[Chronique] Celui d’après de Jessica Cymerman

Publié aux éditions Charleston – 9 mai 2017 – 190 pages
Lu dans le cadre de mon expérience Lectrice Charleston

« Un hymne à la vie ! Les yeux parfois humides, mais le sourire toujours aux lèvres, on dévore ce roman d’une justesse délicieuse ! Un bonheur… »
Sophie Henrionnet, écrivain

Jean et Anna, c’est le couple que tout le monde envie. Jeunes, beaux, follement amoureux, tout leur réussit. Le mariage est prévu, la route est tracée.
Mais Jean meurt dans un accident. La vie de la jeune femme s’effondre. Les mois passent, le deuil se fait, petit à petit. Alors Anna décide qu’il faut qu’elle aille de l’avant. Et elle veut trouver l’homme parfait.
Mais l’homme parfait, c’était Jean, et Jean, elle l’a perdu. Alors elle se met en tête de trouver son parfait sosie. Et quand elle rencontre Frédéric, sa vie va changer…

Le premier roman de la célèbre blogueuse Serial Mother !

« Une histoire fraîche, légère, amusante et émouvante. Un roman qui met du baume au coeur. Les personnages sont à la fois attachants et drôles. On passe du rire aux larmes et ça fait un bien fou. »
Candice Anzel, écrivain et blogueuse.

Ah mes flamants… comme j’aurais préféré vous dire que j’avais aimé ce livre ! Comme il me serait plus facile d’en chanter les louanges que d’en faire un pseudo procès. Mais, malheureusement, l’enthousiasme fut loin, très loin d’être au rendez-vous et même si certains passages sont touchants ou drôles, je n’ai définitivement pas apprécié mon expérience de lecture. Toutefois, il a réussi à susciter une certaine émotion en moi, celle du deuil. En cela, il a accompli sa « mission ». Mais sans doute suis-je encore trop fragile dans le thème du deuil et de la perte pour « accepter » un traitement si original du fardeau. Je vais tenter d’être le plus juste possible avec ce roman, car qui sait, peut être que vous, vous aimerez le message véhiculé entre les lignes et les personnages que je n’ai pas du tout appréciés. C’est aussi pour cela que ma note n’est pas plus dure car je reste persuadée que ce roman trouvera son public.

Jean et Anna incarnent le couple idéal. Fous d’amour l’un pour l’autre, les années n’ont pas raison de leur passion. Bientôt, le mariage et tout ce qui va avec. Jean est romantique et comble Anna comme personne. De plus, ils sont beaux et leur vie, parfaite. Oui, mais voilà que d’un coup, tout s’effondre lorsque Jean décède brutalement. Pour Anna tout s’écroule autour d’elle. Comment vivre sans Jean ? Comment être seule quand on était deux depuis si longtemps ? Qui pourra la comprendre comme lui le faisait ? À mesure que son deuil se fait, Anna prend une décision pour le moins surprenante : trouver le sosie de Jean, l’homme parfait, identique en tous points à son amour perdu. Elle passe ainsi en revue différentes manières de rencontrer l’homme idéal et se rend compte que cela va devenir très compliqué. Parce que Jean est unique, que c’était lui son homme parfait et qu’il ne sera plus jamais là. Lors de sa dernière tentative désespérée, elle va croiser la route de Frédéric, un garçon franc et fan de télé-réalité qui rêve d’épouser la carrière d’un certain Nikos… Anna n’imagine pas encore ce que cette rencontre va provoquer et les changements qui vont alors s’opérer en elle…

Dans les premières pages du roman nous lisons l’histoire d’amour de Jean et Anna, mielleuse est remplie de clichés. Mais, cela passe encore, car nous sommes vraiment dans un roman qui aborde les choses, parfois, avec un sens humoristique appuyé voir second degré. Même si l’histoire est un peu « neuneu » nous sourions en observant ce couple parfait. Et puis le drame survient, Jean meurt. Et là déjà, problème : la mort vraiment bête qui vient desservir le roman. Attention, n’allez pas croire que je pense qu’un décès est plus pertinent qu’un autre. C’est simplement que je n’ai pas réussi à adhérer à cet accident mêlé aux clichés racontés juste avant. Ironie du sort, bonjour. Toutefois, j’ai poursuivi la lecture du roman en mettant cela de côté, après tout, les morts de toutes sortes existent et celle-ci, bien que pas assez crédible pour moi, est tout à fait légitime et c’est l’idée de l’auteure. Vient alors la terrible épreuve du deuil. Là, j’ai trouvé la plume douce et sensible et les émotions m’ont saisie. Si vous me lisez depuis un moment, vous saurez que j’ai eu à affronter des deuils en série, malheureusement, et que c’est un thème auquel je suis très sensible. Les réflexions intimes d’Anna, sa souffrance, son inertie, sa difficulté à faire face sont décrites avec une telle justesse qu’on se sent envahis par les émotions de la jeune « presque veuve ». La perte est douloureuse, elle a perdu son amour, son homme idéal et elle n’a plus la force de vivre. Si tout ce passage m’a tenu en haleine, la suite, loufoque et trop irréaliste pour moi m’a alors totalement perdu.

