[Chronique] L’ange de Marchmont Hall de Lucinda Riley

Publié aux éditions Charleston – 17 novembre 2017 – 544 pages
Lu dans le cadre de l’aventure Lectrice Charleston, notre tout dernier manuscrit

 

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« Une fantastique conteuse » Katherine Webb

Trente ans ont passé depuis que Greta a quitté Marchmont Hall, une magnifique demeure nichée dans les collines du Monmouthshire. Lorsqu’elle y retourne pour Noël, sur l’invitation de son vieil ami David Marchmont, elle n’a aucun souvenir de la maison – le résultat de l’accident tragique qui a effacé de sa mémoire plus de vingt ans de sa vie.

Mais durant une promenade dans le parc enneigé, elle trébuche sur une tombe. L’inscription érodée lui indique qu’un petit garçon est enterré là. Cette découverte bouleversante allume une lumière dans les souvenirs de Greta, et va entraîner des réminiscences.

Avec l’aide de David, elle commence à reconstruire non seulement sa propre histoire, mais aussi celle de sa fille, Cheska…

J’ai connu la plume de Lucinda Riley grâce à mon aventure en tant que Lectrice Charleston pour cette année 2017. Ce fut pour moi, une révélation, une découverte et surtout une auteure à suivre de près. Ainsi, même si c’est avec un pincement au cœur que l’aventure se referme, je suis heureuse que cela se fasse sur un roman de l’auteure. De plus, la couverture est aussi un réel bonheur, reflétant à merveille le contenu du roman. Encore une fois, Lucinda Riley a réussi à donner vie à ses personnages, nous les rendants attachants. Tous ne sont pas bons, aucun n’est parfait, mais ils sont tout simplement humains. La complexité des émotions, l’histoire oubliée et les amours inavoués, tout cela va nous tenir en haleine et il deviendra difficile de refermer le livre. À la fin, nous en voulons encore, pourtant, rien n’a été omis, tout était parfait. Vous l’aurez donc déjà deviné, mais ce roman fut un coup de cœur, et encore une fois, je tenais à dire que j’ai aimé cette aventure auprès de Charleston, la maison gardera une saveur particulière pour moi et puis, n’oublions pas : Lectrice Charleston un jour, Lectrice Charleston toujours !

Greta est désormais une dame âgée qui vit plutôt isolée dans un appartement new-yorkais. Seul son vieil ami, David, vient lui rendre visite. Mais l’un et l’autre ne partagent pas la même vision de leur vie. En effet, Greta, suite à un accident a perdu totalement la mémoire, ne se souvenant plus ni de David, ni de ce que fut sa vie. Coquille fragile, Greta ne peut s’avouer heureuse qu’en présence de son ami, fidèle et dévoué. Si elle n’est pas sans savoir qu’elle eut une famille, c’est désormais seule qu’elle se bat au quotidien pour se réapproprier sa vie, mais en vain. Son destin, à jamais lié à celui des Marchmont a pris un tour bien particulier et c’est que ce David va nous raconter dans ce roman. Après des années à espérer, il a enfin réussi à convaincre Greta de revenir à Marchmont Hall, le lieu où tout a réellement commencé. L’homme espère alors susciter des émotions suffisantes chez sa vieille amie pour l’aider à retrouver son chemin de vie. Mais ce n’est pas la vue du manoir qui va l’aider, même s’il est sublime depuis sa récente restauration. Non, c’est plutôt lors d’une rencontre inattendue dans les bois, sous la neige, que Greta va vivre sa première réminiscence. Douloureuse, fragile et incomplète, cette dernière commencera à réveiller la vie de Greta. À son ami de compléter et cette fois, ne rien omettre. Ce n’est plus l’heure de préserver sa tendre Greta, mais celle de la faire renaître.

L’histoire commence alors que Greta a 18 ans. Elle travaille comme danseuse dans un cabaret en Angleterre. Ce n’est pas le job de ses rêves, mais elle a fui sa famille et a besoin de pouvoir se loger et manger. Admirée pour sa beauté et sa spontanéité, Greta peut facilement faire tourner les têtes. C’est ainsi qu’elle tombe amoureuse d’un soldat américain, au grand désespoir de son ami David qui l’a toujours aimée. Mais l’Américain va repartir, choqué d’apprendre que Greta se dénude pour vivre et lui aura laissé un certain cadeau d’adieu… C’est alors que Greta doit mettre fin à sa carrière et qu’elle va trouver refuge à Marchmont. Dès lors, la vie de Greta prend un tournant inattendu et le futur va se révéler plein de surprises, mais d’aussi de dangereux obstacles. Quelques années plus tard, elle oubliera tout ce qu’elle a vécu, mais gardera cette constante dans sa vie : David.

