Prix des lecteurs Livre de Poche 2017 : retour sur mes lectures de février (Littérature)

Comme j’en avais vaguement parlé sur le blog, cette année j’ai eu la chance d’intégrer le comité de lecture du Prix des lecteurs du Livre de Poche. Je suis dans la catégorie littérature et chaque mois je reçois des livres que je dois lire afin de choisir ensuite mon préféré dans la sélection. Je voulais vous présenter mes lectures de février plus tôt, mais je n’ai malheureusement pas pu. Il est donc temps et le faire sachant que vous devriez avoir l’article sur les 3 lectures de mars la semaine prochaine.

Pour commencer, voici les 3 livres reçus dans le cadre de ce premier mois :

Voilà donc trois romans que je ne connaissais absolument pas. Dans cette sélection, deux livres m’ont vraiment plu, un autre m’a laissée dubitative. Pour ne rien vous cacher, je n’ai pas du tout aimé Un jeune homme prometteur. En revanche, j’ai beaucoup aimé Alham et Le complexe d’Eden Bellwether et j’ai eu de grandes difficultés à faire mon choix entre les deux. Toujours est-il que le lauréat du mois est Alham de Marc Trévidic. Voyons rapidement chaque livre et ce que j’ai retenu de mes lectures.

  • Ahlam de Marc Trévidic

Résumé : Lorsqu’en 2000 Paul, célèbre peintre français, débarque aux Kerkennah en Tunisie, l’archipel est un petit paradis pour qui cherche paix et beauté. L’artiste s’installe dans « la maison de la mer », noue une forte amitié avec la famille de Farhat le pêcheur, et particulièrement avec Issam et Ahlam, ses enfants incroyablement doués pour la musique et la peinture. Peut-être pourront-ils, à eux trois, réaliser le rêve de Paul : une œuvre unique et totale où s’enlaceraient tous les arts.
Mais dix ans passent et le tumulte du monde arrive jusqu’à l’île. Ben Ali est chassé. L’islamisme gagne du terrain. L’affrontement entre la beauté de l’art et le fanatisme religieux peut commencer.

Avis express : Voici un roman qui m’a totalement emportée dans la beauté de l’art et de l’amour, mais aussi dans la triste réalité d’un pays qui saigne. Le destin de Paul, loin d’être ordinaire, nous contera une histoire au lyrisme puissant et dont nous ne ressortons pas vraiment indemnes. Les mots de l’auteur sont attirants, touchants et donnent une certaine touche de réalisme à chaque élément du récit. Le projet fou du peintre prend forme sous nos yeux, mais si la perfection ne pouvait être atteindre ? Quel sera le véritable chef d’œuvre du français dans un pays qui commence à perdre toute liberté et où l’art devient péché ? La montée en puissance de l’islamisme sera vécue au cœur même de sa constitution et le lecteur sera bel et bien surpris par certains choix. De l’amour à la haine, il ne peut parfois y avoir qu’un pas et celui-ci peut-être franchi au nom d’une interprétation erronée d’une religion. Toujours l’auteur partira sur les pistes du respect mutuel, mais condamnera l’extrémisme. Touchant, puissant. Ahlam incarne la lecture qui se vit et non qui se commente.

  • Le complexe d’Eden Bellwether de Benjamin Wood

Résumé : Cambridge, de nos jours. Au détour d’une allée de l’imposant campus, Oscar est irrésistiblement attiré par la puissance de l’orgue et des chants provenant d’une chapelle. Subjugué malgré lui, Oscar ne peut maîtriser un sentiment d’extase. Premier rouage de l’engrenage. Dans l’assemblée, une jeune femme attire son attention. Iris n’est autre que la sœur de l’organiste virtuose, Eden Bellwether, dont la passion exclusive pour la musique baroque s’accompagne d’étranges conceptions sur son usage hypnotique…

Avis express : Alors que je pensais lire un livre un peu banal sur une romance et un frère trop présent, l’auteur m’a totalement remis en place en m’entrainant sur des pistes insoupçonnées. Ce livre fut une énorme claque, une surprise du début à la fin et jamais on ne peut prévoir dans quelle direction il va nous emmener pour le prochain chapitre. Pas de limites, si ce ne sont celles du génie que tout le monde adule et respecte sans se poser de questions. Mais Oscar, fraichement débarqué dans la sphère gravitant autour d’Eden pourrait bien ne pas marcher dans toute la combine. Quand le jeune prodige souhaite combiner hypnose et musique baroque, des airs de grandeurs s’emparent de lui et chacun exécute ses volontés sans remettre en cause le talent en œuvre, ou est-ce plutôt de la folie ? Toujours est-il que le lecteur passera un excellent moment dans ce monde halluciné, créatif et anxiogène et cherchera les limites. Le style est affuté et efficace et permet une profonde réflexion sur les effets thérapeutiques de méthodes non conventionnelles, mais aussi sur les dérives psychiatriques. En revanche, quelques longueurs auraient pu nous être épargnées.

