et découvert que pour lui, les thèmes du pardon et de l’espoir sont au centre des échanges qu’il a avec les jeunes. Cela tombait bien, c’était tout à fait ce que je voulais lire en ce premier jour de l’année 2018. L’auteur confesse, il lui aura fallu près de 10 ans, depuis l’idée initiale de ce roman, jusqu’au livre que nous tenons en mains :

« Quand j’ai relu mes notes d’un peu plus près, j’ai enfin vu le potentiel de What Light. Cela m’a permis de revisiter les mêmes problématiques ((NDLR : 13 Reasons Why) avec un regard différent : aimer plutôt que blesser ; surmonter au lieu de succomber ; se pardonner au lieu de culpabiliser.
J’ai écrit ce livre pour vous, qui avez connu des jours noirs mais vous êtes accrochés pour améliorer les choses. Et je l’ai écrit pour vous, qui avez eu des jours heureux mais qui avez aussi été confrontés à la tristesse et à des décisions difficiles. »

Mon titre l’indique, ce roman est idéal pour prolonger un peu l’ambiance des fêtes de Noël, puisque c’est tout au long du mois de décembre que va se dérouler l’histoire. Toutefois, ne vous privez surtout pas de le lire à un autre moment de l’année, c’est une si jolie histoire et toute en douceur qu’elle met du baume au cœur. Et puis, nous sommes certes dans l’effervescence des fêtes de fin d’année, mais en Californie. Pour la neige, ce ne sera pas le lieu idéal. Sierra vit toute l’année dans l’Oregon avec ses parents qui gèrent une entreprise familiale de sapins. Chaque année, l’histoire se répète : la fin du mois de novembre, et ce jusqu’à Noël, ils vont habiter dans leur caravane Airstream en Californie (dans une petite ville), afin d’ouvrir leur parc à sapins et de vendre leur dur labeur de l’année. Sierra n’a pas de soucis avec ce fonctionnement et est même très heureuse d’aller en Californie chaque année. Bien sûr, c’est toujours un pincement au cœur pour elle de laisser ses amies de l’Oregon, mais elle a aussi une excellente amie en Californie et elle se réjouit de la retrouver. Cette année pourtant, Sierra sait que les choses seront probablement différentes pour l’entreprise familiale. Et quand elle rencontre Caleb, jeune homme du coin, elle est vite charmée, sans même s’en rendre compte. Seulement le jeune homme jouit d’une très mauvaise réputation. Sierra pourra-t-elle lui pardonner ce qu’il a fait ? Comprendre son erreur et l’aider à saisir une seconde chance ? Au travers de la quête de pardon, c’est l’amour qui sera au rendez-vous.

La rencontre entre Caleb et Sierra est une parenthèse enchantée. Le jeune homme discret, poli, ne laisse rien percevoir de ses émotions ou sentiments. La transaction se déroule comme avec n’importe quel client, mais Sierra est perturbée. Puis elle est amenée à le revoir, se demande pourquoi il achète tant de sapin, lui qui partage sa passion des mocha à la menthe poivrée (leur version : avec un sucre d’orge). Et les rumeurs ne vont pas mettre longtemps à venir aux oreilles de Sierra qui a dû mal à les associer au gentil et serviable jeune homme qu’elle connait. Peu à peu, ils vont passer du temps ensemble, elle va découvrir son monde, ses secrets, ses erreurs et ses conséquences. Plutôt que de fuir, elle sera profondément touchée par ce que son ami subit à cause d’une erreur. Bientôt inséparables, l’un et l’autre vont devoir travailler sur des notions importantes dans la vie pour avancer, tout comme pour, peut-être s’engager dans une histoire sentimentale. Car personne n’a jamais aussi bien compris Caleb que Sierra. Leur relation va se développer sous nos yeux, avec le compte à rebours, celui du retour de Sierra en Oregon. Mais si l’amour résistait à la distance ?

La notion de pardon et d’erreur est donc bien au cœur même de l’histoire. Sierra va déployer des efforts immenses pour faire connaitre aux autres, le Caleb qu’elle voit, elle. Il n’est en rien comme les rumeurs le prétendent. Il cherche par tous les moyens à racheter ses fautes est son combat est touchant. Il est torturé, porte beaucoup trop de culpabilité dans une histoire qui n’aurait pas dû être la sienne. L’adolescent vit des émotions intenses et nous comprenons à quel point Sierra vient l’apaiser, lui offrir le réconfort qu’il mérite. La relation de confiance qui s’établit entre eux est très belle, mais reste fragile. Et puis, tout le monde ne verra pas leur histoire du bon œil.

Les parents de Sierra sont des personnages très intéressants et très justes. Embourbés dans leurs propres problèmes, ils ne laissent pas pour autant leur fille de côté et font tout ce qu’ils peuvent pour la protéger. Bien entendu, la crainte du cœur brisé, la peur de l’amour qui ne résiste pas sont au cœur des préoccupations des parents. Et puis, évidemment, eux aussi connaissent les rumeurs et s’inquiètent. Avec peu de jours devant elle, Sierra va véritablement venir nettoyer la réputation injuste du jeune garçon pour qui son cœur bat. Donc oui, Jay Asher a parfaitement réussi sa mission de véhiculer les valeurs comme aimer plutôt que blesser, car c’est exactement ce que Sierra va enseigner et apprendre elle-même ; surmonter au lieu de succomber, car Caleb devra enfin se relever et ne plus subir les insultes ou indifférences des habitants de la ville ; se pardonner au lieu de culpabiliser, car le poids des remords est bien trop important pour le jeune homme et si les autres lui pardonnent, alors lui aussi se doit de le faire.

