Publié par les éditions Charleston – Mars 2017 – 448 pages
Lu dans le cadre de mon expérience Lectrice Charleston
2015, Nice.
Zoé, 30 ans, est en pleine dispute avec sa conseillère Pôle Emploi lorsque sa vie bascule. Ses parents viennent d’avoir un grave accident de moto. Son père est décédé sur le coup, sa mère est trop grièvement blessée pour espérer survivre, mais encore assez lucide pour parler. Elle va révéler à Zoé qu’elle lui a menti depuis toujours : l’homme qui l’a élevée n’est pas son véritable père. Elle donne un seul indice à sa fille pour retrouver son père biologique : « La Plage de la mariée ».
Après quatre mois de déni, Zoé finit par craquer et part à la recherche de la vérité. Elle atterrit en Bretagne et se fait embaucher dans une « cupcakerie » tenue par une ancienne psychologue franco-américaine, Alice. Dans ce salon de thé, plusieurs personnages se croisent et voient leurs destins se mêler, tandis que Zoé part à la recherche de son père et tente de comprendre pourquoi sa mère lui a menti durant toute ces années.
ATTENTION FEEL-GOOD et SUCRERIES
Voici une chronique que j’étais impatiente de vous livrer et en même temps un peu nerveuse. Pourquoi me demanderez-vous peut-être ? Et bien parce que ce livre fut un véritable coup de cœur pour moi, que je pense, après lecture de ses deux romans, que Clarisse est une auteure coup de cœur aussi et que j’ai peur de ne pas rendre hommage à la beauté de son récit et à tous les moments d’émotion qu’elle nous offre, tout comme les partages amicaux incroyables. Clarisse a fait rentrer une lumière éblouissante en Bretagne, non pas celle du soleil, car finalement il ne fait si souvent moche en Bretagne vous savez, non celle de son héroïne Zoé. C’est un personnage qui m’a énormément manqué quand j’ai refermé le livre, de même que les lieux mêmes de l’histoire qu’on modèle à merveille dans notre tête. En terminant le roman, j’étais prête à faire ma valise pour rejoindre tout ce beau monde et m’y installer moi aussi. Peut-être pourrais-je lancer une gamme de cupcakes végane, qui sait ? Trêve de blabla, il est temps de s’atteler à la tâche, mais, vous l’avez déjà compris, Clarisse a su me conquérir une nouvelle fois. Après Les Lettres de Rose, La plage de la mariée nous entraine sur une sublime quête identitaire qui ne sera pas de tout repos.
Quand nous rencontrons Zoé, elle se situe à un tournant de sa vie particulièrement délicat. En effet, elle souhaite changer de carrière, mais prendre son temps également pour trouver ce qu’elle veut réellement faire. Alors que ses parents sont victimes d’un accident de la route en moto, le monde s’écroule. Se précipitant à l’hôpital notre jeune trentenaire apprend que son père est mort sur le coup. Elle a le temps de voir sa mère avant que celle-ci ne rende son dernier souffle et les ultimes mots qu’elle prononce pour Zoé s’avèrent pour le moins déroutants : elle confie à notre héroïne que celui qu’elle a toujours cru être son père ne l’est en fait pas et lui dit de retrouver le sien en lui donnant comme seul indice « la plage de la mariée ». Confusion, choc et deuil s’ensuivent et Zoé pourrait bien sombrer si elle n’était pas aussi bien entourée d’amis précieux, certes peu nombreux. Si Zoé ne veut pas croire que son père ne possédait aucun lien biologique (et les origines de celui-ci) avec elle, et qu’elle va nier ces paroles, elle finira toutefois par se rendre en Bretagne là où sa mère a grandi. Débarquant dans un petit village tranquille de bord de mer, Zoé, qui n’a pas vraiment de filtre, va s’imposer, en douceur et avec méthode, et chercher la vérité. Mais elle ne s’attend pas à un tel jeu de piste, ni à faire de rencontres si précieuses qui pourraient lui donner envie de rester. Qui est le vrai père de Zoé ? Pourquoi n’a-t-il pas pu prendre soin d’elle ou au moins la reconnaitre ? Pourra-t-elle le confronter et si oui construire quelque chose avec lui alors qu’elle a désormais 30 ans ? Qui peut l’aider ? Pourquoi cette ville protège-t-elle ses habitants et ses légendes ? Que raconte vraiment cette fable de La plage de la mariée ?