Le roman ne fait que 190 pages et il est évident que le but n’était pas de décrire un deuil classique. Si cela est très bien fait pendant quelques pages, l’auteure décide alors qu’il est temps pour Anna de passer à autre chose. Et c’est bien joué, car après tout, c’est la finalité d’un deuil : avancer, recommencer, revivre. Même si les choses sont très difficiles pour Anna, c’est bien elle qui prend la décision de se remuer. Mais Anna ne semble pas vraiment avoir fait ce fichu travail lié à la mort d’un proche, car elle se met en tête de remplacer Jean par son sosie. Eh oui, pas une aventure d’un soir, pas une nouvelle rencontre, non la jeune femme va s’employer à trouver l’homme le plus ressemblant possible à son Jean. Pourtant, c’est une évidence, personne ne peut être Jean. Et c’est là que notre héroïne a une idée qui m’a alors totalement dépassée. Je n’ai absolument pas adhéré à son caractère et sa manière de traiter les autres. Si l’humour est présent, il n’est, selon moi, qu’utile à sauvegarder une intrigue qui prend un tournant bien trop particulier. Certes, cette histoire aura son public et je le lui souhaite, mais en tout cas, ce ne fut pas mon cas. À vrai dire, j’ai trouvé trop de clichés, de lourdeurs dans ce récit et je n’y ai pas adhéré. Je n’ai cru en rien ou presque. Peut-être est-ce ma faute, peut-être est-ce moi qui attendais trop de cette histoire. Pour ne rien vous cacher, déjà, j’avais du mal avec ce titre qui évoque un être remplaçable, qu’on zappe.

Toutefois, le roman n’est pas rempli de défauts fort heureusement. Il se lit très vite et la plume, très moderne reste agréable. Bien entendu, si je n’ai pas adhéré aux choix de l’auteur et à ses personnages, je ne remets pas en cause son travail. Il possède des qualités éditoriales indéniables. Pour ce qui est des hommes que rencontre Anna, j’ai pas mal grincé des dents tant ils sont clichés au possible et tant les conversations s’avèrent parfois juste… surréalistes. Frédéric, tel qu’il est évoqué sur la 4e, sera un véritable bouleversement dans la vie d’Anna, mais malheureusement nous saurons si peu de choses sur lui qu’à part le trouver drôle, il nous sera difficile d’aller plus loin ou de s’attacher à lui. Enfin, je ne peux pas terminer cette chronique sans rager sur les interludes publicitaires exaspérants au possible et l’épilogue si peu crédible. Vous l’aurez compris, ce livre n’était pas pour moi, mais je vous invite malgré tout à le découvrir, surtout si vous aimez l’auteure et son blog.

Un roman qui ne m’a absolument pas séduite, mais qui parle du deuil d’une manière originale. Si l’héroïne ne m’a pas plu, force est de constater qu’elle veut s’en sortir. Reste à émerger de la zone de turbulence et comprendre qu’un être est unique et que rien ne lui rapportera son Jean. Trop de clichés desservent cette histoire pourtant originale et fraiche.

18 réflexions sur “[Chronique] Celui d’après de Jessica Cymerman

    • BettieRose dit :

      C’est toujours délicat en effet. Parce que ne pas aimer un livre ne veut pas dire qu’il soit mauvais. Et parce qu’il en faut pour tous les goûts. Et que surtout on ignore l’investissement de l’auteur alors, qui nous sommes nous pour juger ?
      Belle journée également.

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  1. pepparshoes dit :

    Je l’ai trouvé complètement fou pour ma part. Il est perturbant, mais j’ai bien aimé cette Folie. Je n’etais pas du tout confronté au deuil a ce Moment là, c’est peut-être pour ca aussi. C’est tellement personnelle comme thématique, le deuil. Mais je comprends ton avis.

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    • BettieRose dit :

      On se comprend 😦
      C’était « too much » quoi. Pourtant y avait un potentiel mélodramatique intéressant à développer tout en gardant l’humour. Mais quand ça frise l’absurde… aïe

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  2. Vampilou fait son Cinéma dit :

    Eh bien, il est rare de voir un roman Charleston qui ne te plaît pas ! Cependant, tu as tout de même réussi à en faire une très belle chronique ma belle et tu m’as même donné envie de m’en faire ma propre idée 😃

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  3. monrevedete dit :

    J’adore cette couverture, que je trouve vraiment magnifique (comme quasiment toutes les couvertures Charleston d’ailleurs) et j’aimais bien le titre aussi. Par contre, je suis surprise de voir que le livre ne fait que 190 pages. Ça me parait vraiment pas beaucoup pour évoquer toute l’histoire, l’amour/le deuil/l’après… Mais malgré tout ta chronique m’intrigue encore plus concernant ce roman ! 🙂

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