  • Un jeune homme prometteur de Gautier Battistella

Résumé : « J’ai découvert l’existence du mal un samedi matin. Je m’en souviens, il n’y avait pas école. »
Tout commence à Labat, petit village des Pyrénées. Orphelin rêveur et blessé par un premier amour déçu, le narrateur quitte son frère et leur enfance buissonnière pour monter à l’assaut de la capitale. Que cherche ce Rastignac en herbe démangé par la vocation romanesque ? Une mère inconnue, la liberté, une revanche, la gloire peut-être. Mais au lieu du noble parnasse littéraire dont il avait rêvé, il découvre un univers de faux-semblants : celui des grands imposteurs du monde des lettres. Bien décidé à s’en débarrasser, le voici embarqué dans une quête dangereuse qui l’entraînera au-delà de lui-même, au bout du monde et au bord de la folie.
Un premier roman d’une ambition peu commune, tour à tour émouvant, sarcastique et cruel, porté par une écriture dont le souffle évoque les grandes fresques initiatiques.

Avis express : je n’ai pas adhéré à ce roman et pourtant cela ne partait pas trop mal. Mais très vite, j’ai deviné le fil principal de l’histoire et me suis ennuyée de ligne en ligne. Ca part dans tous les sens, il n’y a pas de cadre, pas de règles et le lecteur se perd, embourbé entre réalité et fantasmes. Toutefois, un lecteur dans de bonnes dispositions pourra sûrement apprécier le style, ce ne fut malheureusement pas le cas. Si l’initiation demeure le thème principal du roman, elle se présente ici sous un aspect bien particulier. L’obsession du narrateur à savoir les grands imposteurs du monde des lettres ne m’a pas semblé accessible au lecteur lambda et je me suis perdue dans ces faux semblants. Dommage, car l’auteur possède indéniablement le talent de l’écriture, du sarcasme et de l’émotion, mais je suis restée totalement à côté.

Voilà pour les livres de février ! Dès que le lauréat de mars est annoncé je reviendrai vous parler de mes lectures qui ce mois-ci furent bien différentes ! Vous pouvez, en attendant, les découvrir sur le site du prix

21 réflexions sur “Prix des lecteurs Livre de Poche 2017 : retour sur mes lectures de février (Littérature)

  1. Carnet Parisien dit :

    J’ai Le complexe d’Eden Bellwether dans ma PAL grâce à ma copine Béa, il faut que je le lise. Sa couverture ne m’attire étrangement pas, mais tout ce qu’on m’en dit m’attire… il faut décidément que je me fasse mon propre avis 😉

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  2. Vampilou fait son Cinéma dit :

    Houuu, j’avoue que je suis extrêmement tentée par « Le Complexe d’Eden Bellwether », ton avis m’intrigue beaucoup et me donne très envie de le découvrir, en plus, j’adore la couverture !

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  3. Les lectures de la Diablotine dit :

    Le complexe d’Eden Bellwether de Benjamin Wood m’a l’air pas mal du tout ! Tu le vend vachement bien alors que je ne me serai pas dirigée vers lui de prime abord ! Je me note le titre et l’ajoute à ma WL même si je ne pourrais pas le lire de suite… Merci pour la découverte BettieRose

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    • BettieRose dit :

      Au plaisir, moi non plus je ne me serai pas dirigée vers lui. Comme quoi des fois, ne pas choisir ses lectures et se laisser porter peut nous apporter de belles découvertes. C’est donc une chouette expérience.

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  4. chiarabubble dit :

    J’aime beaucoup comment tu présentes les livres ! Le complexe d’Eden Bellwether donne envie alors que d’ordinaire la couverture m’aurait refroidi 😀

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    • BettieRose dit :

      Merci ! J’ai voulu changer des chroniques classiques et les regrouper ensemble vu qu’ils font partie du même projet.
      Je comprends ce que tu veux dire pour la couverture. Comme je disais à Carnet Parisien en commentaire sur mon article Une mère, j’ai décidé d’arrêter de me fier aux couvertures et de dépasser cela. Je me fis au titre ou alors je prends totalement au hasard pour voir…

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  5. NovaBaby dit :

    Le complexe d’Eden Bellwether me tente bien avec ton avis express.
    C’est dommage pour Un homme prometteur, le résumé m’aurait bien tenté… Mais vu ce que tu en dis, j’ai peur que ce ne soit pas pour moi…

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