Dès le départ, ce livre annonce une quête identitaire forte et je dois avouer que c’est un critère qui m’a séduite, me fascine. D’ailleurs, dans Les Lettres de Rose, notre chère auteure abordait aussi cette quête d’une manière tout à fait différente. En effet, nous sommes tous confrontés un jour ou l’autre à cette notion d’identité. Parfois, elle est face à nous et se veut simple. D’autres, elle exige de fouiller, de partir, de se confronter, de déterrer des secrets. Et justement, les héroïnes de Clarisse sont douées pour cela. Si Zoé m’a particulièrement touchée, c’est aussi pour des raisons bien personnelles et familiales même si mon histoire est très différente, naturellement. Mais cette jeune trentenaire m’a émue, touchée, je me suis attachée à elle en un clin d’œil et fait rarissime, j’ai parfois l’impression d’entrer dans sa peau, dans ses pensées, devinant presque le tour suivant. Non pas que l’intrigue était prévisible, non absolument pas, mais bel et bien cette fusion avec un personnage qui n’arrive que rarement dans une vie. La quête de Zoé nécessitera de déranger certaines réalités et de faire des rencontres bien perturbantes, voire totalement inattendues. Elle devra faire preuve de beaucoup de patience, mais aussi de persuasion pour parvenir à, enfin, trouver la vérité, mais surtout pourquoi sa mère lui avait tout caché.
C’est une histoire profondément touchante et qui nous amène à regarder le monde qui nous entoure d’une manière différente. Nous y comprenons tout le sens de la notion de sacrifice, mais aussi de parentalité et de ce qu’on peut se retrouver prêt à faire pour que notre enfant, lui, ait une chance de grandir dans un monde adouci, sans violence ou passé qui le tire sans arrêt vers le bas. C’est ce que Zoé a eu, un cadeau bienveillant et pourtant… Notre jeune femme m’a impressionnée par sa résistance aux épreuves qui l’attendent, mais aussi face au grand huit des émotions qui va se jouer pour elle dans cette petite commune de Bretagne. D’ailleurs, Clarisse nous offre un portrait breton fidèle et gourmand, et à la météo réaliste. Si Zoé va travailler dans une cupcakerie et non une crêperie locale, ce n’est sans doute que pour mieux souligner la singularité de la jeune fille. En effet, Zoé est un peu dans son monde, s’habille avec des robes vintage et se remet de ses échecs amoureux. Quand elle entre dans la boutique d’Alice, c’est le coup de foudre pour le lieu et la tenancière. Et bien, sachez que ce coup de foudre pourrait bien s’opérer pour vous aussi. Vous avez déjà ressenti cela en entrant dans une pâtisserie ou un restaurant, un café ? Vous savez, l’envie de venir camper ici, vous y réfugier et ne plus jamais en partir ? C’est tout à fait l’effet de la cupcakerie, mais aussi de sa propriétaire, ancienne psychologue et au charme franco-américain indéniable. Alice est un personnage capital dans l’histoire et la reconstruction de Zoé et nous l’apprécions tout de suite.
Mais Clarisse ne se contente pas de nous offrir de l’authenticité avec ces deux personnages. Non, elle va plus loin en nous proposant une jolie bande de Bretons tous plus attachants les uns que les autres, de la préado jusqu’au papi qui fait des commérages et râle par principe. Chaque membre de la petite troupe va nous toucher par son histoire, par ce qu’il a à raconter, par son amour pour les lieux. D’autres ne veulent pas que le passé soit remué, mais après tout, cela s’appelle se protéger. Et nous lecteur, on se sent bien avec tous ces gens qui se prennent naturellement d’affection pour Zoé, comme si elle avait toujours appartenu au paysage, à la quiétude du coin. Bien entendu, la romance sera à l’honneur aussi dans ce roman, mais l’auteure fera preuve ici de retenue, de douceur et laissera le temps faire les choses. Aucune précipitation, ce n’est pas le crédo de Zoé qui saura se montrer tellement patiente envers la chasse au trésor que constitue l’identité de son père. Pourtant, Zoé est une jeune fille pleine d’humour, de sarcasme et elle conservera cet atout face aux situations les plus périlleuses ou désagréables.
