[Chronique] Forever young de Charlotte Orcival

foreveryoungJe tiens à remercier l’auteur pour l’envoi de ce livre

Auto- édité – format ebook – 274 pages

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Forever Young, une histoire de vie, tourbillonnante et pleine de premières fois, qui va vous faire éclater de rire pour vous briser le cœur à la page suivante

En 1984, l’été de ses treize ans, Anna, la petite parisienne aux origines polono-ardéchoise, fan des Smiths en particulier et de tous les groupes anglais en général, voit sa vie transformée par deux événements majeurs. Premièrement, elle entre dans la phase mythique de l’adolescence et peut enfin espérer qu’une vie plus vivante ne commence. Deuxièmement, sa famille la déracine de son Paris d’enfance pour une Bretagne aussi exotique qu’hostile avec comme handicap supplémentaire de faire sa rentrée dans un collège où sa propre mère officie en tant que prof de maths. L’horreur.
Mais bientôt, Anna tourne cette nouvelle vie à son avantage et découvre ce que ça veut dire vraiment d’être adolescente. Tout est concentré, à cet âge-là, intensément vécu, tout a plus de couleur, de brillance, de noirceur. Et Anna va nous le rappeler, page après page. Voilà donc l’histoire de Anna et avec elle, de toutes les premières fois du monde qui, comme nous le savons tous, sont sans retour. Sauf que justement, au moment où nous les vivons, nous ne le savons pas encore, qu’elles seront sans retour…

Alors, est-ce que l’adolescence était différente avant les SMS, Snapchat etc ? Faites un voyage dans l’adolescence d’Anna et découvrez-le par vous-même.MONAVISV2

Cela faisait un bon moment que Charlotte Orcival m’avait présenté son livre mais je n’avais pas pris le temps de m’y pencher. M’ayant proposé une nouvelle version corrigée j’ai décidé qu’il était temps pour moi de le lire. J’avoue qu’étant née en 1982 je me disais que forcément ce livre pourrait me parler car après tout il n’y a que 12 ans de différence entre Anna et moi. Parce que moi aussi j’ai vécu mon adolescence avant les SMS (enfin j’avais un téléphone portable au lycée mais on était alors dans les débuts et tout le monde n’en était pas équipé). Parce qu’une histoire qui se passe en Bretagne ne pouvait être que dépaysante. Et parce qu’on fond on aurait aimé rester « forever young » n’est-ce pas ?

Bien que je n’ai pas vécu mon adolescence de la même manière que l’héroïne de ce roman, on se reconnaît forcément dans cette histoire qui est une parfaite illustration de l’adolescence et du délicat passage à l’âge « adulte ». Anna passe en 4ème et c’est un véritable fossé, ni enfant, ni vraiment adolescente, elle doit trouver ses repères. Heureusement pour elle, elle sera vite prise en charge par un garçon vraiment dynamique et sympathique, Erwan et se fera très vite une meilleure amie au caractère affirmé, Laure. Dès le premier jour Anna a son premier coup de coeur pour un garçon plus vieux qu’elle, Julien. Et lui aussi semble l’avoir remarqué. Mais voilà, Julien ne peut pas s’empêcher de la rejeter…Qui est-il ? Pourquoi Anna est-elle tellement déstabilisée par ce regard ? A la façon d’un journal, Anna nous raconte son histoire, ses premières fois, celles qu’on ne vit par définition qu’une fois, même si on n’en a alors pas conscience, et qui marqueront notre existence à jamais. Anna met en avant la vie d’une adolescente ordinaire, ni riche, ni pauvre, une enfant « banale » et nous plonge dans l’intensité de cette période où se mêlent divers sentiments alors inédits. La découverte de ce qu’est vraiment l’amitié, les premiers amours, les premiers drames, grandir et tout vivre avec une intensité nouvelle.

