Outrage, le roman qui fait scandale : mon analyse, mon expérience de lecture

 

Publié aux éditions Hugo Roman – 17 août 2017 – 317 pages
Merci à Hugo Roman pour cette lecture

/!\ ATTENTION LIVRE RÉSERVÉ À UN PUBLIC AVERTI – CONTIENT DES SCENES POUVANT HEURTER LA SENSIBILITE – PRATIQUES SEXUELLES EXTRÊMES – ROMAN TRÈS NOIR /!\

Outrage n’est pas du new adult ni de la new romance. N’est pas du tout une histoire d’amour. Roman sombre et sans concession. À lire en toute connaissance de cause. 

Le roman de l’emprise. Le roman de l’injustice des sentiments. Le roman de l’amour qui s’enfuit.

Rose est une femme libre, indépendante, torturée, traumatisée, elle s’est construit une carapace de survie.
Elle fuit l’amour par peur de l’attachement. Elle est perverse, passionnée, cyclique, addict au sexe et à l’alcool mondain. Mais ce soir-là, dans un bar, elle tombe amoureuse d’un être qui lui ressemble, peut être un peu trop. Tout en lui la repousse et pourtant… Lui, c’est Alex, un artiste paumé, un je-m’en-foutiste tout aussi névrosé qu’elle.
Rose va vivre cette passion destructrice où Alex la guide, la commande, la déconstruit, la fabrique, la façonne… Rose n’écoute pas la bête qui rugit en elle et qui lui dit  » fuis « . Son corps, son sexe deviennent chaque jour plus douloureux, mais elle tient, par amour pour cet homme qui la dévore chaque jour un peu plus…

Puis vient la douleur du déchirement. Alors, elle va essayer de noyer ses maux dans la seule addiction qui lui permet d’échapper à la douleur : le sexe.

Outrage est un roman qui dégage une telle puissance qu’il vous laisse K.-O. debout tant les images fusent et ne vous autorisent aucun répit. Une écriture moderne, brûlante et sans concession, une littérature à l’estomac. 

Cette analyse peut contenir des spoilers sur le contenu du livre. Ces informations sont donnés à titre préventif et informatif pour que chacun puisse juger de son envie ou non de lire le livre et tenter de comprendre le choix éditorial. 

Chers lecteurs,

Vous remarquerez qu’aujourd’hui je ne parle pas d’une chronique, mais d’une analyse, d’une expérience de lecture. Cela pour deux raisons plutôt évidentes : déjà parce qu’Outrage est un roman totalement hors des sentiers battus et qu’il ne propose pas vraiment de possibilité d’être noté ou aimé. C’est en effet un roman qui marque, qui choque, qui remue. La seconde raison est ce qui s’est passé hier sur les réseaux sociaux. Nous avons eu un sacré appel à censure et à lynchage, qui personnellement m’a mise très mal à l’aise. Alors qu’on soit bien clairs : je ne ferai pas l’apologie du livre ni son procès. Je ne ferai pas d’appel au boycott, mais ne vous dirai pas non plus de vous précipiter l’acheter. Je n’en parlerai absolument pas comme le roman qu’il faut vraiment lire. Je dirai juste une bonne fois pour toutes : ne sortez pas les extraits du contexte, tentez de comprendre au-delà. Et moi je m’efforce de vous présenter un avis le plus objectif possible, bien entendu le livre est lu avec ma propre sensibilité, mon propre passé, mes propres blessures, ma propre morale et mes propres expériences.

Concernant l’auteure maintenant : je ne la connais pas et la découvre ici avec ce roman. Sa façon d’écrire est particulière, mais intéressante. Les mots sont crus, acérés et violents. C’est saccadé, haché au rythme d’une avancée faite de sexe et de souffrance. Vous avez pu voir son interview, parait-il qu’elle a été odieuse avec certains lecteurs par la suite. Je ne veux rien savoir de tout cela ici, des auteurs odieux et hautains il y en a plein les librairies et j’accorde à chacun le droit de vivre sur sa propre planète, dans son propre milieu tant qu’elle ne porte pas atteinte aux autres. Et c’est là que vous allez me dire que le livre ne contient aucun avertissement. Voici donc la fameuse interview en trois questions :

Pourquoi avoir écrit un roman qui met en scène l’injustice des sentiments, l’emprise et le déchirement amoureux ? 
L’emprise et le déchirement amoureux font partie de la vie ; plus authentiques, plus vrais que les histoires romantiques « il était une fois, une fois il était »… Qui n’a pas connu les amours toxiques, les amours tellement forts qu’ils en deviennent douloureux ? Je m’aperçois qu’aujourd’hui on ne vante que le beau, que le fort, que les romances contes de fées à deux balles ; des histoires qui font rêver, histoires hypocrites à chialer… On en oublie le sincère, l’authentique, le vrai… J’ai écrit une histoire comme j’aurai voulu en lire.

Y a-t-il une part autobiographique ? Ou vous êtes-vous inspirées d’expériences de proches ? 
Dire qu’Outrage est pure fiction serait totalement faux. Bien évidemment, je me suis inspirée de ce que j’ai pu vivre, en particulier la partie sur l’emprise amoureuse. J’ai connu, comme beaucoup, l’amour mortifère ; on se pense souvent unique à vivre ce genre de passion, et pourtant… En ce qui concerne les escapades sexuelles de Rose, dans la mesure où je ne suis pas novice et que j’ai fréquenté et fréquente toujours les milieux libertins, LGBT, BDSM, fetish, il m’a suffit de piocher dans quelques petites expériences que j’avais pu avoir…

Mais je me suis majoritairement basée sur les fantasmes des hommes et des femmes ; pas de ces fantasmes redondants et mielleux version « mmm, il était si beau dans son costume trois pièces, j’ai envie qu’il me prenne contre le mur, oh oui oh oui… », mais plutôt de ces fantasmes indécents, honteux, inavouables, de ceux qui donnent envie de vomir avant de faire « éclabousser » la jouissance sur les draps sentant l’assouplissant. Bref, j’ai écrit, une fois de plus, ce que j’avais envie de lire…

A qui ce livre s’adresse-t-il ? 
Aux écorchés, aux mélancoliques, aux vicieux, aux pervers, aux petites bourgeoises coincées, aux salauds de première, aux amoureux, aux suicidaires, aux névrosés, aux étriqués, aux timides, aux extravertis, aux féministes, aux machos, aux Vanilles, aux Chocolats, aux ménagères impudiques, aux petites salopes lubriques, aux hommes mariés, aux intellectuels… bref, à tout le monde, à partir du moment où ils ont plus de dix-huit ans et qu’ils ont l’esprits ouverts.

Je n’écris pas pour faire rêver, ni pour offrir des histoires mielleuses à souhait, je crois que je ne sais pas faire ce genre d’histoires. J’ai du mal à brosser le lecteur dans le sens du poil, je préfère le provoquer, le chambouler, le perturber, le faire réagir… Je ne veux pas être étiquetée auteure érotique, mes écrits ne sont pas masturbatoires.

Ces propos sont issus du dossier de presse Hugo Roman. 

Passons donc à l’éditeur et à la maison d’édition. Beaucoup font l’amalgame entre les diverses collections de chez Hugo. Hugo Roman est une maison d’éditions plurielles qui proposent différentes collections et même du thriller ou du sport. Ici, Outrage n’est absolument pas dans la catégorie New Romance, il est publié sous le nom Hugo Roman. Alors oui, j’entends bien qu’il peut être facile de se tromper et je comprends, mais à 100% vos craintes de le voir dans le mauvais rayon. Toutefois j’ai une question pour vous : que savez-vous de la stratégie marketing de la maison d’édition ? Savez-vous le message passé aux libraires qui ont eu le temps de pouvoir rencontrer les commerciaux ? Connaissez-vous l’ambition de la ME au sujet de ce roman ? Non. Nous ne sommes pas dans les bureaux. Une maison d’édition n’a aucune raison à se tirer une balle dans le pied avec un livre qui appellerait à la censure. Car de censure il n’y a pas besoin. Pour ce qui est de l’éditeur, il s’est exprimé sur son choix de publier ce roman et je vous laisse en prendre connaissance si ce n’est pas déjà le cas (au cas où vous ne liriez pas bien sur la photo selon votre outil de connexion)