C’est une histoire avec beaucoup de tendresse, sans innocence, mais sans faire dans le pathos pour autant. Nous ne sommes pas face au bad boy, mais plutôt face au garçon timide et effacé, qui s’incline devant les autres, porteur d’un poids trop lourd, fait de regrets et de blessures. Sierra est une adolescente ordinaire, mais douce, réfléchie et capable de soulever des montagnes pour ce qui lui tient à cœur. Elle a un véritable respect pour l’entreprise familiale, mais aussi pour les actions que mène Caleb. De la bonté, de la bienveillance, des sapins, des repas qui annoncent Noël, pas de doute, la Californie peut connaître son petit miracle, celui du pardon, de la seconde chance et du premier amour, si fort qu’on souhaite qu’il dure toujours. Une histoire vraiment mignonne, en douceur et mocha menthe poivrée !

What Light est une histoire très douce qui monte crescendo vers des émotions sincères et authentiques. Au travers des notions chères à l’auteur, c’est un tout nouveau regard qui nous est apporté sur le pardon et la rédemption. Si l’ambiance ne peut qu’évoquer Noël, rien ne vous empêche de lire (ou relire) ce livre à n’importe quelle saison. L’amour de nos adolescents vient réchauffer nos cœurs avec toute la lumière de cette relation profonde et touchante. Un petit doudou à déguster avec plaisir.

Eh bien oui sans surprise, j’ai passé un excellent moment avec ce roman. Je m’attendais à quelque chose de bien plus léger et je suis très contente d’avoir pu lu une histoire plus profonde, plus intense et encore plus jolie que prévu ! Les deux adolescents sont adorables et touchants, même s’ils peuvent faire des erreurs, comme tout le monde. Caleb a un grand cœur et va particulièrement nous émouvoir dans son parcours vers la rédemption. À lire absolument, vous ne le regretterez pas.

NB : j’ai découvert qu’on utilise soit « moka » soit « mocha », je vous laisse donc faire votre choix. Et je vous dépose une petite recette personnalisée pour conclure cet article, car cela va parfaitement avec nos personnage.

Mocha à la menthe de BettieRose (Vegan)

1 cuillère à thé (5ml) de sirop de menthe
1 dose (cuillère à café, mais à ajuster selon vos goûts) de cacao (non sucré)
2 espressos 
1 demie tasse de boisson végétale (la boisson soja ou le lait de coco sont bien adaptés à une belle mousse)

Dans votre tasse, mélangez le sirop de menthe, la dose de cacao et les deux espressos fraîchement coulés (un seul pour une petite tasse ou si vous le voulez moins fort en café). Le cacao doit être bien dilué, l’idéal est d’utiliser un mini fouet). Faites chauffer votre boisson végétale puis émulsionnez-là pour former une mousse. Attention, elle ne doit pas trop chauffer (65°c max). Pour l’émulsionneur, je dispose désormais d’une petite machine que vous verrez en photo ci-dessous mais vous pouvez aussi utiliser la cuillère à émulsionner qui demandera juste plus de travail. Versez ensuite délicatement votre crème. Vous pouvez décorer avec un sucre d’orge (taille à choisir selon la tasse), ou des copeaux de chocolat noir. Nb : si l’ensemble n’est pas assez sucré à votre goût, ajoutez-y du sucre de canne complet ou du sirop d’agave.

Bonne dégustation.

Mousseur disponible sur Amazon, émulsionneur également et cuillère sur Mathon

Et en bonus, un barista de Sacramento, vous explique sur cette vidéo comment faire avec le joli coeur en décoration !

30 réflexions sur “[Chronique] What light de Jay Asher (pour prolonger Noël et à lire avec un mocha à la menthe)

  1. Audrey dit :

    La couverture de ce roman avait attiré mon attention, mais que cela ne soit suffisant pour me pousser à craquer pour le livre. Je dois dire que ta chronique lui donne une toute autre dimension. D’ailleurs, sans l’avoir lue, j’aurais pu être surprise par la profondeur de l’histoire ayant la malheureuse tendance à associer histoire d’amour et légèreté…
    Des thèmes comme le pardon et l’erreur me parlent beaucoup et leur traitement est toujours délicat, cela requiert un certain talent que semble, à la lecture de ton article, posséder Jay Asher. Je ne sais pas encore si ce sera bientôt ou l’année prochaine en fin d’année, mais je lirai certainement cette lecture qui semble riche en émotions.

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  2. Laura dit :

    Coucou,

    Ha justement je l’ai vu récemment et j’ai pensé que c’était une genre de suite à 13 Reasons Why !
    Du coup, je ne l’ai pas pris, mais l’histoire a l’air vraiment sympathique alors je me déciderai peut-être !
    Par contre, le mocha à la menthe, ça me tente carrément !

    Belle journée,
    Laura – Bambins, Beauté et Futilité

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  3. Les histoires d'Amelia dit :

    Je n’ai pas lu 13 reasons why non plus, mais j’ai vu la série. Ce serait un bon roman pour découvrir l’auteur et la couverture est vraiment splendide ! Je me le note, merci pour la découverte !

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  4. Vampilou fait son Cinéma dit :

    Ah, en voilà un qui me fait juste super envie ! Je suis déjà tellement fan de la couverture et évidemment, ton avis me donne terriblement envie de craquer ma belle 😍

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  5. Kathleen Torck dit :

    J’ai énormément entendu parler de 13 reasons why mais je n’ai jamais ni lu ni regarder ce qui a été fait à ce sujet. Tu me donnes très envie de découvrir cette auteure car son œuvre semblent être vraiment très intéressante, alors te je remercie pour cet article très riche 🙂

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