[Chronique] The Cruelty de Scott Bergstrom

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Publié aux éditions Hachette – 1ier février 2017 – 429 pages
Merci à Hachette et Netgalley pour cette lecture

resumeGwendolyn Bloom a à peine sept ans lorsque sa mère est assassinée sous ses yeux, et dix-sept lorsque son père disparaît brutalement, à la même date. Cette nouvelle épreuve s’accompagne d’une découverte accablante : son père n’est pas un diplomate, comme elle l’a toujours cru, mais un espion travaillant pour le FBI, dont les alliés semblent s’être retournés contre lui, après l’avoir accusé d’être passé à l’ennemi. Désespérée, Gwendolyn décide de partir seule à la recherche de son père qui, elle en est sûre, a été enlevé et reste vivant… Commence alors pour elle une longue traque dans les recoins les plus sombres et les plus dangereux d’Europe. Suivant les indices que son père lui a laissés, à Paris, Berlin puis Prague, Gwendolyn croise les pires spécimens de l’espèce humaine. Et surtout elle comprend très vite que, pour survivre à la cruauté de son un ennemi, il faut devenir plus cruel que lui.

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Attention série explosive en approche ! Si j’ai souhaité lire ce livre, c’était plutôt par curiosité. Je ne m’attendais en aucun cas à une telle claque littéraire. Si vous avez envie d’un excellent thriller young adult sous fond d’espionnage avec une héroïne presque banale et surtout pas godiche, alors ce roman est fait pour vous. Palpitant, tout se vit à 100 à l’heure et l’auteur nous épargne les longueurs inutiles. Créant et modelant ses personnages en fonction des évènements, c’est un roman plein de rebondissements et de dangers qui nous guette. Gwendolyn va devoir apprendre la cruauté. Comment à 17 ans, peut-on passer d’un rythme barbant école maison à celui digne d’un espion surentrainé ? C’est ce que The Cruelty va nous enseigner avec brio.

Gwendolyn a 17 ans et vit actuellement aux États-Unis. Fille de diplomate, elle est habituée à changer de pays tous les deux ans environ. Elle se prépare à célébrer un double anniversaire : celui de son père, mais aussi celui de la mort de sa mère. Il y a dix ans, cette dernière fut assassinée sous ses yeux ou tout comme. Depuis Gwen et son père vivent tous les deux et se construisent leurs souvenirs. Mais lors d’un déplacement en France, le père de Gwen disparait. Très vite elle apprend qu’il n’est en aucun cas diplomate, que ceci n’est qu’une couverture et qu’il est en réalité un espion, très doué dans son domaine pour le FBI. Mais Gwendolyn constate très très vite que personne ne semble vouloir le retrouver, l’accusant d’être passé à l’ennemi voir de défection. Pour la jeune femme qui connait plutôt bien son père, c’est impossible. Elle n’arrive pas non plus à se persuader qu’il soit mort. Alors, elle va décider d’agir et de partir sur les pistes minces qui lui sont laissées. Elle est encore loin de savoir à qui elle aura à se confronter ni jusqu’où elle devra aller pour achever sa quête. Son nouveau mantra ? Pour survivre à la cruauté de son ennemi, il faut être plus cruel que lui. L’innocente jeune fille qui parle de nombreuses langues (merci les déménagements) et qui semble très rusée n’est certes pas préparée au terrain, mais se révèle très maligne. Avec l’aide d’un ou deux contacts bien placés, Gwen devient une redoutable adversaire.