Étant donné que le récit alterne présent (1985) et passé, laissant une part majoritaire à la partie passée, il n’est pas évident de vous raconter cette histoire sans en dévoiler de trop gros morceaux. Comme indiqué en 4e de couverture, la vie de Greta sera mêlée de très près à celle de sa fille, jeune étoile montante à la beauté incomparable, mais qui ne trouvera pas pour autant le bonheur. David, toujours là pour l’une comme pour l’autre est le moteur même de cette histoire, des opportunités. Il aura assumé et soutenu Greta tout au long de ses années et à l’heure de la retraite, il demeure amoureux d’elle. Mais elle ? Qu’est-elle sans ses souvenirs ? Que va-t-elle être maintenant que tout lui revient ? La psychologie de l’amnésie est certes simplifiée ici, mais plutôt réaliste, venant assaillir Greta de vagues douloureuses et nécessitant un moment de recul. Car son passé, mais surtout celui de sa fille, est très tumultueux. Et Greta va devoir se confronter aux choix qui ont été faits. Il est trop tard pour regretter, mais n’est-il pas encore temps de prendre son destin en main ?

Les personnages sont travaillés à merveille dans ce roman et on se surprend à les apprécier ou les détester. J’ai beaucoup aimé Greta qui fait tout ce qu’elle croit être bon pour son enfant. David est forcément le personnage qu’on aime immédiatement tant sa bonté nous contamine et rayonne. C’est un homme stable, drôle et loyal, un meilleur ami ou un mari comme beaucoup en rêveraient. Pour la fille de Greta, les choses sont très délicates, mais nous la voyons grandir avec ses doutes, ses craintes, ses traumatismes, ses dérapages. C’est une enfant qui aura dû grandir trop vite et qui sera marquée par bien trop d’évènements douloureux. Nous apprécions aussi de retrouver la descendance charmante de la famille pour ce Noël paisible devant un bon feu de cheminée. Bien d’autres personnages viendront ponctuer cette histoire, j’avoue avoir eu un gros faible pour L.J. et sa terrible histoire d’amour, sa bonté, son grand cœur et sa façon de voir les choses. Avec des tels personnages, si différents et humains, nous ne pouvons que nous accrocher à l’histoire.

En dépit de toutes les erreurs commises par Greta dans sa vie, l’heure n’est pas au procès, mais bel et bien à celui du progrès. Se réapproprier ses souvenirs, c’est aussi retrouver son essence, son âme intacte et sa personnalité. Bien évidemment, pour Greta, ce sera un processus épuisant et il lui faudra un peu de temps pour bien assimiler tout ce qui la constituait et lui avait été arraché. Surtout quand nous comprenons les circonstances de sa perte de mémoire. Dans tous les cas, David, mais aussi les autres, prendront soin de ne jamais la brusquer et attendront qu’elle soit prête à récupérer ce qu’elle fut. Mais enfin, n’oublions pas que c’est un roman où l’amour est au coeur même de l’intrigue, que ce soit l’amour familial, parental, amical ou la véritable histoire d’amour si touchante qui nous est offert.

La plume si belle, si élégante de Lucinda Riley ne peut que vous emporter au cœur même de Marchmont, vous plongez vos bottes dans la neige et contemplez la nature, puis vous rentrez déguster thé et petits gâteaux au coin du feu. Sans jamais oublier les âmes du passé, les erreurs, mais aussi chaque petit bonheur. Le tout en se tournant désormais vers l’avenir et ses innombrables possibilités. Ce sera donc, vous l’avez compris, un coup de cœur pour cette histoire douce et belle où l’amour a la première place. Je ne sais pas vous, mais moi, j’irai bien faire un tour à Marchmont…

 

Un roman plein d’amour qui invite à se pencher sur le passé et le poids des erreurs. L’héritage familial doit-il conditionner la vie des enfants ? Entre mensonges et manipulations, dissimulations et actes blessants, notre héroïne va devoir encaisser la vérité à mesure qu’elle retrouve la mémoire. La coquille vide qu’elle était prend alors des couleurs, son âme s’illumine et enfin, elle fera les bons choix. Souhaitons à tous nos personnages une heureuse vie !

Qu’il fut bon de retomber sous le charme de la plume de Lucinda Riley ! Cette histoire m’a captivée du début à la fin. Je dois avouer l’avoir lu lentement, car je n’avais qu’une crainte, le finir et ne plus profiter de l’ambiance de Marchmont ou encore de Londres et des États-Unis. Ce roman traverse les époques et l’histoire d’amour est bouleversante. L’histoire de Greta n’est pas commune et son amnésie la fait se sentir vide. Quand elle reprend ses esprits, bien longtemps après l’accident et que les souvenirs affluent, nous sommes chamboulés en même temps qu’elle. Car dans sa mémoire retrouvée, les émotions et sentiments livrent un féroce combat à ce qu’elle a tenté de devenir. Entre remords, culpabilité et occasion manquée, il faudra à Greta de l’aplomb pour encaisser les nouvelles. Lucinda Riley est une conteuse née, et j’imaginais lire cette histoire près d’un bon feu de cheminée à Marchmont, la neige tombant derrière les carreaux, et deux enfants jouant dans les bois… Magnifique, c’est évidemment un coup de cœur et mention spéciale pour le personnage de David qui est absolument exceptionnel.

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