[Chronique] November 9 de Colleen Hoover

Publié aux éditions Hugo New Romance – 26 octobre 2017 – 340 pages
Merci à Hugo New Romance pour cette lecture

 

Fallon et Ben se rencontrent par hasard alors que leur vie est en train de changer.

La jeune femme est sur le point d’aller s’installer à New York où elle espère poursuivre une carrière d’actrice au théâtre. Ben veut devenir écrivain.
Ils se croisent comme des étoiles filantes mais l’intensité de ce qu’ils partagent les pousse à se fixer un rendez-vous annuel, le neuf novembre.
Fallon devient alors la source d’inspiration du roman de Ben. Chaque rendez-vous est une mine d’informations pour lui et, pour tous les deux, c’est le moyen de faire le point sur leur vie.
Jusqu’au jour, un neuf novembre évidemment, où Fallon se met à douter de ce que Ben lui raconte sur lui-même. Peut-il avoir inventé sa vie comme un roman ? Et pourquoi ferait-il une chose pareille ?

Pfffiou, j’ai reculé le moment de vous livrer cette chronique. Un peu égoïstement, je voulais encore garder pour moi les émotions, juste un petit moment. Aujourd’hui, November 9 sort en librairie. Et je ne peux vous donner qu’un conseil : foncez l’acheter. Certes, vous le savez, mon auteure de romance préférée au monde est Colleen Hoover. Je veux donc bien concéder un léger manque d’objectivité dans mon coup de cœur et la chronique qui va suivre. Mais, de toute façon, une chronique de blog ne peut être que subjective. On prend le livre avec ce qu’on a, et dans le cas de romans où les émotions sont vives, intenses, poignantes, on ne peut que les recevoir avec notre expérience. Alors, oui, peut être que certaines personnes passeront à côté du roman, mais c’est pareil avec chaque ouvrage dans ce monde. CoHo a signé pour moi ici un chef-d’œuvre, même si de tous ses livres ce n’est pas mon favori absolu. J’ai eu le cœur brisé, les larmes aux yeux, la gorge serrée et je ne savais plus quoi faire de moi après ma lecture. J’étais totalement dans l’histoire, accrochée aux personnages et à leur destin, je me suis perdue et j’ai eu une belle gueule de bois livresque (qui heureusement s’est vite soignée). CoHo, je t’aime et c’est parti pour la chronique.

Ben et Fallon ont 18 ans et se rencontrent dans un restaurant un 9 novembre. Pour la jeune femme, cette date n’est pas un bon souvenir. En effet, deux ans auparavant, un terrible accident a brisé sa carrière. Actrice en vogue lorsqu’elle avait 16 ans, coachée par son père, ancienne star de cinéma, Fallon a, selon Hollywood, perdu sa beauté et sa fraicheur. Mais ce n’est pas vraiment de l’avis de Ben lorsqu’il la rencontre. D’ailleurs, ce moment est si comique et touchant que je ne vais pas vous le dévoiler, mais vous inviter à le lire par vous-même. L’entrée en scène de Ben est un coup de fouet dans la vie de Fallon. Certes, nous pourrions leur reprocher de se rapprocher bien trop vite, mais rien n’est aussi simple. Car dans moins de 24 h, la jeune femme déménage à New York pour y envisager une carrière à Broadway. Ben, lui, est étudiant et aspirant écrivain. Ils ont alors une idée, point de départ du futur roman de Ben, celle de se retrouver tous les 9 novembre. Sans aucune possibilité de contact entre temps, ni mail, ni SMS, ni lettre, rien. Fallon et Ben ont d’abord besoin de se trouver et de s’accomplir, pour cela ils se fixent 5 ans. Mais, que peut-il se passer en un an pour chacun d’entre eux ? À 18 ans, rien n’est joué et de nombreuses choses peuvent arriver. Seront-ils au rendez-vous à chaque fois ? Et puis, peuvent-ils parler d’amour alors qu’ils n’ont que quelques heures ensemble ?