Dans une vie d’éditeur, il est des textes qui vous marquent et vous « signent » pour toujours. Il en fut ainsi d’Histoire d’O de Pauline Réage pour Jean-Jacques Pauvert, de La Mort Propagande d’Hervé Guibert pour Régine Deforges ou de Baise-moi de Virginie Despentes pour Florent Massot…
Pour ma part, il y eut La femme de papier de Françoise Rey, Le Lien de Vanessa Duriès, Dolorosa soror de Florence Dugas et L’Orage de Régine Deforges. Tous ces textes ont été importants car ils ont marqué l’histoire d’une littérature. Ils ont balayé toutes les incertitudes et dessiné d’autres contours. Chacun a apporté sa pierre à l’édifice, et a contribué à renouveler un genre.
Outrage de Maryssa Rachel est l’un d’entre eux. Il s’inscrit dans la veine de ces textes qui vous remuent jusqu’aux tréfonds de vous-même et y déposent une empreinte qui, tel un tatouage, ne pourra jamais s’effacer. Et longtemps après, le livre refermé, perdurera l’écho de tout ce qu’il a provoqué en vous.
Outrage c’est le livre de la démesure amoureuse et de l’urgence sexuelle pour réparer les dégats de l’emprise. C’est le livre de la perte de contrôle et de l’abandon, du renoncement et de l’instinct de survie. Maryssa Rachel parle à nos sens, à notre animalité, dussions-nous en mourir.

Véritable « coup de boule littéraire », Outrage est destiné à devenir un classique.
Franck Spengler

Maintenant, chacun est libre d’en penser ce qu’il souhaite. Je ne suis pas certaine, personnellement qu’il devienne un classique, mais il a du potentiel pour entrer dans des cases inédites. Avant d’entrer dans le vif du sujet, j’ai quelques petites choses encore à vous dire. Ne m’en voulez pas, vous savez que le flamant rose peut s’avérer bavard. Tout d’abord, je voulais parler de la communication qu’il y a eu envers les blogueuses partenaires d’Hugo. Quand nous avons reçu le programme d’août à septembre et qu’il a fallu faire un choix de lectures, j’ai tout de suite voulu découvrir Outrage. J’avais compris qu’il serait différent même si j’étais loin d’imaginer à quel point. Les livres sombres, noirs, trashs, ça ne me fait pas peur. Je ne suis pas pour autant une amatrice de livres dits « dark érotique », mais là, je voyais bien que ce serait plus que cela. La maison d’édition est revenue vous nous pour s’assurer que nous voulions bien lire le livre et nous en expliquer la nature profonde sans toutefois nous spoiler l’histoire. Par souci de transparence voici un extrait de l’échange parfaitement adapté au cas présent : « Ce livre est effectivement un roman très noir et très érotique, mais n’est pas classé en new romance, comme les autres. Je préférais vous avertir avant de vous le faire parvenir. » Ajouté à cet avertissement, le dossier de presse avec ce que vous avez pu lire plus haut, à savoir l’interview de l’auteure et le message de l’éditeur. Alors oui, c’est vrai, personne ne m’a dit que j’allais lire une scène de zoophilie dont, honnêtement je me serais bien passé, mais on va y revenir. Oui en revanche j’avais compris que nous allions assister à la déchéance et la décadence d’une femme profondément blessée, qui ne sait aimer, mais se retrouve sous l’emprise de l’amour. Tout ça je le savais, tout comme j’avais bien pris note que l’auteure elle-même était libertine et fréquentait les communautés BDSM. À partir de ce moment-là, je savais à peu près à quoi m’attendre et j’ai voulu lire ce livre. Pas pour les pratiques, pas pour m’en faire un guide sexuel, comprenez bien. Non, je voulais comprendre la psychologie de l’héroïne, comprendre ce qui poussait dans certains retranchements, ce que le sexe comblait réellement en elle, pourquoi l’amour se faisait violent et blessant. Je vous rencontre son Alex et comprendre l’influence de ce Loup sur elle. Je voulais entendre ses barrières protectrices voler en éclat, qu’elle se déconstruise pour mieux se reconstruire. Voilà ce que je voulais lire : un roman sur la difficulté à aimer en raison de traumatismes de l’enfance, un roman sur l’emprise, l’amour toxique, la déchéance, la descente en enfer, la perte de repère et de quotidien.

Outrage nécessite-t-il un avertissement ? Oui, mille fois oui. Mais sous quelle forme ? Aux professionnels du livre d’en juger. Pourquoi ce n’est pas le cas ? Je n’en sais rien, je ne connais pas les consignes de la ME pour la mise en rayon, je ne connais pas les classements et les commandes faites sur ce livre, etc. Bref, pourquoi il n’y en a pas ? Demandez à la maison d’édition en faisant l’effort de rester courtois. Si j’étais parent, bien entendu, je n’aurais pas envie que mes gamins tombent sur ces livres, mais soyons honnêtes aussi deux minutes, vous ne pensez pas qu’on voit bien pire sur internet ? Savez-vous que rien que sur le forum Doctissimo vous pouvez lire des écrits amateurs de gang bang, viol, sexe anal et j’en passe ? Oui, les jeunes ont déjà accès à tout cela. Pour autant, je ne dis pas qu’un avertissement n’est pas nécessaire, je le répète, oui à mon sens, il devrait être présent et oui, MILLE FOIS OUI : CE LIVRE N’EST PAS POUR TOUT LE MONDE ! RÉSERVE À UN PUBLIC TRÈS AVERTI ! DOIT ÊTRE LU EN CONNAISSANCE DE CAUSE. Mais hier, je me demandais alors quel scandale avait pu faire le livre magistral de Poppy Z. Brite, Le Corps exquis. Il est sorti à la fin des années 90 et à l’époque internet coûtait si cher qu’on avait des forfaits 10 h et pas vraiment de réseaux sociaux. Pourtant dans ce livre, il y a des scènes de sexe particulièrement répugnantes et sans vouloir vous spoiler (surlignez pour lire) il s’agit de deux tueurs en série qui entament une relation charnelle et fusionnelle et qui baise des cadavres tués par leur soins, à différents états de putréfaction tout en mangeant leur chairs. J’ai le coeur hyper bien accroché, mais croyez moi ce roman, pourtant magistral et dérangeant, m’a donné des haut-le-coeur. Pour autant, l’autre jour je l’ai vu en librairie dans une section banale, zéro avertissement, une couverture douce et attirante… Bref, on peut vite faire le choix d’un livre qui ne nous convient pas, tout comme quand j’ai lu mon premier Stephen King bien trash et sanguinolent un peu trop tôt dans mon enfance. Bref, je suis vivante. Donc on va conclure sur l’avertissement pour pouvoir mieux passer à l’ouvrage : OUI LE CONTENU DE CE LIVRE DOIT ÊTRE PLUS CLAIREMENT SIGNALE/LES LIBRAIRES DOIVENT ÊTRE AU COURANT DE CE QUE CE LIVRE REPRÉSENTE AFIN D’ORIENTER LEURS CLIENTS. Pour autant, est-ce que ce livre doit être censuré ? NON ! Imaginez, Le Marquis de Sade, vous croyez que c’était un gentil petit ange ? Et il y a des tas d’ouvrages qui sortent comme ça ! Terminons avec les points de vente spécifique et le retrait des libraires grands publics : ici, désolée, je ne prends pas position tout simplement parce que je ne travaille ni dans l’édition ni dans la librairie et que je n’ai pas à décider. Est-ce que moi ça me gênerait de le voir en rayon ? Non tant que nous sommes prévenus du contenu. Après tout quand je vais voir si un magazine me plait, je tombe toujours sur des magazines pornographiques, quand j’étais ado, il m’arrivait d’aller voir les magazines de tuning pour mon meilleur pote et ces derniers côtoyaient les contenus pornographiques et parfois les couvertures avec des femmes aux positions suggestives se fondaient entre les deux genres.


Outrage , nom masculin. Selon Le Larousse :

  • Offense extrêmement grave, constituant une atteinte à l’honneur, à la dignité ; affront, injure : Venger un outrage.
  • Action ou parole tout à fait contraire à une règle, à un principe ; atteinte : Outrage à la pudeur.
  • Parole, geste, menace, écrit ou dessin, envoi d’objet, de nature à porter atteinte à la dignité ou au respect dus à un magistrat, à une personne siégeant dans une juridiction, à un dépositaire de l’autorité ou de la force publique dans l’exercice de ses fonctions, à une personne chargée d’une mission de service public, et qui constituent une infraction. (L’outrage fait au président de la République, délit d’offense, est réprimé par la loi du 29 juillet 1881.)