J’avoue que la plume de l’auteur m’était totalement inconnue, mais qu’elle m’a séduite au cours de ces 400 et quelques pages. Moi qui m’attendais à lire un livre sympathique, mais sans rien de transcendant, je fus vite remise à ma place au fur et à mesure de ma lecture. Ici, l’auteur nous crée une héroïne totalement banale sur le plan physique et mental. Elle n’a pas plus de force qu’une autre, ni plus de connaissances, etc. Ses seuls atouts : gymnaste et les 5 langues qu’elle parle du fait de ses voyages. Pourtant, au-delà de ces cartes-là, Scott Bergstrom ne va pas surcharger la balance. Si Gwen aura bien entendu à suivre un entrainement physique intense pour ne pas se faire tuer sitôt la frontière française passée, elle ne devra qu’à elle-même son sang froid et son talent d’actrice. Car, redoutable caméléon, la jeune femme va se prendre au jeu et sera prête à tout pour retrouver son père. C’est ainsi qu’elle va se retrouver à sillonner l’Europe seule et qu’elle va devoir s’inventer toute une histoire pour s’infiltrer au plus près de ceux qui pourraient détenir son père. Elle était alors probablement loin de s’imaginer dans quoi elle mettait les pieds. Mais n’écoutant que son cœur et son courage, elle ne renoncera pas et le sang ne lui fera plus peur.

Véritable métaphore du passage éclair de l’âge adolescent à l’âge adulte, les aventures de notre héroïne n’ont rien à envier aux romans d’espionnage traditionnels. Ici, pas de James Bond girl, mais une jeune femme intelligente poussée par l’amour de son père, seule véritable famille qu’il lui reste. Elle devra mettre en jeu tout ce à quoi elle tient, mais n’hésitera pas une seule seconde. Le plus difficile est de ne pas accorder sa confiance trop facilement. Le premier tome va à 100 à l’heure, nous suivons la jeune femme d’une ville à l’autre et les barrières et dangers s’accumulent. Nous, lecteurs, vivons sous tension en permanence, devinons le danger au moindre coin de rue et retenons régulièrement notre respiration quand l’adolescente se met dans des situations périlleuses. Nous ne pouvons qu’admirer son sang-froid, son courage et son caractère fort alors qu’elle ignore encore si son père est toujours de ce monde. Elle n’hésitera pas à utiliser les gens qu’elle rencontre et nous surprendra par ses actions si cruelles… Mais n’est-ce pas ce qui lui est imposé dès lors qu’elle met un pied dans cet univers impitoyable ? Toujours est-il que le roman met le lecteur sous tension, que nous n’avons absolument pas envie de le lâcher avant d’en connaitre le dénouement. Oui, mais… un sympathique cliffhanger nous attendra, ce qui fait que maintenant nous ne voulons plus qu’une chose : la suite par pitié !

Un petit mot sur les personnages secondaires s’avère quand même nécessaire, car ils seront nombreux. Pour la grande majorité d’entre eux, ils sont mauvais, pourris jusqu’à la moelle et Gwen va devoir les côtoyer et tenter d’être comme eux. À 17 ans, on ne s’imagine pas encore que de telles craintes, peur et magouilles puissent exister de par le monde. Pourtant, les personnages impliqués dans la disparition de son père sont probablement les pires déchets de l’humanité. Rien ne les arrête, rien ne les choque tant que l’argent est là. Gwen va devoir faire preuve de tellement de sang froid face à tout ce qu’elle voit. Et ainsi se crée The Cruelty… Mais la jeune fille va aussi faire des rencontres qui, à l’heure du premier tome en tout cas, sont de son côté et veulent l’aider. Même s’il apparait très difficile pour la jeune femme de démêler certaines pistes, elle devra faire confiance à certains d’entre eux. Seule la suite de la série nous dira si oui ou non elle a raison et sur quelles nouvelles aventures elle devra compter pour se sortir de tout le bazar qu’elle a semé en Europe. Car une chose est certaine, Gwen n’épargne personne.

enbref

Ce premier tome nous entraine au travers de l’Europe auprès d’une adolescente qui va devoir faire preuve d’adresse, d’intelligence et de cruauté si elle veut retrouver son père. Avec un rythme haletant et une tension permanente, l’auteure nous immerge à la perfection dans le nouveau monde de son héroïne et nous laisse présager une suite encore meilleure. À découvrir si vous avez envie de lire un excellent thriller young adult sous fond d’espionnage en Europe.

 

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13 réflexions sur “[Chronique] The Cruelty de Scott Bergstrom

  1. Vampilou fait son Cinéma dit :

    Alors déjà que j’étais très intriguée par ce roman, là tu viens de faire passer ma curiosité à un niveau intergalactique ! Maintenant, c’est clair, il me le faut absolument…

    J’aime

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