[Chronique] L’été du cyclone de Beatriz Wiliams

leteducyclonePublié aux éditions Belfond – Juin 2015 – 368 pages

Disponible en format poche aux éditions Pocket

resume

1931. Discrète et réservée, Lily Dane n’a jamais su laisser parler son coeur. Jusqu’à ce que son chemin croise celui de Nick Greenwald. Le coup de foudre est immédiat, mais Lily est inquiète : elle, issue de la haute société new-yorkaise, pourra-t-elle jamais faire accepter à sa famille son amour pour un étudiant désargenté d’origine juive ?
1938. Alors qu’elle séjourne avec sa mère et sa petite-soeur dans la paisible station balnéaire de Seaview, Rhode Island, Lily a un choc : Budgie, son amie d’enfance qu’elle n’a pas revue depuis sept ans, est là. Accompagnée de son mari, le beau Nick Greenwald.
Effondrée, Lily fait son possible pour éviter le couple. Tout l’inverse de Kiki, son espiègle petite soeur de six ans, qui s’est prise d’une affection immédiate et réciproque pour Nick… Quel lien celui-ci cherche-t-il à créer avec l’enfant ? Et si, à travers Kiki, Nick essayait de se rapprocher de Lily ?
Alors qu’une tempête menace de s’abattre sur la côte, Lily ne tarde pas à faire de terribles découvertes et met au jour de troublants secrets sur sa famille, sur la perfide Budgie, et sur le lien si spécial qui unit Kiki et Nick…

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C’est avec beaucoup de retard que je rédige cette chronique, mais après tout mieux vaut tard que jamais. L’été du cyclone est un livre qui a su m’attirer immédiatement à sa sortie. Pourtant il n’est arrivé dans ma PAL qu’à Noël et je ne l’ai lu qu’en juillet. En effet, l’été est la saison idéale pour cette lecture qui nous plonge dans les années 30, sur les plages de Rhodes Island. Milieu bourgeois et bonnes manières sont de rigueur dans ce petit coin de paradis. Lily Dane est une jeune femme bien et son amie est très différente d’elle. Budgie est extravertie et délurée. Grâce à l’amant du moment de cette dernière, Lily rencontre Nick Greenwald. Coup de foudre immédiat. Pourtant, en 1938, quand Budgie revient à Rhodes Island après plusieurs années d’absence, elle a épousé Nick… Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui a séparé les deux amoureux ? Et pourquoi Kiki, la petite sœur de Lily, s’attache-t-elle autant à Nick ? Alternant passé et présent, l’auteure nous entraine dans une fascinante quête de vérité, dans la chaleur d’un été qui s’annonce bouleversant.

Plus qu’une histoire d’amour, un portrait d’une société

L’été du cyclone est une magnifique histoire d’amour avant tout. Mais il serait trop réducteur de se contenter de cette définition. L’été du cyclone représente aussi la société américaine des années 30, cette bonne société « bien pensante », emplie d’argent et de préjugés, de trahisons et autres manipulations. Mais le roman peint également le portrait d’une femme, Lily, qui tente de trouver sa place et d’obtenir la liberté d’aimer l’homme qu’elle souhaite. En l’occurrence, le séduisant et intelligent Nick Greenwald. Toutefois, Nick est juif et sa famille désormais dans une situation financière critique… Est-ce pour cela que les deux amants ont pris des chemins séparés ? Pourquoi Nick a-t-il épousé la sulfureuse Budgie, cette croqueuse d’hommes à la réputation plus que douteuse ? Nous assistons, en même temps que Lily, à la reconstruction d’un puzzle surprenant sur les moments de la séparation.