J’ai eu l’occasion de voir que sur Amazon les avis sont très élogieux et que de nombreux coups de coeur ont été décernés à cette histoire. Malheureusement je ne fais pas partie de ces gens là. Si l’histoire est sympathique, elle reste pour moi trop « immature », je dois être un peu trop vieille pour. J’ai eu beaucoup de mal à m’identifier à Anna dans toute la première partie du roman. Certes, c’est très réaliste et je me souviens moi même avoir griffonné dans des cahiers des « aujourd’hui son regard a croisé le mien, je crois que ça veut dire qu’il m’apprécie car c’était intense » etc, mais toute la première partie de l’histoire manque de maturité. Bien évidemment c’est volontaire, c’est lié à l’héroïne qui grandit sous nos yeux. Une fois qu’elle prend en assurance et en maturité l’histoire devient plus intéressante. De même que la relation avec Julien qui est au début un peu trop « convenue » et ennuyeuse du genre « fuis moi je te suis » etc. Malgré tout c’est un roman extrêmement frais, émouvant, touchant. Une histoire qui nous propose des tas de références musicales sympathiques, suivant la passion d’Anna pour les groupes anglais. Les personnages sont « vrais », crédibles et leurs liens authentiques. On revit notre adolescence, on sourit lors de certaines anecdotes, on repense à notre propre parcours. C’est un hommage à l’âge des premières fois dont on n’a pas conscience, à l’âge où l’on se croit immortels et invincibles, jeunes à tout jamais. C’est aussi l’âge des premiers drames, de ceux qui marquent une vie pour toujours. Le choc, les larmes, les désillusions. L’amitié, la jalousie, la confiance, l’amour. Et puis grandir, voler de ses propres ailes, se détacher du cocon familial, mentir à ses parents pour faire ce qu’on a envie, trahir leur confiance sans douter une seule seconde d’un potentiel danger. L’innocence, l’âge où l’on découvre la vie.

Charlotte Orcival porte un regard touchant sur l’adolescence et nous décrit des adolescents auxquels on s’attache. Notre coeur bat en même temps que celui d’Anna quand Julien se rapproche. Notre coeur se déchire lors d’un évènement douloureux. Je regrette en revanche qu’on en sache pas vraiment plus sur la famille d’Anna. C’est presque comme si elle vivait seule. Certes on est à l’âge où on se fiche des parents et on ne veut qu’une chose : la liberté, l’autonomie et s’éclater. Malgré quelques petites coquilles (et des expressions qui m’ont parues peut être anachroniques mais c’est peut être moi qui me trompe), la plume est fluide, agréable et sincère. Nous avons vraiment l’impression de partager les déboires d’Anna et de la voir grandir, s’épanouir et vivre des premières fois, certaines magiques, d’autres terribles. Plus rien ne sera comme avant…Je pense que mon histoire personnelle m’a empêchée d’apprécier ce livre à sa juste valeur, j’ai eu du mal à vraiment m’identifier à ce groupe d’amis même si pourtant il est saisissant de réalisme. En revanche, on sent un véritable amour pour la Bretagne et une sublime hommage est rendu à Vannes et ses environs. On a qu’une envie : faire une petite virée là bas.

Petite remarque concernant l’épilogue :  je ne l’ai pas trouvé nécessaire et malheureusement un peu « cliché ». Certes, c’est une jolie conclusion mais qui pour moi n’était pas utile et j’aurais préféré terminer l’histoire sans, laissant l’imagination jouer son rôle et « construire » le futur d’Anna. enbref

Un roman touchant et léger sur l’adolescence et les premières fois dans les années 80. Des sentiments, des émotions, des découvertes, le tout décrit par une plume sincère et fluide. Quelques petites longueurs dans la première partie du roman, jusqu’à ce que l’héroïne grandisse un peu. Les première fois d’une adolescente racontées d’une manière juste et efficace.

MANOTE14/20

 

 

15 réflexions sur “[Chronique] Forever young de Charlotte Orcival

  1. Vampilou fait son Cinéma dit :

    Je trouve que le sujet est particulièrement intéressant et j’aime beaucoup la façon dont tu l’as abordé dans ton avis, je trouve ça très touchant !

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  2. NovaBaby dit :

    Il pourrait me plaire pour le côté nostalgie de l’adolescence. J’aime bien me retrouver un peu dans des personnages (et c’est finalement assez rarement le cas) donc pourquoi pas. Alors, je ne sais pas s’il me plairait sur la longueur.

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