Par conséquent, je ne m’attendais pas à une romance. De toute façon, oubliez toute idée de romance, d’amour et de romantisme, ce n’est pas ce que propose ce livre, ce n’est pas le but de l’auteure. Alors peut-être en effet a-t-elle été maladroite dans sa réponse aux interviews et oui, nous lectrices de romance, pouvons-nous sentir rabaissées. Mais nous n’avons pas les intonations par écrit et de plus, je pense que le but était vraiment de dire que son public n’est pas le même. Alors oui, si en librairie il est classé entre les CoHo, Anna Todd ou autres reines de la new romance ça craint. Maryssa Rachel écrit du sombre, du glauque, du sexe, de la douleur, de la déchéance, des blessures, de la soumission, de la domination, du libertinage, de l’échangisme, du sexe violent et elle dit écrire avec son estomac, pile ce qui est heurté quand nous lisons le roman.

Outrage n’est donc pas un roman ordinaire et soyez prévenus, il y a beaucoup, mais vraiment beaucoup de scènes de sexe. Rose ne fait pas l’amour, elle baise. Rose ne fait pas l’amour, elle se fait remplir. Rose n’aime pas, elle détruit. Rose ne s’aime pas, elle n’est jamais assez bien. Rose regarde l’enfant qu’elle a été avec une amertume et un dégoût sincère. Rose rencontre Alex, il est sale, il est brut, il est exigeant, mais il devient son Loup, celui qu’elle veut posséder de toutes les manières possibles. Ensemble ils commencent une relation aussi fusionnelle que destructrice. Sur les cendres de leur histoire, Rose partira dans toutes les dérives possibles et inimaginables pour tenter de ressentir quelque chose, de ne plus se sentir vide, de lâcher les larmes et les douleurs. Rose n’est peut-être pas une femme bien, qu’en sait-on ? Très peu de choses. Rose c’est l’enfant violée par son père et il est temps d’aborder ce qui a été qualifié de pédopornographie hier.

Outrage ne fait pas l’éloge de la pédophilie et de sa pornographie. L’extrait sorti du contexte est gerbant, révoltant. Mais rassurez-vous, même dans le contexte il vous file la nausée. Car à votre avis quel peut être le contexte ? Tout simplement celui d’une femme de près de 40 qui se souvient avec ses mots d’adulte et de femme dépravée, la petite fille qu’elle était, celle que son père violait chaque jour encore et encore, celle qui croyait que c’était normal, que c’est comme ça qu’un papa aime sa petite fille et oui, elle aimait son papa. La mère absente, les gens autour qui font comme s’ils ne voyaient rien. Et l’enfant subit l’inceste sans même avoir conscience de cela. Le père la manipule, la force, lui apprend à se comporter en « petite salope » pour lui et elle ne sait pas que ce n’est pas normal. L’adulte bien sûr qu’elle devient le sait et cette scène qui a tant tourné hier c’est justement le récit et le dégoût de Rose pour cette histoire. Son amertume nous est crachée au visage, saisissante, troublante, gerbante, révoltante. Oui les scènes sont dures. Mais l’inceste non consenti EST DUR, est GERBANT. Nous sommes ici totalement d’accord. L’inceste que subit Rose enfant est ce qui fait qu’elle n’a pas les schémas pour aimer. Elle n’est pas capable d’aimer, car détruite par cet inceste, par ces violences qu’elle pensait être l’amour. Rose ne sait pas aimer, sa perception de l’amour est détruite depuis bien longtemps.

En ce qui concerne les autres pratiques sexuelles, le BDSM et le fetish ne me posent pas de problèmes, le libertinage et l’échangisme non plus, ce sont des pratiques qui existent dans notre société et tant mieux pour ceux qui y trouvent quelque chose. Je respecte les pratiques de chacun. D’ailleurs Rose nous racontera la relation de confiance et d’empathie qui nait dans ces relations CONSENTIES et la liberté des femmes sera mise en avant. Rose ne fait jamais rien sans être consentante et invite chacun à respecter sa partenaire de jeu. Nous la verrons même initier de jeunes garçons de 18 ans (oui j’ai un peu grincé des dents) en leur apprenant qu’ils ne doivent jamais forcer personne à quelconque pratique non consentie. La femme n’est pas soumise, elle se soumet si elle le veut et elle soumet aussi. Rose d’ailleurs exerce beaucoup ce pouvoir de soumission, mais toujours avec des partenaires consentants. En revanche voilà le moment qui m’a fait grincer des dents arriver : la ZOOPHILIE. Croyez-moi, il a brisé quelque en moi ce passage, quelque chose de ma foi en cet ouvrage : WTF ? Sérieusement ? Bon, vous me connaissez, je suis vegan et impliquée dans la protection animale autant que je le peux, je ne supporte pas que les animaux soient objetisés. Rose se rend chez « Le vieux  » et une scène totalement gerbante est mise en œuvre avec le chien du cher monsieur. Notez qu’à aucun moment le chien subit ou n’est soumis (mais a sans doute subi un certain conditionnement par son propriétaire à un moment ou un autre), non c’est ici Rose la soumise, mais on ne m’enlèvera pas de la tête que les relations interespèces ne sont pas normales. Une femme n’est pas faite pour se faire prendre par un chien. Toutefois, la scène n’attend pas de jugement ou d’avis. Elle existe, c’est dans le parcours de Rose. Mais moi ça ne passe pas. C’est certes humiliant, mais c’est ce que cherche alors notre héroïne qui va enfin s’effondrer et lâcher ses douleurs. Sincèrement, cette scène n’était pas utile à mon sens. Alors oui, elle nous montre bien jusqu’où notre héroïne peut se perdre, à quel point elle n’a plus de contrôle sur elle-même et sa sexualité! Nous sommes alors dans la seconde partie du roman, celle de tous les vices, les pires, les plus acides, les plus répugnants. Rose n’existe plus, sa « bête » intérieure a pris le relai et elle n’a plus aucun contrôle. De même je n’ai pas du tout apprécié l’histoire entre un oncle et sa nièce, j’ai trouvé que ça sonnait totalement faux et pourtant nous savons bien que ce genre d’histoires, de relations existent. La nièce est parfaitement consentante, mais aussi totalement soumise. Et c’est ici que j’ai trouvé leur relation malsaine, nous n’avons pas vraiment la possibilité de comprendre à quel point la nièce à pu être manipulée dans les débuts de leur relation et où démarre son consentement, où il s’arrête. L’oncle semble malsain et nous met mal à l’aise.

Oui, il y a une scène de viol, vers la fin du roman. Oui, elle est horrible et c’est un vrai viol, il n’y a ni plaisir ni jouissance, mais bel et bien de la peur et du traumatisme. C’est gerbant, car si réaliste. Nous sentons l’odeur de l’ivrogne, sa voix de mec bourré, sa lame sur notre cou, son corps infâme contre notre intimité. La scène est rapide, brutale et conclut presque l’ouvrage. La suite sera parfaitement adaptée, ce que l’on pouvait attendre à ce stade. Je ne vais pas en dire beaucoup plus, car déjà que je suis dans l’obligation de spoiler un livre pour vous en parler vu les scandales qu’il crée…

La plume de l’auteur a son caractère propre. Ce n’est pas le genre de plume que j’aime le plus, mais ici, elle est adaptée. Elle est acérée, saccadée, un véritable rythme d’accouplement à l’image de l’esprit embrumé de Rose. L’auteure appelle un chien, un chien, elle n’use pas de jolies broderies pour décrire un sexe ou des poils, tout est cru, brut, comme examiné sous la lumière d’un néon aveuglant. Les scènes sont glauques, froides, distantes. Et pourtant, le temps est pris de plonger dans la psychologie de Rose et de ses amants, conquêtes et même de son amour, Alex. Nous comprenons ce qui est en jeu dans son esprit même si elle fait tout pour se dissimuler, résister à l’emprise. Il faut comprendre que Rose fait tout pour ne pas être celle qu’elle était avant, la petite fille qu’elle fut et dont l’innocence fut brisée de la plus cruelle des façons. Rose fuit. Encore et encore. Pourtant, Rose est entourée, a des amis, un métier. Mais Rose se perd, s’égare et nous prouve qu’elle n’avait toujours pas compris l’amour. La réflexion sur le couple est très bien apportée par Maryssa, qui décortique un quotidien que Rose va trouver banal, triste et usant. Mais en même temps nous sentons que Rose aspire parfois à cette vie ordinaire. Sans cesse vidée, sans cesse fatiguée, sans cesse sur le fil de son existence. Comment devenir femme et aimer quand on vous a tout volé à l’enfance ? Comment faire le deuil d’un père qu’on a aimé comme il le demandait ?

