Paru aux Editions Pocket
Iris étouffe dans sa petite vie étriquée de la bourgeoisie de province. Un mariage qui se délite, un métier frustrant, elle s’échappe dans des drapés vaporeux et de sages petites robes sur mesure. La couture est son refuge, la machine suivant la cadence de son cœur apaisé. Jusqu’au jour de l’explosion, lorsque Iris découvre que ses parents lui ont volé ses aspirations de jeunesse. Alors elle déchire le carcan et s’envole pour suivre la formation dont elle rêvait. Et, de fil en aiguille, sous l’égide autoritaire de l’élégante Marthe, Iris se confectionne une nouvelle vie, dans l’exubérance du Paris mondain.
Voici donc le troisième roman de l’auteure que je lis, celui-ci étant sorti entre Les gens heureux lisent et boivent du café et La vie est facile, ne t’inquiète pas. Ce qui m’a attiré dans ce roman, c’est le thème de la couture et le rève d’Iris de se former au métier et en vivre. C’est un univers qui m’est cher même si je ne couds pas, ce métier appartenait à quelqu’un de très important pour moi et un jour, moi aussi je souhaite apprendre à coudre.
Iris est une jeune femme qui se sent à l’étroit dans sa vie : un mari médecin et toujours absent car il passe sa vie à l’hopital, un métier barbant et des rituels qui l’étouffent…Tels les déjeuners du dimanche chez ses parents. Son refuge ? Son grenier où elle coud ses tenues, ne faisant plus qu’un avec sa Singer. Par un dimanche ordinaire chez ses parents elle va apprendre qu’ils lui ont volé son rêve de jeunesse, celui d’intégrer une excellente école de couture pour se former au métier. C’est alors que la jeune femme décide de partir sur la Capitale pour suivre une formation dans un atelier. Va alors commencer pour elle une nouvelle vie sous les directives de l’exigeante et très classe Marthe. Iris ne se doute pas une seule seconde de la vie qui l’attend…
Iris est une jeune femme touchante, dont on comprend le sentiment d’étouffement. Son couple est à la dérive, son mari ne le regarde plus. Elle se sent prisonnière d’une vie qu’elle n’aime pas et n’est épanouie que quand elle crée. Quand elle débarque à Paris, elle ne s’attend pas une seule seconde à devoir autant changer. Marthe, la gérante de l’atelier voit en elle quelque chose qu’Iris n’a jamais vu elle même et la prend sous son aile. Mais cela veut dire qu’elle ne peut plus être celle qu’elle était et qu’elle doit enfin accepter de vivre comme elle l’attend elle et non comme les autres l’attendent d’elle. Elle se lie très vite d’amitié avec le séduisant et non moins tombeur Gabriel mais se refuse à éprouver plus, à près tout, elle est mariée…
Même si les personnages sont clichés (le médecin obsédé par son travail, la femme qui passe son temps à attendre son mari et à souhaiter son attention, les parents qui décident de la vie de leurs enfants, l’autoritaire Marthe, le tombeur Gabriel…) ça prend et les pages se tournent à une vitesse folle. Encore une fois la plume de l’auteure nous entraîne, l’humour de ces clichés rend la lecture plus légère même si certains thèmes abordés y sont plus tristes. Il est captivant de voir Iris se développer, s’accomplir, s’épanouir, un peu à l’instar de Diane qui doit faire son deuil dans les deux autres romans d’Agnès Martin-Lugand. Les personnages sont suffisamment travaillés pour en comprendre la psychologie et les aimer. Marthe est impressionnante sur bien des points et sans elle, où en serait Iris ?
Une jolie histoire de remise en question et de nouvelle vie, de changements et de liberté. Des personnages clichés mais une magie qui s’opère malgré tout. Un roman court et qui se lit très vite.
16/20
Lorsque j’ai acheté ce livre, c’était pour les mêmes raisons que les tiennes, car il se passe dans le milieu de la couture et nous y sommes toutes les deux attachées… Je sais d’avance qu’il va me plaire…
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Oui il te plaira ! Je suis sûre que tu vas aimer Iris 🙂
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