Vous l’aurez compris, l’humour sera, en douceur, à l’honneur dans ce roman qui ne va jamais verser dans le drame « gratuit ». Bien entendu, certaines vérités se révèlent tragiques, d’autres plus légères et puis l’amour, l’amitié deviendront tellement importants au cœur de cette histoire que nous ne pourrons que passer un excellent moment en compagnie de Zoé et de ses nouveaux amis, comme de ceux restés au loin, mais qui, jamais ne l’oublierons. Je ne vous en parle pas plus volontairement, cela serait vous gâcher la rencontre avec ces personnes exceptionnelles et qui détiennent, chacune, une histoire à raconter, quelque chose à apporter à l’édifice qu’incarne la construction d’identité de Zoé. La Bretagne et ses spécialités pourraient bien gagner votre cœur, mais ce que je vous souhaite c’est plutôt, comme moi d’être conquis par la plume douce et entrainante de Clarisse qui signe là un roman magnifique et encore plus abouti que Les lettres de Rose. Il semblerait que la « machine » soit en route et que notre chère demoiselle nous concocte d’autres merveilles. Souhaitons-lui déjà tout le succès mérité avec La plage de la mariée et je compte sur vous, chers lecteurs, pour le soutenir comme il se doit. (PS : pour les amatrices de romance ou pour les éternelles romantiques, vous serez servies ne vous en faites pas. Disons qu’il y a de charmants jeunes hommes dans cette histoire et que l’amour pourrait bien se trouver là où on ne l’attend pas. Ouvrez l’œil, mais promis, il n’est pas caché au fond du cupcake, lui vous pouvez le mordre à pleines dents, comme la vie).
Prenons une jeune fille pétillante et qui n’a pas la langue dans sa poche. Saupoudrons là de sucre, croquons des cupcakes, faisons des rencontres sympathiques et partons en quête identitaire dans un chaleureux village breton, où, oui, on sert aussi des crêpes. Vous obtiendrez la fabuleuse histoire de Zoé, en pleins tourments et qui va voir sa vie changer à tout jamais par des rencontres insolites et fantastiques. Une aventure addictive, passionnante et rayonnante. À dévorer sans modération.
Ma phrase retenue pour Charleston et l’impression dans le livre de Clarisse Sabard : « Brillant, aimant, lumineux et oui, romantique, ce second roman vient confirmer l’indéniable talent de Clarisse Sabard pour nous conter de belles histoires qui restent dans le cœur. »
Eh bien j’ai vraiment hâte de le lire ce roman. Les lettres de Rose m’avait déjà séduite et là je pense que je vais tout comme toi avoir un réel coup de coeur !! Bravo pour ta chronique, authentique, franche et qui sait si bien donner envie de se plonger ou plutôt d’aller s’allonger sur La Plage de la Mariée et de bouquiner !!
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Avec un cupcake d’Alice alors pour la plage… Et avec… Non je me tais, tu découvriras par toi même :p
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Il est dans ma wish list 🙂 J’entends que du bien, il me tarde de le commencer
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Il est vraiment formidable !
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Coucou Bettie Rose,
C’est drôle, il y a des similitudes entre l’héroïne de mon roman et celle de celui ci! J’adore les ambiances bretonnes dans les romans et les quêtes identitaires du coup, ce livre me tente bien!
Belle soirée 🙂
Carole.
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Ah je vais aimer ton héroïne alors ^^
Et je pense que ce roman a tout pour te séduire
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Ah, je pense que je ne pourrai qu’aimer ce roman. Ta chronique est très belle, tu n’as pas à t’inquiéter, tu m’as vraiment donné envie de le lire !
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Le résumé m’a déjà beaucoup touché, autant dire que ton avis m’a achevé ma belle, il a l’air sublime !
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J’ai une envie d’achats livresques ces derniers jours. Je crois bien que La plage de la mariée fera parti de mes achats
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Raaah punaise, je le veux !
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J’ai aussi énormément aimé ce second roman que j’ai trouvé plus mature encore que le premier. Même si la quête identitaire est à nouveau le thème principal, j’ai beaucoup aimé de voir qu’elle était abordé différemment avec une héroïne aussi drôle !
Pas de doute, je te rejoins sur le fait que Clarisse Sabard est une auteure à suivre car pleine de talent ! 🙂
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Je n’ai pas encore lu Les lettres de Rose et vu qu’il est sorti en poche, je compte me le procurer et le découvrir avant La plage de la mariée. En tout cas, ta chronique donne très très envie de découvrir cette auteure et j’espère aimer ses bouquins 😀
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