Une fois le livre terminé, comment se sent-on ? Vide, outrée (bah oui le titre le dit), choquée. Remuée, en colère pour toutes les injustices qu’on y croise. En colère parce que trop de gens appellent au boycott sans lire le livre et en tirant juste des extraits. Chose que je ne ferai pas, car non, Outrage n’est pas l’apologie de la pédophilie, ni de l’inceste, ni des viols. J’ai décortiqué longuement le livre, dans tous les sens, j’ai essayé de voir du double sens où il n’y en avait pas. Outrage n’est pas un livre qu’on aime. Peut-être pouvons-nous le détester, ce n’est pas mon cas. Je suis marquée, j’ai pris une claque. J’ai appris la déchéance, la douleur, la descente aux enfers et j’ai compris des maux que j’ignorais. Chacun gère sa douleur à sa façon, Rose la gère par le sexe. À elle de faire son chemin et comprendre ses choix. La fin du livre augure quand même d’une prise de conscience. La psychologie de l’héroïne, ses réactions, nous aident à mieux comprendre le roman et à tisser une histoire. Non, ce ne sont pas que des scènes d’amour successives, mais bien une descente aux enfers, l’emprise de l’amour tant redouté, la relation avec un manipulateur totalement instable et ingérable et puis le retour à la vie d’avant, désarticulée, désorientée, perdue et en manque, en souffrance. Boire, boire, fumer et s’emplir de sexe pour ressentir, lâcher, comprendre. Nymphomanie, Érotomanie. Les maitres mots de cette histoire.

Toujours est-il qu’Outrage est un livre qui marque. Déjà, car nous voyons les mécanismes d’une relation amoureuse totalement toxique, faisant écho aux pervers narcissiques que l’on peut rencontrer dans nos vies. Ensuite parce que c’est l’histoire d’une femme brisée totalement par son enfance et qui ne sait pas comment aimer, se comporter. Parce que son seul exutoire est le sexe et que rien d’autre ne l’apaise. Parce que l’auteure nous sert de la violence, de la déchéance, une descente aux enfers et pas sur plateau d’argent. Non, plus dans les aires d’autoroutes sales et répugnantes. Outrage n’est pas un roman ordinaire. Il n’est pas une romance, il n’est pas un roman dark érotique, il n’est pas un roman pornographique pur et dur, c’est bien plus complexe que cela. Mais oui il propose du contenu pornographique. La psychologie est présente en permanence, mécanismes de défenses, de protection, de manipulation. Communication coupée. Relation vouée à l’échec. Désillusions sur des désillusions déjà présentes. Perte d’estime de soi, du respect de soi-même. Allez jusqu’au bout, jusqu’aux limites, tester le lien ténu entre jouissance et douleur. Et recommencer. Encore et encore pour oublier. Plus tard, on sera morts.

Conclusion :

Je ne peux pas dire que j’ai « aimé » ce roman. Comme je l’ai déjà dit, ce n’est pas un roman qu’on aime. En revanche, je ne l’ai pas détesté non plus. J’ai apprécié certains aspects, la psychologie et la stratégie de fuite, j’ai compris pourquoi l’héroïne était si brisée, désarticulée, désinhibée. J’ai lu la perversion, la séduction, l’amour toxique, le respect, l’empathie, l’échange, les sentiments autres que l’amour. Je condamne fortement certaines scènes qui n’ont, pour moi, rien à faire là dedans, comme la zoophilie ou la relation incestueuse plutôt glauque entre un oncle et sa nièce. Toutefois, ces scènes sont là pour nous montrer les extrêmes, jusqu’où tout peut conduire, j’estime juste que ce ne sont pas des scènes à mettre entre les mains de tous. J’ai lu que le roman était humiliant, oui, il y a parfois des comportements humiliants dans cet amour avec un Loup qui n’a de cesse de dévorer notre héroïne. Alex n’est pas le mec auquel on s’attache, il ne vous fera pas du tout rêver, ce n’est pas un homme qu’on veut. Pour Rose, nous passerons par divers sentiments au cours de notre lecture, cherchant encore et toujours à la comprendre, savoir ce qui l’a conduit ici. Outrage est donc une claque, oui il laisse K.-O., car les images nous assaillent sous la plume plutôt habile et acide de l’auteure. J’ai lu chacun des mots, je n’ai passé aucune scène, et ce, oui, pour vous retranscrire mon avis. Outrage est un roman que je voulais lire et je suis contente de l’avoir fait, d’être allée au bout de l’expérience. En revanche, il faut être prévenus, alarmés, il se lit en connaissances de causes. Mais non il ne fait vraiment pas l’apologie de la pédophilie ou de l’inceste. Il dénonce à sa façon, en montrant une femme au schéma totalement erroné et qui ne sait même pas vraiment s’aimer, se préserver.

Une chose est certaine, Outrage fera parler de lui. S’il vous plait, ne lynchez pas l’auteur ou la maison d’édition trop vite. Renseignez-vous, lisez le livre en entier et pas seulement des extraits gerbants sortis de leur contexte. Je ne vous dis pas d’aimer le livre, je ne vous dis pas de courir l’acheter ni de le boycotter. N’hésitez pas à prévenir vos libraires s’ils n’ont pas eu l’information sur la bonne mise en rayon. Hugo Roman n’est pas Hugo Blanche ou Hugo New Romance. C’est ici un roman noir qu’on vous propose, pas une histoire d’amour, pas une histoire érotique. Comme je vous l’ai dit je ne défends pas le livre, j’ai tenté de vous relater de mon mieux mon ressenti, j’ai mis des mots sur les scènes les plus délicates, j’ai exprimé mon dégoût pour la scène de zoophilie et je ne vous cache pas que les scènes de Rose, enfant, soumise à ce père alcoolique aux mains calleuses m’ont serrée la gorge. Car non, elles ne vantent pas ce qui s’est passé… elles sont contées par une femme déchirée.

S’IL VOUS PLAIT : RÉSERVE À UN PUBLIC AVERTI – NE LISEZ PAS CE LIVRE SI VOUS SAVEZ DÉJÀ QUE VOUS N’ALLEZ PAS SUPPORTER. À QUOI BON ? IL Y A PLEIN DE BONS LIVRES QUI SORTENT EN CE MOMENT ET PEUVENT VOUS SÉDUIRE. NE CRIEZ PAS AU SCANDALE AU MOINDRE EXTRAIT SORTI D’UN CONTEXTE.

Je ne me prononcerai pas sur le comportement de l’auteure envers les lecteurs, car je n’ai pas participé à la conversation. Je pense que désormais tout est entre les mains de l’éditeur, mais n’oubliez pas non plus que nous sommes encore en période de vacances et aussi de rush de rentrée littéraire. Faites autant de prévention que vous le souhaitez sur ce roman, mais n’injuriez pas ceux qui lisent, ceux qui aiment, ceux qui détestent, ceux qui ignorent. Prévenez vos libraires, vos amis, vos enfants. Ce roman n’est pas à mettre entre toutes les mains. Soyez prudents. Et rappelez-vous : nous ne sommes pas obligés d’aimer et de cautionner tous les livres qui sortent. Nous ne sommes pas obligés pour autant de les lyncher et d’appeler à la censure ou au retrait de la vente. (Je vous invite à lire quelques extraits de la littérature de Marquis de Sade, à passer sur les forums doctissimo et donc à installer un contrôle parental, car les sections récits érotiques sont vraiment pornographiques. Je vous propose aussi de consulter l’avis de ma copine Marlène sur son blog.