« Ma mère est une héroïne. Mon modèle. La femme que je voudrais devenir. Elle a supporté mon père pendant sept ans. Une femme capable de ça mérite une médaille d’honneur. »

Je crois que c’est la première fois qu’il ne me faut qu’une trentaine de pages pour tomber amoureuse des personnages. Colleen Hoover a l’art de créer des personnages authentiques et réalistes, avec leurs qualités et leurs défauts et ici, rien n’est laissé de côté. Vous allez autant aimer Ben que Fallon, car ils sont particulièrement attachants et que ce qu’ils vivent ne peut que nous toucher. Comme vous l’aurez compris, la rencontre entre eux va venir chambouler leur existence et leur idée de ne se voir qu’une fois par an va finir par booster leur vie. En grandissant, en expérimentant, en se découvrant, ils découvrent aussi à chaque rendez-vous un autre aspect de l’autre. Pour le lecteur, le suspens du rendez-vous est insoutenable et nous n’avons qu’une envie, qu’ils se révèlent l’un à l’autre. Oui, mais. Ben et Fallon veulent respecter leur engagement, d’autant plus que c’est le support même du roman de Ben. Pourtant, un 9 novembre, Fallon va commencer à douter. Et si Ben n’est pas vraiment ce qu’il prétend être ? Peut-on vraiment apprendre à connaitre quelqu’un en ne le voyant qu’une journée par an ? Quelle issue possible à ce pari aussi fou que romantique ?

« Je suis translucide, liquide,
À la dérive, sans but.
Elle est une ancre, celle qui plonge dans ma mer.
Benton James Kessler (Premier 9 novembre) »

Si Fallon a subi un très lourd traumatisme et en porte les conséquences de manière visible, elle ne s’en plaint pas vraiment. Certes, elle a énormément de rancune envers son père, c’est comme si la communication entre eux était rompue. Mais Fallon ne semble pas non plus disposée à entendre certaines vérités, et son père, bien maladroit dans ses propos, fera pourtant ce qu’il peut. C’est un personnage qui est magique à voir évoluer. Fallon est belle et intelligente, drôle et sensible et elle prend de la maturité et de l’assurance à une vitesse folle. Son point faible, bien entendu c’est Ben. Ben aussi va devoir grandir et plus vite que prévu qu’un évènement viendra perturber sa vie plutôt tranquille. Ce drame va malheureusement tout changer entre Ben et Fallon, mais aucun n’a pour autant dit son dernier mot. Car oui, il y aura des rendez-vous manqués, des rendez-vous gâchés, des secrets et des mensonges. J’ai énormément aimé Ben et son humour, ses cas de conscience et le mystère dont il nous préserve ainsi que Fallon depuis le début du roman. La vérité m’a émue aux larmes et là je me suis dit que, vraiment, CoHo est la reine des émotions, du beau, du drame, de l’amour. Ben est un homme formidable, qui a commis des erreurs, mais un cœur aussi bon que le sien, ne peut avoir fait ce qu’il a fait par méchanceté.

Le thème du pardon est aussi abordé dans ce roman d’une manière juste et réaliste. Quand il est l’heure d’accorder son pardon à quelqu’un, il faut pouvoir prendre en compte les motivations qui ont poussées la personne à agir d’une façon qui nous blesse. Ainsi, Fallon va devoir apprendre à pardonner aux deux hommes de sa vie et savoir pardonner est un grand signe de maturité. Les scènes entre Fallon et Ben sont toujours intenses et belles, emplies de complicité et d’amour. Le regard qu’il porte sur cette jeune femme mutilée est absolument merveilleux et sous ses yeux, elle peut enfin se sentir femme, accomplie. L’un envers l’autre, un seul mot d’ordre le respect et revenir l’année suivante. Nous, lecteurs vivons donc au rythme des 9 novembre puisque ce sont les uniques jours exploités dans l’histoire.