Certes, une partie des fils de l’intrigue est évidente. Pourtant, on se laisse emporter par la chaleur de l’été, on se consume pour Nick, on espère le retour de la passion entre nos jeunes amants. Nous accompagnons Lily dans son passé comme dans le présent et admirons la force de caractère dont elle peut faire preuve. Éduquée pour se soumettre aux choix parentaux, Lily est bien trop éprise de liberté et bien trop intelligente pour se laisser tout dicter par sa famille. Quant à Kiki, sa petite sœur, elle nous promet déjà de s’affirmer encore plus. La relation fusionnelle qu’elle entretient avec Nick suscite des interrogations et les rumeurs s’enflamment. Le cyclone, puisque le titre français de l’ouvrage en parle, n’est au fond qu’un élément secondaire, arrivant tardivement. Toutefois, il permettra de régler certaines questions et de mettre nos personnages à l’épreuve, d’une façon bien rude. La terreur, les forces de la nature sont bien mises en scène et le lecteur se trouve immergé tout comme Lily, emporté tout comme les secrets familiaux.

La beauté d’un premier amour, brisé et trahi

Ce roman incarne une histoire tendre, mais brisée, un combat pour la liberté et nous plonge dans un contexte historique crucial et charnière (entre-deux-guerres). La beauté du premier amour est retranscrite avec les mots justes, mais l’auteure parvient également à nous parler de l’amour fraternel, du poids des décisions familiales et de la pression des apparences. Manipulations et trahisons trouvent leur essence au cœur même d’une famille qui n’a jamais aspiré à autre chose que de faire fortune et illusion. Les personnages de cette histoire à la plume résolument féminine sont inspirants et intéressants. Bien sûr, on ne peut que s’attacher à Lily car, si comme tout le monde, elle a ses défauts, c’est aussi une femme altruiste et intelligente, aimante et forte. Elle pense toujours aux autres avant elle et sait faire preuve de beaucoup d’empathie. Nick est un homme que nous apprenons à connaître au fil des pages, nous le découvrons et l’aimons. Il est courageux, amical et sincère. C’est un personnage à l’écoute, mais qui peut parfois se replier sur lui-même. Kiki, cette petite fille un brin espiègle, brille par son intelligence et sa perspicacité; il ne lui manque qu’une figure masculine pour son équilibre et elle ne peut que nous toucher. Pleine d’énergie, elle donnera un certain rythme au roman. Budgie quant à elle s’avère assez mauvaise et perfide, elle excelle dans l’art de la manipulation et même si elle présente certaines circonstances atténuantes, il ne faudra que peu de temps au lecteur pour qu’elle bascule dans la désaffection.

La plume maitrise parfaitement son intrigue, son décor, ses personnages, son ambiance et ses émotions, tout comme les allers-retours dans le passé. Fort heureusement, car reconnaissons un certain manque d’actions dans ce roman presque cousu de fil blanc. Il reste toutefois un réel plaisir à lire et nous sentons toute l’influence de la littérature féminine dans cette histoire romantique.

enbref

Deux amants séparés par des circonstances troubles au cœur de la bourgeoisie américaine des années 30 se retrouvent et tentent de démêler les fils de leur histoire. Alors qu’un cyclone se prépare, les langues se délient, les pièces d’un puzzle de trahisons s’emboitent et la vérité fait jour. Une romance passionnée et des personnages attachants au secours de ce roman dont les évènements restent un tant soit peu attendus. Un joli moment au bord de l’océan.

MANOTE

17/20

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29 réflexions sur “[Chronique] L’été du cyclone de Beatriz Wiliams

  1. Nova Baby dit :

    Celui-ci me tente depuis un moment (en plus, la couverture est quand même hyper magnifique !), mais à chaque fois, je l’oublie. Il faut vraiment que je me note dans mes « urgences », sinon, il attendra encore l’année prochaine…
    (rien à voir avec la choucroute, mais je trouve tes lunettes trop cool)

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    • BettieRose dit :

      Ah merci pour mes lunettes ! Ça fait un petit moment que je les porte et je n’arriverai pas à en changer de si tôt ! Une vraie paire vintage des années 50… Tu vois on trouve un rapport…époque vintage pour le livre, couverture résolument rétro et lunettes des 50s.

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