Pas de flamants, pas de en bref, ce n’est pas possible ici. Je reste ouverte à la discussion, j’attends même avec impatience vos avis, ressentis. Restez courtois dans vos messages svp, comprenez bien, encore une fois, que je ne fais ni le procès ni l’apologie du livre, c’est totalement impossible pour ce genre de roman. Le roman de l’emprise, de l’injustice des sentiments et de l’amour qui s’enfuit. Impossible, car nous avons tous nos limites, notre résistance aux pratiques différentes des nôtres, un sens moral différent aussi. J’écouterai chacun des arguments mêmes si, à mon niveau je ne peux rien faire pour apaiser les mécontentements, je suis juste une blogueuse ayant reçu le livre en partenariat à ma propre demande et c’est ainsi que je me suis présentée devant vous. Paix, lecture et amour ❤

 

Edit 15h35 : N’hésitez pas à lire l’article ActualLitté qui est très éclairant. Vous y trouverez aussi l’avis de l’éditeur sur l’apposition d’un bandeau et ses arguments.

48 réflexions sur “Outrage, le roman qui fait scandale : mon analyse, mon expérience de lecture

  1. sphinxou dit :

    Merci pour ton avis, je t’avoue que je l’attendais avec impatience après tout ce qui s’est dit hier sur ce livre (et ce que j’ai pu dire aussi d’ailleurs). Je sais que je ne le lirai pas, je sais que ce ne serai qu’une expérience désagréable. Mais en effet, même si l’on ne connait rien de la stratégie de la ME et de ses directives au niveau diffusion/distribution (en dehors de l’avertissement que tu as reçu en tant que partenaire de Hugo) ça me gène un peu de me dire qu’il est disposé au gré du vent en librairie. C’est un livre que je verrai en librairie spécialisée ou dans des lieux plus appropriés mais pas à portée de main du premier venu ; j’ai l’impression que ce serait comme ranger des DVD pornographiques dans le rayon DVD de la Fnac (quoique ça se trouve il y en a, j’ai jamais vérifié). C’est plus ça qui me dérange 🙂 (même si j’ai du mal avec le côté pédophilie et zoophilie pour le coup). Enfin c’était un peu brouillon comme commentaire du coup :p

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  2. lire à la folie dit :

    Merci de ton avis, je n’ai pas participé à la polémique car les commentaires que j’ai lu venaient avant tout de personnes n’ayant lu que l’extrait (en effet ignoble) qui tourne partout.
    Cet extrait m’avait fait l’effet d’une enfant qui ne comprend pas que ce qui se passe est mal et qui est tellement manipulée par son père, qu’elle fait tout pour qu’il l’aime.
    Je ne lirais pas ce roman car ce n’est pas ma came (vraiment pas), mais je trouve ton avis intéressant, vraiment bien détaillé et aussi objectif que possible. J’espère que les avertissements seront présents dans les rayons des libraires. 😉

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  3. Les p'tites lectures de Meg dit :

    Merci d’avoir pris le temps d’écrire cela. Vraiment, merci pour nous avoir partagé cette expérience de lecture incroyablement bien construite, étant donné le contexte.

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  4. uneviedeslivres dit :

    J’ai effectivement vu des messages sur ce livre. J’ai vu aussi un message de l’auteure n’acceptant pas les personnes « non ouvertes d’esprit ». Je ne veux pas faire de polémique là-dessus (surtout que je n’ai pas lu le livre), mais j’ai trouvé que c’était un peu mal placé. Les auteurs doivent forcément s’attendre aux critiques. Les lecteurs ne s’attendaient peut-être pas à tout ce que tu as nommé, ce qui a expliqué leur choc.

    En ayant vu ça, je me suis dit « mais qu’est-ce que c’est que ça ?! et pourquoi cela a été publié ? ». En lisant ton analyse, je « comprends » mieux. En tout cas, je sais de quoi il en retourne. Il faudrait effectivement un gros gros gros avertissement.

    Je ne le lirai pas. Je sais que je serais bien trop choquée – et surtout, par la suite, perturbée – par certaines scènes. Dommage, car les personnages brisés, c’est mon dada. Peut-être que sous un autre format, ça m’aurait plu, mais je te remercie de ton avis objectif, car il me permet de me dire que ce n’est pas du tout pour moi.

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  5. bookosphereblog dit :

    Ton article est très bien écrit, mais ce n’est pas du tout une lecture envisageable pour moi … c’est bcp trop degradant pour moi. Mais je respecte ton avis , je ne dirais pas que je ne suis pas ouverte d’esprit j’ai juste mes avis, mes valeurs et mes limites aussi et ce livre en est une pour moi !

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  6. LesEtoiles dit :

    Merci Bettie pour ton analyse ! Grâce à toi , je vais pouvoir passer mon chemin sans regrets ! La vie est assez dure comme ça sans en rajouter avec une lecture traumatisante ! Courage, pour la suite ! Je sais que se lancer dans une nouvelle Lecture après une histoire pareil est difficile ! Encore merci

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  7. Molly laPuce dit :

    Merci pour ta chronique. J’avais déjà eu quelques éclaircissements sur certaines scènes. Je ne comprends pas cette scène de zoophilie dans tous les cas. Clairement je ne le lirais pas. Après il y a eu de l’extrapolation et de l’exagération hier, de te voir en parler ainsi que Celine a remis les pendules à l’heure de mon esprit. A l’heure qu’il est cette histoire me fatigue. Et le problème qui se pose pour moi, c’est son placement en librairie ainsi que d’autres romans dans ce genre.

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  8. Little red reading books dit :

    Coucou !
    Je dois bien dire que j’attendais ton avis avec impatience! J’apprécie beaucoup ton analyse et ta franchise qui aide a mieux comprendre cette oeuvre. Alors merci à toi.
    Concernant l’extrait, je ne juge d’habitude jamais sur un extrait, car je suis consciente que des lignes sorties de leur contexte peuvent fzire dire ce qu’elles veulent. Cependant, je pense que l’écriture est telle qu’elle pousse dans nos derniers retranchements. Elle est faite pour déranger. Sauf que certaines personnes sont très sensibles à certains sujets plus que d’autres. J’ai essayé hier de le commencer en ebook pour justement me faire mon propre avis. Et je trouve sa plume inutilement trash. Je sais qu’elle cherche à dépeindre une réalité qui dérange, à sortir des sentiers battus, mais franchement tout le monde n’est pas armé pour lire ce genre de livre (moi et mon hypersensibilite compris). Et le problème majeur n’est je pense pas le livre en lui meme parce qu’honnetement elle n’innove pas dans son genre. En cours de propriété intellectuelle on a eu à faire à des extraits/ des livres bien pires quand on se posait la question de la censure (quasi inexistante officiellement en france). Le problème vient surtout de la maison d’edition qui l’edite et de la confusion que cela engendre. Certes c’est au lecteur et libraire de s’informer de ses lectures car chez hugo il est bien classé, mais ça n »est malheureusement pas le cas. Et lire ce livre doit vraiment etre un choix conscient. Quand on lit le résumé on sait que ca va etre hard puisqu’on parle quand meme d’addiction (+le fait que l’auteure fasse partie des cercles BDSM+fetish) mais pas à ce point je pense. Hier j’ai pu parler avec 3 libraires/vendeurs, qui n’en n’avaient pas été informés :/.
    Mais je te comprends. La censure n’a pas sa place ici. Le lynchage non plus. Et ce livre est loin d’etre le seul necessitant plus de prévention.
    Sur ce, merci encore de tous ces rappels et de ton analyse pertinente

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  9. klolianebooks dit :

    Merci beaucoup pour ton analyse ! Ayant suivi un peu la polémique qui a entouré la sortie du roman, j’ai eu du mal avec l’extrait et tous les commentaires qui ont suivi. Certes le passage était choquant et glauque, mais sans avoir lu tout le texte comment savoir dans quelle contexte il était situé ?
    C’est comme juger une personne sur une seule phrase dîte. Je ne suis pas là pour défendre le roman, l’auteur ou la maison d’édition, mais au lieu de s’enflammer au point de crier à la censure, prenons en compte tous les éléments. On voit bien aujourd’hui l’impact que peut avoir une phrase sortie de son contexte.
    Cela peut-être destructeur ! Je répète encore, je comprends la première réaction suite à l’extrait, mais cela a pris tellement d’ampleur.
    Pour ce qui est de la recommandation, je suis d’accord avec tout le monde. Il devrait avoir la mention « Pour Public Averti » pour que de jeunes lecteurs ou personnes plus sensibles n’aient la mauvaise surprise de tomber sur un récit si « Hard ». Et comme beaucoup, je me pose pas mal de question sur l’étique d’Hugo Roman.
    Il est clair que tout ce qui s’est passé hier à donner un joli coup de pub à ce livre qui aurait pu rester dans l’ombre si la maison d’édition n’avait pas été « Hugo Roman », accompagné du risque (presque sûr) de se trouver près des titres de la collection New Way et New Romance.

