[Chronique] Comment je suis devenue célèbre en restant chez moi de Caitlin Moran

Publié aux éditions Flammarion jeunesse – 28 juin 2017 – 128 pages
Merci à Flammarion pour cette lecture

 

On ne peut pas écrire un livre en un jour !Je me suis assise à dix heures du matin avec une tasse de chocolat et un sandwich à la confiture, pour commencer à écrire la première page. Quand j’ai relevé la tête, il était 11h04. Je n’avais rempli que deux pages. Imaginant que pour produire des mots, il fallait me fournir en énergie, je me suis fait trois autres sandwichs. Quand j’ai relevé la tête, éblouie comme une chouette, épuisée par l’effort, les doigts collants de confiture, il était 11h47.J’avais écrit 101 mots. J’ai commencé à comprendre que mon plan, qui était d’écrire entre quinze et trente livres par an, avait besoin de quelques ajustements. J’ai fini d’écrire mon livre deux ans plus tard.

Bien, bien. Que dire ? Que ce livre n’était absolument pas ce que j’en attendais! Que je suis passée totalement à côté. Que je n’ai pas compris grand-chose à tout cela! Alors certes, ce n’est pas une publication moderne, même s’il parait ce jour chez Flammarion. En effet, la version originale de ce roman atypique date des années 90 et son introduction, qui correspond en gros à ce qu’on lit en 4e de couverture de 2013. Je ne connaissais pas l’auteure, je l’avoue, mais je m’imaginais déjà lire un roman, certes court et destiné à la jeunesse, sur l’aventure d’une jeune femme qui écrit son roman. Toutefois, le dossier de presse explique qu’il s’agit de l’histoire (autobiographique) de Morag, quinze ans qui ne veut plus aller à l’école. Alors, ses parents la déscolarisent ainsi que ses frères et sœurs. La tribu des cinq enfants, plutôt excentrique se mêle à des chiens totalement indisciplinés et à des parents pour le moins originaux. Rapidement, cette expérience éducative au sein d’une famille nombreuse tourne au chaos, mais ce « joyeux bordel » permet à notre héroïne de se lancer dans l’écriture de ce fameux roman… celui qu’on tient alors entre les mains.

Honnêtement, une fois que j’ai compris que le thème de la jeune auteure en herbe ne serait pas celui finalement abordé dans le roman, je suis passée outre ma déception pour me plonger dans l’histoire de cette famille d’apparence excentrique mais très attachante. L’héroïne, Morag, dresse un portrait pour le moins original de sa famille nombreuse et n’hésite pas à tourner tout le monde en dérision à l’aide d’un humour ravageur. Concrètement, la plume est drôle, acerbe, facile à lire et nous livre un portrait de l’adolescence qui change de ce qu’on peut lire d’ordinaire. Rompue à l’humour britannique, je n’ai pourtant pas réussi à plonger dans cette famille. Si elle est drôle et attachante, j’ai trop vite ressenti que l’auteure en faisait trop et que les situations burlesques n’entraient vraiment pas dans ce que j’attendais de ce roman. Si Caitlin Moran qu’on retrouve ici sous le nom de Morag est devenue riche grâce à ce roman, tant mieux cela dit. En tout cas, j’ai fini par m’ennuyer et une fois terminé je me suis demandé quel drôle d’objet j’avais entre les mains et surtout ce qu’il m’avait apporté. Ma réponse est malheureusement sans appel : rien ! Parce que finalement peu de choses nous sont révélées sur l’éducation alternative et les anecdotes familiales finissent par nous lasser en laissant de côté les sujets que nous aurions aimé voir traitsé. L’humour et la vivacité de la plume permettent heureusement de parvenir à la fin de ce roman pour pouvoir alors le juger.

J’ai bien tenté de me mettre dans la peau d’un jeune ado qui lirait ce roman, mais je ne suis pas certaine que cela change mon avis. Lisant beaucoup de littérature jeunesse, j’attendais vraiment quelque chose de plus intéressant. L’auteure aurait très bien pu mieux nous parler de son roman et de ses galères pour écrire tout en mêlant l’excentricité de sa famille et son humour décapant. Mais là, j’ai eu l’impression de lire une fascinante et drôle introduction… puis qu’on m’ait jeté dans un bain bouillonnant sans rapport ! Sachez toutefois que ce livre original est accessible dès 12 ans et que si vos jeunes aiment l’humour britannique et les familles nombreuses, ils pourraient se laisser prendre au jeu.

Comment je suis devenue célèbre en restant chez moi est un roman différent, excentrique, pétri d’humour britannique décapant et qui se lit facilement. Malheureusement, le contenu ne se révèle pas bien passionnant et si nous sourions aux excentricités de cette famille nombreuse, nous restons malgré tout sur notre faim en ne comprenant pas vraiment où tout cela nous mène. Une amère déception.

22 réflexions sur “[Chronique] Comment je suis devenue célèbre en restant chez moi de Caitlin Moran

  1. Tanuki no Monogatari dit :

    ah mince c’est rare de te lire aussi déçue :S
    J’ai beau aimé l’humour british je pense qu ce livre n’est pas pour moi ! Ah conseiller peut être à partir de 7-8 ans ? Car le côté rocambolesque marche bien avec les plus jeunes ^^

    J’aime

  2. savon dit :

    J’ai eu exactement le même ressenti.. J’ai été déçue par la différence de ton et de sujet entre l’introduction et le roman en, lui même. Et puis, j’ai beau adoré l’humour anglais.. la famille m’a agacée et je n’ai pas du compris où toute l’intrigue menait. Bref, une déception.

    J’aime

Un petit mot ? Une réaction ? Une émotion à partager ?

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.