Ben, écrivain, poète et doté d’un grand sens de l’humour cache lui aussi ses secrets et cicatrices. Certes, contrairement à Fallon, les siennes ne sont pas visibles sur le corps, mais lacèrent bien de l’intérieur. Oh comme il est facile de juger sur les apparences et présumer de la vie d’un être que l’on croise. Mais Ben, habile, dissimule comme personne la plus grande de ses souffrances, le plus acide de ses remords, la plus grande peur de sa vie. Comme le jeune homme n’est pas du genre à se plaindre, il faudra longtemps à Fallon pour le découvrir vraiment et c’est aussi pour cela qu’elle finira par s’interroger sur la nature de leur relation et des sentiments de Ben. Nous aurons le cœur brisé pour elle quand elle découvrira quelque chose de blessant… Nous, nous avons la vision des deux personnages, mais elle ne sait plus vraiment ce qui est vrai de ce qui est faux. C’est aussi cela grandir, faire la part des choses, trier ses sentiments et avancer. Nos deux personnages ne manqueront pas non plus de progresser dans leur cheminement professionnel et nous adorerons alors les voir échanger à ce sujet. Chaque rendez-vous est intense et malheureusement, rythmé par le retour chez soi. Mais que se passera-t-il lors du tout dernier 9 novembre ? Cela, je vous laisse le découvrir par vous-même. 

Organisant sa romance sur une date annuelle de retrouvailles, Colleen Hoover s’affranchit des codes habituels de ce genre d’histoire. Une seule journée par an pour apprendre à mieux se connaitre et à mieux s’aimer, à grandir, mais aussi à se confronter au passé. Des obstacles, des non-dits, des peurs, mais au fond, si l’amour est là, ne finira-t-il pas par triompher ? Un roman qui invite à l’amour et à l’appréciation de la beauté du moment présent.

J’ai une fois de plus énormément apprécié la plume de Colleen Hoover dans cette histoire peu ordinaire. Loin de clichés « New Romance », elle nous propose une vraie quête identitaire qui se ponctue d’instants complices. Si pour le lecteur il est évident que les deux jeunes sont des âmes sœurs, ces derniers ont besoin de temps pour apprendre à se connaitre personnellement, et commencer à se réaliser sans dépendre de l’autre ni être influencés. C’est un roman d’une grande maturité, qui aborde aussi le sujet assez lourd de la confiance en soi, des remords pesants et du pardon, tout en étant finement ponctué par l’humour de Ben et la répartie sans failles de Fallon. Encore une fois, c’est un coup de cœur et je vous le recommande à 100%.

 

 

38 réflexions sur “[Chronique] November 9 de Colleen Hoover

  1. Vampilou fait son Cinéma dit :

    Je sens que je vais encore finir en larmes et en sanglots, mais mon Dieu que j’ai hâte ! Ton avis est absolument sublime ma belle, alors merci beaucoup pour ce beau moment d’émotions ❤

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  2. Holly Goli dit :

    Comme toi, j’ai énormément aimé ma lecture, j’ai eu un coup de coeur mais … ce n’est pas mon CoHo favori. Cependant, l’histoire m’a bouleversée et j’ai eu aussi plaisir à revoir certains personnages si tu vois ce que je veux dire. Franchement, je suis fan ! Je dois le faire lire à ma grand-mère, obligée !

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  3. abookcatcher dit :

    Ce roman me tentait déjà, mais alors avec l’avis que tu donnes, j’ai encore en plus envie de me précipiter en librairie !! N’ayant lu qu’un livre de Colleen Hoover que je n’ai d’ailleurs pas trop apprécié, j’ai vraiment envie de lire un autre de ses romans pour voir ce qu’il en est!

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      • abookcatcher dit :

        C’était Indécent ! Je l’ai trouvé bourré de clichés et j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher aux personnages principaux, ce qui fait que je suis complètement passée à côté de ma lecture… Après, je n’ai peut-être pas lu son meilleur titre ! J’ai vraiment envie de découvrir celui-ci du coup ^^

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  4. lemondedetyphaine dit :

    Ce livre me tente beaucoup beaucoup. Pour la fait que je trouve la couverture, vraiment très jolie 😀 Mais aussi parce que ton avis, me donne encore plus envie de découvrir ce livre. Je n’ai lu pour le moment que un livre de cet auteur, ce n’est autre que Ugly Love. Que j’ai adoré, et j’aimerais beaucoup découvrir les autres livres de cet auteur, qui je suis sur, sont tous de super livre 😀

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