    Je me répète encore, mais je préfère un avis posé avec tous les éléments en main semblable à ton analyse qu’un jugement hâtif.
    Merci 😀 !

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  10. betweenthebooksentouraine dit :

    Au moins, c’est clair et argumenté. J’ai lu des choses dérangeantes, très jeunes, parce qu’on ne contrôlait pas toujours mes lectures mais rien de tel et il me semble nécessaire qu’un avertissement soit visible. Mais cela renvoie aussi au fait que les romances érotiques à la mode tombent entre les mains de très jeunes ados. Personnellement, cela me dérange car ce n’est pour moi pas une bonne initiation à la sexualité et le rôle de la femme n’y est pas toujours développé de façon moderne et valorisante. Même pour ces livres, il devrait y avoir un avertissement. A la télé, il y en a un avec un code d’âge. Pourquoi pas sur les livres? Au moins, les parents achèteraient ces livres en connaissance de cause.
    Au moins, cela suscite le débat et cela fera peut-être réagir positivement le monde du livre qui est parfois pris dans des logiques commerciales peu recommandables.

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  11. Ô grimoire ! dit :

    Merci et bravo ! Je n’ai pas lu ce livre, peut être le lirais-je un jour, mais je pense que ce que tu écris ici devait être écrit. Plutôt que de laisser libre cours, comme c’est malheureusement si souvent le cas, à l’émotion facile, à l’effet de foule (dont on sait qu’il peut amener au lynchage…), il était important de replacer les choses dans leur contexte. J’ai également été lire le billet de Marlène, à qui je vais laisser un commentaire de la même eau. Mais merci et bravo pour avoir su prendre le recul au delà de l’émotion, du panurgisme.

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  12. pommebook dit :

    Ce n’est pas envisageable pour moi. Je ne le lirai pas.

    Tu parles d’objectisation de l’animal, mais la femme l’est aussi. La zoophilie est choquante, comme tout le reste. L’un doit être traité à l’égal de l’autre. Ce livre clairement assumé par l’auteur (ou pas vu sa communication un peu bancale, elle a tenté la discussion avec une blogueuse c’est pas fameux), prend pour tous les autres mais il y a un vrai problème de fond sur la banalisation des agressions. C’est triste, c’est pas cool. Ce serait certainement mieux passé si l’auteur n’avait pas qualifié tous les gens d’un certains nombre d’adjectif alors que le principal problème est le manque total de transparence dans la communication.

    Ce que je trouve dommage c’est le manque total de transparence de l’éditeur, même dans sa note suite aux vagues. La tratégie, excuse moi, mais elle n’est pas claire. J’ai Lu a une identité bien reconnaissable pour les titres un peu plus osé. Et une stratégie visuelle commence par un visuel reconnaissable. Ici, on ne la voit pas et la communication est un peu trouble. Alors oui je ne connais pas leur stratégie, mais on peut déjà dire que c’est un coup manqué, même en interne où j’ai appris que la communication avec les blogueurs n’avait pas été plus claire que ça (certes on parle d’un roman différent mais ça s’arrête là).

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  13. cammypixiedust dit :

    Merci pour cet avis détaillé et éclairé.
    J’avoue m’être révoltée hier à la lecture de l’extrait, sorti de son contexte. J’ai été choquée mais ce n’est pas une raison pour juger sans tout connaître…
    Je ne lirai pas ce roman, je ne pense pas être assez forte pour ça alors merci de l’avoir fait.

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  14. Junko dit :

    Merci à toi pour cette analyse complète. Elle éclaire beaucoup de points restés obscurs. J’avoue avoir été choquée par ces appels au boycott, à la censure, suite à la lecture d’un court extrait. Je comprends les réactions, mais cette polémique a pris tant d’ampleur… Ton analyse était vraiment la bienvenue ! Et je suis d’accord avec toi, il faut que ce roman bénéficie d’un avertissement. En tout cas, bravo et merci d’avoir pris le recul nécessaire par rapport à cette polémique. Paix, lecture et amour ❤

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  15. Vampilou fait son Cinéma dit :

    Pour tout te dire, j’ai trouvé détestable ce qui s’est passé sur les réseaux sociaux hier, j’ai d’ailleurs plusieurs fois failli réagir, mais je n’ai pas voulu alimenter une polémique, qui l’est déjà trop à mon goût ! Que l’on aime pas ce roman certes, cependant, pousser les gens à ne pas l’acheter et pire, à dire à ceux qui l’ont aimé que c’est une honte, non, là ça va beaucoup trop loin et c’est plus scandaleux que ce roman lui-même…Pour ma part, j’assume le fait qu’il m’intéresse vraiment et que j’espère avoir l’opportunité de le lire un jour, de me faire ma propre idée dessus ! Enfin, je pense qu’il ne faut pas oublié qu’il fait partie de la collection Blanche de Hugo, qui est de loin, la plus spécifique en matière de romances 😉 Effectivement, ils auraient peut-être dû être plus vigilants, mais ce n’est pas une raison pour les insulter ainsi non plus…

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  16. Une touche de Grenadine dit :

    Merci pour cet avis, pour ce crash test
    Mes petits yeux et ma fibre sensible te remercient je ne sais pas si j’aurais apprécié la lecture mais sans juger ni critiquer l’œuvre je peux affirmer que ce livre n’est clairement pas pour moi alors merci pour ton article clair qui me fera gentillement éviter ce livre alors que je l’aurai lu par curiosité et en serai sorti toute retournée

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  17. Le monde de Lia dit :

    Merci d’avoie écrit cette chronique, Bettie. Après la grosse polémique d’hier, j’était très curieuse de découvrir ce roman tout en sachant qu’elle s’approche trop de mes limites pour que j’essaie actuellement. Ton avis détaillée me permet de comprendre ce roman et pourquoi il a été écrit.
    Je te souhaite de prochaines excellentes lectures et à la prochaine.
    Lia

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  18. Xiouxiou dit :

    Hello,
    J’ai beaucoup apprécié te lire, et je suis d’accord avec toi que juger un livre hors contexte est déplacé et ridicule. Et je suis absolument contre la censure, dans la mesure où chacun lit ce qu’il veut et que ça ne porte pas atteinte à quelqu’un.
    Juste après avoir lu ton article, je suis allée flâner sur le site de Kobo, et j’ai découvert que ce livre est classé dans la catégorie Romance à côté de livres tels que Next Stop et Royal Saga. Du coup j’avoue être un peu beaucoup choquée qu’on le classe-là :/

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  19. stephsouris dit :

    Merci Aurélie, pour ton objectivité, ton recul par rapport au livre et à tous le mauvais buzz qu’il y a eu hier. Je suis maman d’ado, bibliothécaire et oui je suis totalement d’accord on a beau être vigilants en tant que parents nous avons été confrontés à des recherches internet qui n’auraient pas dû être faites, oui malgré la protection parentales les ados sont futés. Bref merci de m’avoir un peu plus éclairé sur ce livre, chacun se fera sa propre opinion mais pour moi tu as répondu à toutes les interrogations qu’il y avait.
    Bises ma belle
    Steph ou souris

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  20. Elo Diie dit :

    Je viens de voir sur Twitter toutes cette polémique et j’avoue que le résumé ma 😲😲😲😲😣😣😣😫😖 bref… Mais en lisant ta chronique je comprend beaucoup mieux… Certes moi non plus je ne le lirais pas parce que la dark romance ou autres romans de ce genre ce n’est pas mon genre de prédilection mais ton avis me permet de comprendre ce livre et me permet de ne pas suivre la mêlée comme un petit mouton alors que je ne sais pas de quoi il en retourne. Après c’est sur que c’est pas un livre à lire 😕
    Merci 😌

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  21. loulitla dit :

    Merci vraiment pour ton avis, c’est très intéressant à lire. Je dois avouer que l’extrait hier m’a choquée, écœurée et je sais que ce n’est pas un livre pour moi. Maintenant, à tête reposée et après avoir lu ton article, je comprends mieux la sortie de ce roman. En tout cas merci pour cette chronique complète, argumentée et objective.

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  22. horizondesmots dit :

    Merci beaucoup pour ton billet qui éclaire une polémique que je viens à peine de découvrir. Je ne pense pas lire ce livre, mais je ne crierai pas non plus à la censure : si cette littérature existe, c’est qu’elle a quelque chose à nous dire. Cependant, en tant que libraire, je pense avertir mes collègues du contenu du bouquin si un jour il atterrit dans nos rayons (ce qui n’est pas le cas pour l’instant) histoire que nous puissions renseigner le client de ce qui l’attend. Pour ma part, je fais le choix de ne pas le vendre à un client a priori mineur. Déjà que ça me révulse de voir des mamans acheter Calendar girl à leurs gamines de 10 ans sans n’avoir aucune idée de ce que ça raconte…

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  23. chrislacritique dit :

    Merci pour cet article objectif Bettie Rose ! Pour ma part, avec ou sans avis gentil/méchant/haineux, ce roman n’est pas fait pour moi. Et tu as raison, ce n’est pas un livre qu’on peut aimer ou même détester. Soit on le lit, soit on fait l’impasse. Quant à moi, je passes mon tour.

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  24. Ma toute petite culture dit :

    MERCI pour cette excellente chronique ! Personnellement je ne lirai pas le roman, du moins pas pour le moment, car il ne m’intéresse pas.
    Je suis dépitée de voir tant de gens critiquer voire boycotter un roman en en ayant seulement 1 avis ou 1 extrait sorti de son contexte… C’est hallucinant d’en être réduit à résumer un livre par ce qu’on en dit et pas par ce qu’il raconte réellement.
    Donc une nouvelle fois MERCI pour cette chronique qui remet les choses en ordre ! Et des bises (parce ce qu’après ça de l’amour et de la tendresse ça fait du bien) !

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  25. Les lectures de la Diablotine dit :

    Alors, j’ai vu passer beaucoup d’avertissements, d’avis et de posts sur les réseaux sociaux hier. On m’a demandé en mp si j’avais l’intention de lire ce livre et donner mon avis. On m’a même demandé pourquoi je n’avais pas l’intention de lire. Mais la pédophilie, la zoophilie et toutes les conneries en « ie » ne sont pas pour moi. Je pense avoir l’esprit ouvert et ne porte de jugement sur personne. Apparemment, certaines blogueuses ont aimé la lecture de ce livre et d’autres non, je ne leur jette pas la pierre.
    Ce que l’on peut reprocher :
    – le manque de communication de la part de l’éditeur,
    – le manque d’avertissement, d’information de ce titre,
    – la com’ inexistante de ce titre alors qu’Hugo fait la pub pour ces autres ouvrages…
    – et enfin, et pas des moindres, l’attitude de l’auteur ! Je pense que tu as vu le post passé tout comme moi, et je trouve scandaleux la façon dont elle traite ses lecteurs et/ou ses futurs lecteurs.
    Pour finir, je n’irai pas l’acheter pour le lire

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    • Carnet Parisien dit :

      La communication d’Hugo sur ce titre n’est pas inexistante, peut-être ne suis-tu pas les bons réseaux sociaux. Consulte la page des éditions Blanche, une collection érotique de Hugo qui est totalement la cible de ce genre de parutions. 😉

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  26. Audrey dit :

    Très très bon article. J’ai été choquée de la campagne de censure menée sur les réseaux sociaux par des gens qui, pour la plupart, n’ont même pas lu le livre ! J’avoue que je ne comptais pas le lire, car le résumé ne me tentait pas, mais ta manière d’en parler donne le sentiment que le roman est assez complexe. Découvrir la personnalité de cette héroïne écorchée semble une expérience de lecture difficile, mais intéressante.
    Je rejoins les critiques sur le manque d’avertissement de la ME, un simple bandeau aurait été pas mal.
    Quant à l’autrice, est-ce que ses propos qui ont apparemment choqué ne sont pas volontairement outrageants et s’inscrivent dans la lignée de son livre ?
    Bref, merci de nous donner ton avis après avoir effectivement lu le livre…

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  27. Sharon et Nunzi dit :

    Bonjour
    Pour ma part, je ne lirai pas ce livre tout simplement parce que ce n’est pas du tout mon genre de lecture, et que je n’ai même jamais lu un seul livre publié par cette maison d’édition.
    Maintenant, je salue ton analyse, qui a le mérite d’être très bien étayée.

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  28. OmbreBones dit :

    Merci pour ton article !
    Voilà deux / trois jours que je suis de loin le scandale provoqué par ce livre, les réactions de l’auteure, et ton article aide à mettre vraiment les choses en perspective. Tu parviens à conserver un point de vue neutre, à défendre l’auteure, la maison d’édition, je te salue bien bas pour ça ! Quant à ce roman… Je suis quelqu’un qui aime lire des auteures comme Brite et Caussarieu, la première est d’ailleurs une de mes auteures favorites. Comme toi, ce qui m’intéresserait dans un roman comme celui-là, c’est surtout l’aspect psychologique, destructeur, les questions que ça oblige à se poser sur la réalité de la vie et de la douleur. J’aime la démarche de l’auteure qui se retranscrit dans l’extrait d’interview que tu as posté, c’est quelque chose que je fais moi-même en tant qu’auteure. Pour autant, je ne suis pas sure que certaines scènes soient vraiment utiles. Je suis très ouverte mais la zoophilie, c’est au-dessus de mes forces et même si je comprends le but de l’auteure, je sais que lire une telle chose me dégoûterait. Probablement parce que j’ai un chien et que ça en me passerait même pas à l’esprit, un truc pareil… Je suis très ouverte d’esprit mais ça, non. Juste non.
    Au sujet de l’auteure, je comprends qu’elle soit énervée de se faire lyncher et qu’elle réagisse négativement (pas de manière très intelligente mais bon, la colère hein…) quand j’ai publié le mien (je ne donne pas le titre parce que le but n’est pas de faire de la pub, juste d’argumenter ^^) dans une collection romance alors qu’il s’agit davantage d’un thriller (le personnage principal est une sociopathe donc bonne chance pour parler de romance… C’est juste qu’elle entretenait une relation avec une fille qu’elle essayait d’initier à la mort et l’autre essayait de l’en tirer justement) j’ai eu quelques retours très négatifs de personnes qui ne s’y attendaient pas et ont été gênés à cause d’une mauvaise communication autour du livre de la part de la maison d’édition. J’ai réussi à juste passer outre les « va te faire soigner pauvre tarée » parce que j’ai réfléchis et je me suis mise à la place de ces quelques personnes (heureusement moins nombreuses que pour Outrage). Je me suis dis, et si j’avais eu entre les mains un roman qui me dégoûtait sans que l’éditeur ne me dise clairement qu’il risquait de causer un choc? Malgré le « réservé à un public averti » sur la couverture.. J’ai pu relativiser. Mais je pense que quand on se prend une vague de haine dans la tronche du jour au lendemain, c’est beaucoup plus difficile de faire face calmement et avec du recul. Donc d’un côté, la manière dont elle parle et est condescendante avec les lectrices de romance me dérange (pourtant je n’aime pas du tout la romance, c’est un genre littéraire qui me gonfle prodigieusement xD) mais d’un autre côté, si on se mettait à sa place deux secondes? Je ne la connais pas mais elle reste une humaine et on sait ce que ça peut provoquer, les vagues de haine sur Internet :/
    Quant à cette histoire de censure, ça me choque ! C’est impensable d’accepter ce terme dans notre société basée sur la liberté d’expression et voir des gens l’exiger me désole. Je n’ai pas lu le roman mais il faut faire la différence entre un récit et une apologie. Quoi, parce qu’on écrit un thriller, on fait l’apologie du meurtre en série? Parce qu’on écrit de la dystopie, on fait l’apologie des régimes totalitaires? Parce qu’on écrit de l’urban fantasy, on fait l’apologie des vampires dominateurs? C’est tout aussi ridicule. Il faut savoir prendre du recul sur ce qu’on lit, c’est aussi une question d’éducation du lecteur. A ce tarif là, je trouve que Cinquante Nuances est beaucoup plus dangereux parce qu’il normalise les comportements anormaux (genre t’es riche donc tu peux stalker les nanas et leur imposer tout ce que tu veux. J’avais lu un truc, qui disait que si Christian Grey avait été pauvre, Cinquante Nuances ce serait un épisode d’Esprit Criminel. Bah… Ouais. Parce que là, l’auteure parle d’amour au lieu d’obsession et qu’elle sous entend que tout est permis avec de l’argent, ce qui n’est pas le cas, désolée.) alors que dans Outrage, quand on te lit, on sent que l’auteur fait bien la distinction. C’est ça qui importe, je trouve. Par contre et là je rejoins l’avis général, un véritable avertissement SUR le roman est nécessaire, déjà sur la couverture et ensuite en librairie. Parce qu’un tel livre doit être lu avec la maturité et le recul nécessaire pour ne pas causer un choc à quelqu’un de trop jeune ou de trop sensible. La maison d’édition n’a pas trop géré à ce niveau là, parce qu’on est au-delà du contenu potentiellement choquant et leurs avertissement sont venus beaucoup trop tard sur leur page facebook :/ Je me demande s’il ne faudrait pas instaurer une classification dans les romans, un peu comme pour les films, histoire d’éviter les problèmes à l’avenir… Parce qu’au fond, avec l’avertissement adéquat, il n’y aurait jamais eu tout cet effet boule de neige.
    Après encore une fois, je n’ai pas lu le roman donc je ne peux apporter aucun jugement. Peut être que je vais réussir à passer outre l’histoire de la zoophilie pour tenter quand même… Quitte à sauter des pages, à voir.
    En tout cas, bravo pour cet article et merci de l’avoir écrit 🙂

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    • Carnet Parisien dit :

      Je suis TELLEMENT d’accord avec ce commentaire ! Je me suis fait la même réflexion que toi : donc tous les lecteurs de thrillers sont des psychopathes parce qu’ils lisent des romans où les gens se font tuer ? Effectivement, il ne faut pas confondre fiction et apologie. Et same pour 50 shades : certaines romances normalisent des comportements abusifs et les lectrices le prennent au pied de la lettre. Il est certain qu’avec un roman comme Outrage, le lecteur va se poser des questions et comprendre qu’un tel comportement n’est pas normal ; l’auteure elle-même ne le sous-entend pas.

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  29. MahaultMots dit :

    Je ne suis ni l’actualité romance, ni l’actualité de cette maison d’éditions, mais j’ai entendu parler de cette affaire justement et voulais juste te remercier pour cet article complet (et félicitations, cela a du te demander un travail de folie !) et ta sincérité.
    Il ne semble vraiment y avoir aucune apologie de la pédophilie ni de la zoophilie ici, mais forcément, personne ne veut lire quoique ce soit là-dessus. Cependant, ce sont des faits qui existent, et en quoi est-il interdit de les introduire dans le romanesque ? Ce n’est pas parce qu’on écrit pas là-dessus que tout va disparaître comme dans le meilleur des mondes. Non, la littérature et les écrivains ont le droit de nous faire réagir, de nous choquer, de nous alerter si tout cela sert un propos cohérent.
    En revanche, je ne suis pas d’accord avec l’éditeur sur le fait qu’il ne veuille pas du bandeau d’avertissement. S’ils avaient mieux communiqué autour du livre, de son contenu (une autre collection dédiée peut-être ?), il ne serait pas nécessaire de réparer ce genre d’erreur.
    Tant de romances ont un résumé promettant du sombre en quatrième de couverture que l’on peut ne pas prendre la mesure de ce que ce roman contient réellement.

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  30. lire en bulles dit :

    Merci pour ton article, qui est pertinent et neutre. Clairement, comme je te l’ai dit sur Twitter il y a des œuvres qui dérangent dès le départ. Bien entendu, j’ai lu l’extrait en question comme tout le monde, et oui cela m’a choqué, révulsé même mais… comme tu dis on ne peut pas juger de l’entier-té de l’oeuvre en se basant uniquement sur ce passage.

    Sinon, on pourrait très bien tomber dans la facilité et résumé le film Requiem for a Dream à une grosse scène d’orgie ignoble faite pour choquer. Alors qu’en regardant le film du début à la fin, on voir le cheminement de la narration et vision du réalisateur pour parler de la déchéance humaine, de l’addiction, du gavage publicitaire à outrance, et de la solitude aussi. C’est une oeuvre dérange psychologiquement qui semble laisser un mauvais goût en bouche, et une sensation de « sale » sur la peau. Je pense que, Outrage est de ce genre là.

    Par la suite, j’ai l’exemple de l’Herbe Bleue qui m’avait remué quand j’était adolescente, et également l’autobiographie de Marilyn Manson, qui clairement est une sorte de « Rose » de sa relation avec son paternel et son grand-père. Rien que d’y repenser je me sens sale… mais est-ce que pour autant sa musique, ses textes et ce qu’il a autrefois essayé de dénoncer dans ses chansons sont à jeter ? Non. C’est artiste qui n’a jamais hésité à parler des choses noires et dégueulasse de la vie comme l’inceste, les tueries de masses, mais aussi compliqué à aborder comme la politique et la religion. Bref.

    Je pense que je lirais ce livre un jour, parce que je veux comprendre la démarche de l’auteure. Je suis consciente que j’en ressortirais « sale » mais, comme je le dis souvent, on ne sait jamais ce qui se passe entre quatre murs, et j’ai grandi dans un foyer où mon père était violent psychologiquement, et parfois, physiquement. Ce sont les moments de la vie qui nous construisent, nous façonnent mais aussi qui nous détruisent. Je ne serais pas là-même sans ces années de souffrances qui m’ont apporté du bon mais aussi du sombre. Le monde actuel n’est ni tout blanc, ni tout noir, ni tout rose. Il y a des nuances, parfois plus sombres que d’autres. Il suffit de regarder l’actualité pour comprendre que l’être humain est capable d’actes les plus ignobles et répugnant qui soit. Il y a de nombreuses « Rose » en ce monde, et même des garçons. Rien n’est figé dans le temps, on change sans cesse.

    Et ce genre d’ouvrage continueront d’exister au même titre que la déchéance humaine.
    Enfin bon, heureusement que des trucs joyeux existent hein ! 😀 ❤

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  31. Kathleen Torck dit :

    Je n’avais jamais autant entendu parler d’un livre avant sa sortie. La veille de sa sortie j’ai vu pas mal de post sur facebook qui dénoncaient ce livre et son contenu, qui diabolisaient les éditions Hugo. Je me suis demandais ce que ce livre pouvait avoir de si choquant pour heurter autant les personnes et rencontrer une telle censure. Le contenu semble cru, mais encore ? Les scènes sont insoutenables ? Mais encore ? Honnêtement je ne vois pas en quoi il faudrait lui faire autant barrage, il suffit juste de ne pas le maître entre de mauvaises mains… Il y a tellement de livres disponibles, d’auteurs à découvrir… J’espère que ce livre, comme tout livre, trouvera son public.
    Merci de publier ce genre d’article très intéressant !

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  32. dreamingwithboooks dit :

    Voilà le roman qui a fait tant de bruit sur les réseaux sociaux … Je ne l’ai pas lu et je ne pense pas le faire, tout simplement parce que le thème abordé et les scènes de sexes ne m’attire pas du tout … Je pense que je peinerais plus qu’autre chose à le lire … Cependant, comme toi, je pense qu’il ne faut pas boycotter ce roman. Chaque livre mérite d’être lu s’il trouve des lecteurs. Tant mieux s’il arrive à plaire à certain. Mais je suis carrément pour le fait qu’il soit signalé de manière claire que le roman ne doit pas tomber entre toutes les mains. Je m’imagine adolescente acheter ce genre de roman, je pense que j’aurais été traumatisé et me serais posé beaucoup de questions sur certaines scènes …

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  33. Carnet Parisien dit :

    J’ai toujours aimé tes articles pour ce qu’ils sont, parce qu’ils reflètent aussi ce que tu es : je trouve que tu es quelqu’un de très juste, de tolérant, qui ne se prononce jamais sans s’être renseignée. Ton article est très bien construit et rappelle quelques fondamentaux : on ne peut pas se prononcer sur un roman sans l’avoir lu ou juste en se basant d’extraits hors contexte, on ne peut pas prêter des intentions aux ME sans faire partie de leur équipe et donc connaître leurs stratégies, et rien ne justifie la censure ou le lynchage public. Merci ma Bettie Rose. ❤

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